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Hausses salariales :Yves Dagenais explique la décision du conseil

Photo : Courtoisie –

Le maire de Saint-Hippolyte Yves Dagenais défend la hausse salariale des cadres municipaux en invoquant l’équité et la rétention du personnel.

Hausses salariales :Yves Dagenais explique la décision du conseil

Publié le 25/09/2025

À peine quelques jours après la signature de la nouvelle convention collective des employés municipaux, le conseil municipal de Saint-Hippolyte a accordé d’importantes augmentations salariales à ses cadres, provoquant la colère du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

Le SCFP dénonce des augmentations « démesurées » pouvant atteindre 35 % pour certains cadres municipaux.

Dans un communiqué publié le 20 août, le SCFP 1826 dénonce des hausses « démesurées » pouvant grimper jusqu’à 35,09 % pour l’année 2025 seulement, alors que les employés syndiqués ont obtenu des augmentations de 18 % étalées sur cinq ans.

« Cela explique parfaitement l’empressement de l’employeur à la table de négociation. Nous comprenons mieux la pression qu’ils exerçaient : leurs propres augmentations étaient déjà prévues, et il leur fallait clore notre convention pour avoir le champ libre », déclare Martin Forest, conseiller syndical, dans le communiqué.

 « Rattrapage »

Le maire de Saint-Hippolyte, Yves Dagenais, rejette les accusations du syndicat, précisant que « ce ne sont pas des augmentations salariales, mais un rattrapage pour que tous les employés, autant les syndiqués que les cadres soient à la moyenne des salaires qui sont pressentis par l’UMQ », explique-t-il.

Le maire souligne que les employés syndiqués ont également bénéficié d’augmentations substantielles, précisant qu’« ils ont eu 11 %. »  « Le syndicat a eu une augmentation de 18 % sur cinq ans, avec 3 % par année sur les trois prochaines années. Il y a 4 % cette année et 3 % les autres années, tandis que toutes les autres municipalités, elles sont à minimum 2 % maximum 3 % […]. »

« […] Le syndicat était extrêmement heureux de tous les gains qu’ils ont pu faire. Ils l’ont même dit publiquement. »

M. Dagenais défend le principe d’équité salariale entre les différentes catégories d’employés. Selon lui, « il faut faire une différence fondamentale entre une convention de syndicats et la convention des cadres. On ne peut pas toujours se comparer », affirme-t-il.

Le maire compare la situation à celle du secteur de l’éducation : « Regardez, moi, je suis dans le milieu de l’éducation et puis le gouvernement a toujours négocié les enseignants et ensuite, il négociait les cadres et puis il gardait ce qu’on appelle l’écart salarial. Il y a une responsabilité quand on est un cadre. »

Il précise que « un cadre ne peut pas faire de temps excédentaire » et révèle même qu’il a « des syndiqués ici qui gagnent plus que mes cadres intermédiaires ».

Rétention d’employés

Le maire justifie ces ajustements salariaux par la nécessité de maintenir les effectifs municipaux. « Quand on réajuste les salaires à la moyenne québécoise, précise-t-il, c’est dans le but de garder nos effectifs et d’empêcher le mouvement du personnel. Imaginez une municipalité qui n’offre pas les bonnes conditions salariales, qui perd ses employés […] On est obligé de reformer. C’est une paralysie de l’appareil municipal. »

Pour M. Dagenais, il est « très important d’avoir les salaires au minimum à la moyenne nationale pour pouvoir garder nos employés ».

Le maire révèle que des corrections ont déjà été effectuées à la suite des critiques du syndicat. Il annonce qu’une proposition va être faite au syndicat par rapport à certains ajustements.

« Déjà là, il y a eu deux ajustements qui ont été faits parce qu’il y avait une erreur de calcul de la part de la direction générale sur les deux postes qui prétendaient être à 35 %. Et ce n’était pas 35 %, c’était plutôt 25 %. »

Ces corrections concernent le poste de directrice en environnement et sécurité communautaire, selon le maire.