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Retour en classe: des enseignants inquiets, selon Christian Aubin

Christian Aubin a des constats et des interrogations.
Photo Mychel Lapointe

Retour en classe: des enseignants inquiets, selon Christian Aubin

Publié le 29/04/2020

«Il est clair que nous voulons faire partie de la solution, mais on ne sait pas encore comment ça va se passer… » note Christian Aubin.

Comme à peu près tout le monde, le président du Syndicat de l’enseignement de la Rivière-du-Nord (SERN) a entendu le premier ministre François Legault, la semaine dernière, parler d’un plan de déconfinement «graduel» qui impliquerait notamment les écoles.

Constats et interrogations

Sa réaction est faite de constats et d’interrogations, comme il l’a confié au représentant du Journal Infos Laurentides au cours d’une conversation téléphonique jeudi dernier.

«C’est la direction de la santé  publique qui va nous dire que c’est correct pour un retour organisé» souligne, d’emblée, M.Aubin qui poursuit du même souffle que «nous avons des membres qui sont inquiets. Il y a des enseignants de 60 ans et plus, d’autres enseignants qui ont des maladies (pulmonaires, notamment, dans le contexte du COVID-19), des enseignants de 60 ans et plus qui ont des maladies, des enseignants qui ont des enfants qui souffrent des maladies et des enseignants qui ont sorti leurs parents des CHSLD pour les amener chez eux».

Il y a également le contexte.

«Comment ça va se faire, considérant les mesures de distanciation ?» s’interroge Christian Aubin. « Il y a également des élèves qui sont plus «toucheux» (lire, parmi les plus jeunes, qui ont besoin d’un contact physique avec l’enseignant). Finalement, il faudra attendre le protocole à être présenté pour en savoir davantage».

Passe ou passe pas

Autre aspect important, selon M.Aubin, comment départagera-t-on (à la fin juin) les élèves qui ont réussi leur année scolaire et ceux pour qui les résultats ne sont pas suffisants ?

«Selon un scénario qui circule, on nous dit qu’on va se fier à l’expertise des profs. Il y a également des directions d’école qui vont dire à l’enseignant de faire passer certains élèves. Ce ne sera pas simple…»

Notamment, note-t-il, pour les élèves qui passent de la sixième année au secondaire et, encore davantage, dans le cas des étudiants qui sont au secteur professionnel.

De jour et de soir

Le président Aubin a aussi une interrogation du fait que, comme l’a dit le premier ministre Legault, il n’y aura pas d’obligation pour les parents d’envoyer leur(s) enfant(s) à l’école quand ça reprendra.

«L’enseignant qui a travaillé de jour va-t-il devoir répondre, le soir, aux demandes des parents qui ont choisi de ne pas envoyer leur enfant ?»

On sera sans doute mieux fixé sur le modus operandi (si ce n’est pas le cas, au moment de lire ces lignes) cette semaine.