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Les impacts d’une deuxième vague: tout se jouerait dans le respect des mesures

Les impacts d’une deuxième vague: tout se jouerait dans le respect des mesures

Publié le 03/06/2020

Alors que s’accentue le déconfinement, d’aucuns évaluent actuellement les impacts d’une deuxième vague (qui apparait inévitable) de la COVID-19. Deuxième vague qui pourrait arriver aussi rapidement que le mois prochain, dans le scénario le plus pessimiste.

«Depuis une vingtaine de jours, la situation épidémiologique au Québec a évolué, notamment dans le Grand Montréal, alors que les hospitalisations et les décès ont diminué et qu’ils sont restés stables dans les autres régions. Pour maintenir cette tendance, le taux d’adhésion de la population aux mesures de distanciation lors du déconfinement pourrait avoir une influence. C’est ce que les projections ont tenté d’estimer» rapporte-t-on du côté de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) dont des experts ont travaillé de concert avec d’autres de l’Université Laval (Groupe de recherche en modélisation mathématique et en économie de la santé liée aux maladies infectieuses, dirigé par Marc Brisson) et produit un troisième portrait modélisé de l’évolution de la COVID-19.

Prédictions

Pour fins de compréhension, l’adhésion correspond au respect des mesures mises en place pour empêcher la transmission du virus; que ce soit des mesures individuelles ou collectives (par exemple, la distanciation à deux mètres, le port du couvre-visage, le lavage des mains, l’installation de plexiglass dans les commerces, isolement des personnes symptomatiques).

Il en ressort que, «dans le Grand Montréal, selon la situation épidémiologique et à la suite du déconfinement, une forte adhésion pourrait mener à une diminution des décès selon 50 % des prédictions et à une augmentation des décès selon 50 % des prédictions. Une adhésion faible pourrait mener à une augmentation des décès pendant le mois de juillet (…) Dans les autres régions, une adhésion forte ou faible maintiendrait les hospitalisations et les décès relativement stables en fonction des mesures de déconfinement autorisées à ce jour».

«Il est à préciser qu’un retour au niveau de contacts d’avant le confinement ne peut être envisagé pour le moment alors que le virus circule toujours, d’où l’importance de maintenir les obstacles à sa transmission par la mise en place de mesures individuelles et collectives» soulignent les responsables de l’étude.

Notons que, selon eux, «depuis le confinement (mi-mars), la population est passée d’une moyenne de 12 contacts par jour à 4,5 contacts».

Un contact est défini comme étant une conversation à moins de deux mètres ou contact physique (exemple: toucher la peau, se serrer la main, s’embrasser).

Les résultats de l’étude

Les experts ayant réalisé l’étude en arrivent aux conclusions que:

-Un déconfinement avec 0 %d’adhésion aux mesures signifierait que chaque Québécois retrouverait 3,5 contacts qui seraient non protégés.

-Un déconfinement avec 50 %d’adhésion aux mesures signifierait que chaque Québécois retrouverait 2 contacts déconfinés qui seraient protégés et un 1,5 contact qui serait non protégé.

-Un déconfinement avec 100 %d’adhésion aux mesures signifierait que chaque Québécois retrouverait 3,5 contacts déconfinés qui seraient protégés, ce qui équivaudrait à la situation du confinement imposé en mars dernier.

Comme avant…

Les résultats de l’étude de l’INSPQ trouvent échos dans le commentaire que formulait mercredi dernier (au cours d’une conférence téléphonique du CISSS des Laurentides avec les représentants de la presse régionale) le Dr Éric Goyer, directeur de la santé publique des Laurentides, qui, dans un portrait de la situation actuelle, évaluait qu’«au Nord, la situation est relativement stable et ça semble se stabiliser dans le sud. (Par contre) avec le retour du beau temps (le danger est que) les gens (ne respecte pas les mesures et) pensent que la vie va reprendre comme avant…»

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