« Ça fait longtemps que la MRC n’a pas été aussi présente », affirme Charléric Gionet, directeur du développement économique.
Et Xavier-Antoine Lalande, préfet de la MRC, de préciser que le milieu résidentiel subit présentement beaucoup de changements qui impacteront positivement, il l’espère, le portrait économique. Devant un taux d’inoccupation des logements inférieur à 1% dans plusieurs de ses villes, la MRC de La Rivière-du-Nord ne pouvait faire autrement que de miser sur la disponibilité des portes, c’est pourquoi on devrait s’attendre à voir apparaître plusieurs projets résidentiels, et ce, « malgré les circonstances difficiles liées au marché immobilier ».
« Il va y avoir un ajout à l’offre de logements à l’intérieur de quartiers assez denses, indique le préfet. À cet effet-là, il y a comme un levier. Mais à quel point le milieu commercial va suivre, c’est assez difficile à prédire. »
Chose certaine, la MRC a la chance de profiter d’un dynamisme industriel découlant de sa proximité avec Montréal.
« On a été moins impactés que des régions plus touristiques, des régions disons plus fragiles, par les fluctuations de l’économie. On s’en est quand même bien sortis, on a moins de rattrapage à faire », constate Charléric Gionet.
Main-d’œuvre : quantité et qualité
Selon la MRC, le sixième des emplois qui s’exercent sur son territoire sont liés au domaine de la santé, tandis que le secteur manufacturier et le commerce de détail en compilent à chacun environ 8 000, sur un grand total de 69 000. Très stables, ces chiffres n’ont pratiquement pas bougé depuis la pandémie, tout comme le taux de chômage. La croissance démographique que connaît la MRC y est pour beaucoup, selon Charléric Gionet. Il reste toujours une rareté de la main-d’œuvre, mais surtout une rareté de la main-d’œuvre compétente.
« C’est 19,5 % de la population active qui a un diplôme universitaire, et la moyenne québécoise est à 29,5%, énonce Charléric Gionet. Si on part d’un constat comme ça, c’est difficile pour nos entreprises de dire qu’elles ont assez de techniciens, d’ingénieurs ou d’architectes industriels. »
Xavier-Antoine Lalande anticipe, pour sa part, lorsqu’il dit miser sur l’éducation des jeunes hommes. En effet, beaucoup d’entre eux se dirigent presque systématiquement en construction après l’école secondaire. Si ce secteur était amené à subir des difficultés, selon le préfet, il y aurait beaucoup à perdre.
« C’est de notre responsabilité de travailler avec nos partenaires pour s’assurer que ces jeunes-là, qui sortent du secondaire et qui veulent aller au cégep ou à l’université, aient une diversification d’options devant eux. »
Bref, les enjeux en employabilité ne sont pas près de disparaître au sein de la MRC, qui mise sur l’accroissement de la quantité, mais surtout de la qualité du personnel, ce qui aura certainement une « incidence à long terme ». Le tout ne saurait se concevoir sans administrer l’afflux important d’immigrants sur le territoire, aspect pour lequel le plan de match à long terme est encore en édification.
2024, une année « charnière »
L’année 2024 devrait être « charnière » pour La Rivière-du-Nord, mais l’avenir est prometteur. Xavier-Antoine-Lalande fait remarquer que la MRC compte voir grimper son nombre d’habitants à près de 178 000 d’ici 2036, alors qu’il se situe actuellement autour de 146 000.
« Par la perspective que la région va être en croissance démographique, c’est difficile d’entrevoir qu’elle pourrait subir des aléas négatifs en matière de croissance commerciale et industrielle », résume-t-il.
« Le potentiel est infini, renchérit Charléric Gionet. Si on continue de travailler à former des gens sur le terrain, nos entreprises vont pouvoir croître. »
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MRC de La Rivière-du-Nord