« Ce qui nous a aidés à passer au travers, c’est la force des équipes de soins. Les équipes de travail, habituellement, sont très fortes. (C’est) ce qui nous permet de se soutenir pour passer au travers nos moments plus difficiles » confie Nathalie Cyr, vice-présidente relations de travail au FIQ-Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides.
Sur la ligne de front, jour après jour depuis deux ans, les infirmières et les autres membres du syndicat ne l’ont pas eu facile dans ce combat contre la COVID-19.
C’est sans compter qu’il y avait, nous dit Mme Cyr au cours d’une entrevue téléphonique sollicitée par le Journal Infos Laurentides jeudi dernier, une bonne part d’inconnus aux premiers instants de la bataille.
« Ça a été très difficile. Plusieurs personnes y ont laissé leur peau. Beaucoup de nos membres ont donné sans compter. Il y a eu beaucoup d’adaptation, parce que les informations sortaient au fur et à mesure. On n’avait pas le temps des fois de bien assimiler les informations. Il y a eu beaucoup d’incertitude. Beaucoup de détresse psychologique. Avec tout ce qui passait dans les médias et sur les réseaux sociaux, les membres n’étaient pas en mesure d’avoir l’information exacte au moment où ça sortait parce que tout le monde devait s’adapter, autant de notre côté que du côté de l’employeur ».
« Beaucoup d’anxiété »
Qui plus est, note Mme Cyr, « on avait très peur, parce que, on ne le cachera pas, on n’avait que très peu d’information. On ne savait pas où on s’en allait avec tout cela. Il y avaitbeaucoup d’anxiété ».
Parlant d’anxiété, (il y a eu) « beaucoup de gens qui se sont remis en question, en lien avec leurs vies professionnelle et personnelle. La conciliation travail-famille, avec tous les arrêtés ministériels qu’on a reçus, ça modifiait tout ce qui étaient nos conditions de travail. Au niveau des garderies, c’était (la planification) juste impossible. Avec les conjoints, ça a été une réorganisation de leur vie personnelle pour certaines. On était toujours dans la peur de ce qui allait se passer. Toujours dans l’attente. Est-ce que je vais être déplacée. Est-ce que je vais rester dans mon poste, dans mon (secteur d’activité) ».
« Ça devient complexe »
En outre, déjà que le métier d’infirmière est exigeant, les mesures de protection (masque, gants, blouse et autres), à n’en pas douter, ont pesé lourd dans la tâche.
« Nous n’avions pas plus de personnel pour faire ça (leur travail)» fait remarquer Nathalie Cyr.
« On se lave les mains. On va voir un patient. On se relave les mains. C’est les lunettes, c’est les visières, c’est les masques N-95 et la blouse… Ça devient complexe. (Ça représente) un délai supplémentaire. Ça crée vraiment une surcharge de travail. On n’a pas plus de temps pour s’occuper de nos patients. Le temps qu’on voulait accorder à nos patients, on en mettait (une partie) à effectuer toutes les procédures ».
« (Il fallait) assurer professionnalisme et sécurité autant pour les usagers que pour nos membres. On n’avait pas plus de personnel. Les ratios (infirmière-patients) n’étaient pas diminués pour autant. Les précautions étaient accordées quand même » assure-t-elle.
Avec empathie et optimisme
Quant à savoir de quelle façon les membres du FIQ-Syndicat des professionnelles en soins des Laurentidesont été en mesure de gérer la détresse des gens qui étaient hospitalisés, en raison de la COVID-19 ou pour d’autres raisons, Mme Cyr parle de sentiments partagés.
« Comme professionnelles en soins, on a toujours beaucoup d’empathie pour nos patients.Ce qu’il faut comprendre, c’est que ça été éprouvant également pour nous. Donc, on essayait d’être optimistes le plus possible face à la situation épidémiologique et la pandémie.Les infirmières ont toujours été très professionnelles et là pour rassurer la clientèle. Elles étaient empathiques, mais c’était insécure pour tout le monde.On a donné le maximum avec professionnalisme » analyse-t-elle.
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FIQ-Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides (FIQ-SPSL)
COVID-19