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Dans le centre-ville depuis bientôt sept ans: «L’UQO peut être un partenaire du développement de Saint-Jérôme»  -Sylvie De Grosbois

Photo Mychel Lapointe

«Plusieurs études ont prouvé que la venue d’une maison d’enseignement dans une ville amène un enrichissement» note Sylvie de Grosbois.

Dans le centre-ville depuis bientôt sept ans: «L’UQO peut être un partenaire du développement de Saint-Jérôme» -Sylvie De Grosbois

Publié le 16/05/2018

«L’UQO peut être un partenaire du développement de Saint-Jérôme et des Laurentides…» lance Sylvie de Grosbois.

Mme de Grosbois est vice-rectrice à la recherche et à l’enseignement à l’Université du Québec en Outaouais et, surtout, impliquée dans les Laurentides depuis quelques années via la présence de l’UQO.

Mieux que quiconque au sein de l’institution d’enseignement, elle est en mesure de savoir à quel point le Campus de Saint-Jérôme contribue depuis bientôt sept ans de différentes façons à la vie dans le centre-ville jérômien.

Générer de la richesse

À ses yeux d’ailleurs l’UQO à Saint-Jérôme et dans les Laurentides a autant un pouvoir d’attraction que de rétention pour une jeunesse avide de connaissances…

«Ce qu’on espère c’est que nos jeunes restent ici. Quand un jeune va étudier en dehors de la région, son réseau de contacts se fait ailleurs et son travail se trouve ailleurs. On espère contribuer à la rétention des jeunes dans les Laurentides » confie-t-elle.

Et à ce niveau, évalue Mme de Grosbois, l’UQO y parvient assez bien.

« Nos jeunes qui vont rester dans les Laurentides, vont contribuer à l’économie. Ils vont s’acheter une maison, ils vont consommer ici. Les jeunes n’ont pas envie de s’en aller. Ils veulent rester dans leur patelin. En leur donnant la possibilité d’étudier dans leur région, ils ont de fortes chances de s’ancrer ici et de générer de la richesse dans leur milieu».

«Plusieurs de nos étudiants ne voulaient pas aller étudier à Montréal, parce qu’ils ne pouvaient pas se permettre de perdre trois ou quatre heures par jour en transport. Une grosse proportion d’entre eux sont des parents ou des étudiants qui travaillent ou qui sont des parents qui travaillent. Plusieurs n’auraient pas étudier et n’aurait pu aller chercher un diplôme qui leur permet d’améliorer leur situation».

Riche de bien des façons

C’est vrai pour les jeunes, comme pour la communauté en général qui bénéficie des retombées de la présence de l’UQO, au-delà de l’aspect monétaire.

« Souvent le premier réflexe quand on voit arriver une maison d’enseignement, on se dit qu’il va y avoir des étudiants qui vont venir manger dans les restos. Au cours des premiers temps, ce n’est pas tout à fait ça…» souligne Mme de Grosbois.

Par contre «plusieurs études ont prouvé que la venue d’une maison d’enseignement dans une ville amène un enrichissement. Avec une meilleure formation, on trouve des emplois mieux rémunérés. La présence d’une université est aussi génératrice de richesse sociale, culturelle et économique. Par exemple, Saint-Jérôme veut développer son parc industriel. Il y a beaucoup d’entreprises qui souhaitent s’installer dans des secteurs où il se donne la formation en continue pour les employés. Une des premières questions qu’elles posent, c’est de savoir s’il y a une université où leurs employés peuvent obtenir une formation».

En concertation

Pour le reste, ça va assez bien pour l’UQO à Saint-Jérôme.

Présente dans le centre-ville depuis environ sept ans, elle dispense aujourd’hui un enseignement de haut niveau à quelque 2 500 étudiants.

« Nous connaissons une belle progression, sachant que notre offre de programmes est intéressante mais pas nécessairement aussi étayée que d’autres universités (on y offre les programmes de sciences infirmières, éducation, sciences administratives, travail social et psychoéducation et, s’ajoutera en septembre prochain les sciences comptables). Ce qui nous intéresse c’est de continuer à offrir les programmes actuels et d’autres qui répondent aux besoins de Saint-Jérôme et des Laurentides» note Sylvie de Grosbois.

N’empêche que tôt ou tard, il faudra trouver de nouveaux espaces. Les constructions modulaires (à l’ouest du bâtiment principal) qui abritent actuellement quatre classes de 50 places  représentent une solution temporaire.

« Ça permet de tenir le coup pour un certain temps» indique Mme de Grosbois qui précise qu’on voudrait bien ajouter un baccalauréat en technologies de l’information, mais «on n’a pas de place…»

Si bien qu’il faut penser à l’établissement de nouveaux locaux, à tout le moins à moyen terme.

«Nous sommes en conversation avec le ministère à ce sujet… » confie la vice-rectrice. «Par contre, on ne veut pas se développer n’importe comment. Juste pour agrandir. Parce que nous percevons notre mandat comme étant celui de développement de la région, nous voulons le faire en fonction des besoins des forces vives de la région et en concertation avec le milieu».

C’est pourquoi les dirigeants de l’UQO organisent un événement le 23 mai.

« Une grande rencontre régionale avec nos partenaires pour réfléchir ; rêver la continuité de notre développement. On peut avoir des bonnes idées, mais on veut entendre les gens du milieu. On voit qu’il y a un besoin, mais ce besoin-là, on veut le structurer de concert avec les gens de la région pour remplir notre mission».

Cette mission, elle passe inévitablement, selon Mme de Grosbois, par une offre de services à la mesure des ambitions de la communauté.

« Le développement d’une région, ce n’est pas juste économique. C’est aussi social, culturel et autres. Il faut permettre à la région d’avoir des gens formés dans différents domaines. C’est comme ça qu’une région devient forte et innovante. Ça survient quand une collectivité est capable de faire face aux défis nouveaux et est en mesure de se positionner».