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Retour en classe : des enseignants inquiets et à bout de souffle

« Nos enseignants sont à bout de souffle présentement, je les défends du mieux possible et je les comprends » indique Christian Aubin.

Photo Mychel Lapointe

Retour en classe : des enseignants inquiets et à bout de souffle

Publié le 26/01/2022

Antoine Meunier

Mardi le 18 janvier dernier, les écoles du Québec ont rouvert leurs portes afin d’accueillir les élèves et enseignants. Une rentrée retardée d’une semaine en raison de la hausse des cas de Covid-19 dans la province. Ce retour au travail n’a pas été sans inquiétude pour la plupart des enseignants.

Des décisions qui sèment l’inquiétude

Pour Christian Aubin, président du Syndicat de l’enseignement de la Rivière-du-Nord (SERN), il y a présentement beaucoup d’épuisement chez les enseignants.

« Nos enseignants sont à bout de souffle présentement, je les défends du mieux possible et je les comprends. Ce n’est pas facile pour eux en ce moment, il y a beaucoup d’incompréhension avec les mesures mises en place. », défend-il.

Les nouvelles mesures annoncées en décembre dernier par le Ministre de l’éducation Jean-François Roberge, n’ont pas été bien accueillies par les syndicats de l’enseignement.

« Pourquoi fermer les écoles à la dernière minute le 20 décembre? Il y avait de gros examens cette semaine-là. Ça met encore une fois la pression sur le dos des enseignants » soutient M.Aubin.

«  Pas évident »

Du côté du Syndicat de l’enseignement des Basses-Laurentides (SEBL), la présidente Dominique Sauvé se dit préoccupée également par ces nouvelles mesures annoncées.

« Les enseignants sont inquiets face aux récentes annonces gouvernementales et craignent de gros bris de services» note-t-elle

Les deux syndicats sont du même avis quant à la difficulté de l’enseignement à distance. Avec ces nouvelles mesures, un enseignant doit donner son cours à distance s’il obtient un test positif, mais sans symptôme. Il doit donc y avoir un surveillant dans la classe pendant que le professeur offre son cours à distance. La problématique est aussi grande pour les étudiants. Advenant le cas qu’un élève affirme qu’il a des symptômes, l’enseignant doit envoyer l’élève passer un test afin de valider l’information. Dans le cas d’un test positif, l’élève doit s’isoler 5 jours et advenant un résultat négatif, l’élève doit réintégrer sa classe.

« Ce n’est pas évident de donner un cours sur ”Zoom”, la préparation n’est pas la même. Comment un enseignant doit s’adapter pour donner la matière égale à tous les élèves, quand l’étudiant doit s’isoler 5 jours et faire l’école à distance pendant que les autres sont en présentiel? » évalue M.Aubin.

De leur choix

La question du choix de masque pour les enseignants a également été soulevée. Selon M.Aubin, le Centre de Services scolaires de la Rivière-du-Nord (CSSRDN) devrait offrir aux enseignants de porter le masque de leur choix.

« La peur n’est pas la même pour tous, j’aimerais que les enseignants qui se sentent plus en sécurité avec un masque N95 puissent avoir l’option de l’utiliser comme c’est le cas dans d’autres régions du Québec», ajoute M.Aubin

Ventilation

On se rappelle qu’au début de la pandémie, le gouvernement du Québec, avait mentionné vouloir améliorer rapidement la qualité de l’air dans les écoles.

Dominique Sauvé, présidentedu Syndicat de l’enseignement des Basses-Laurentides (SEBL), se questionne face à ce sujet.

« Pourquoi le gouvernement n’envoie pas un échangeur d’air dans chacune des classes identifiées comme ayant une qualité d’air déficiente? » soutient Mme Sauvé.

Pour sa part, Nadyne Brochu, conseillère en communications pour le CSSRDN, a tenu à clarifier le point de la ventilation.

« Au CSSRDN, nous n’avons pas besoin d’échangeur d’air, puisque tous nos locaux pédagogiques bénéficient de ventilation, qu’elle soit naturelle ou mécanique. Toutefois, si vous parlez de qualité d’air et de l’installation de lecteurs de CO₂, nous avons reçu jusqu’à maintenant 788 lecteurs sur les 1597 que nous attendions. Cela répond à nos priorités 1,2 et 3. L’installation de ceux-ci sera terminée pour le 24 janvier (lundi dernier). Pour la priorité 4, la réception des appareils se fait graduellement. », affirme Mme Brochu