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La guerre à la drogue est un échec à tous les niveaux

La guerre à la drogue est un échec à tous les niveaux

Publié le 19/05/2022

Aux yeux d’Alexandra de Kiewit « il est important de donner une voix aux personnes qui utilisent des drogues dans une telle réflexion».

« Soyons pragmatiques, la guerre à la drogue est un échec à tous les niveaux. En 2022, il n’est pas concevable de traiter un problème de santé par des mesures judiciaires. Il faut soutenir les personnes plutôt que de les judiciariser » considère Hugo Bissonnet.

Le directeur général du centre de santé communautaire le Dispensaire (anciennement le Centre Sida-Amitié) y allait de cette déclaration alors que les dirigeants de l’organisme témoignaient, le 26 avril dernier, devant le comité de la Chambre des communes, concernant le projet de loi C-5. 

Ledit projet de loi vise à abroger les peines minimales obligatoires pour certaines infractions et propose des mesures de déjudiciarisation pour la possession simple de drogue. 

« Inévitablement un impact »

Outre M.Bissonnet,  le Dr Jean Robert médecin en microbiologie médicale, infectiologie et santé communautaire, et Alexandra de Kiewit, éducatrice en réduction des risques et méfaits ainsi que militante pour la communauté des personnes utilisatrices des drogues, « ont rendu d’importants témoignages qui auront inévitablement un impact sur les recommandations du comité », considère Rhéal Fortin, député de Rivière-du-Nord et vice-président du Comité permanent de la justice et des droits de la personne, 

Pistes de réflexion

Le témoignage du Dispensaire s’est principalement articulé autour des éléments suivants :

– La consommation de substances psychoactives devrait d’abord être abordée comme un enjeu de santé publique, plutôt que juridique.

– À défaut de soins accessibles et appropriés, l’abolition des peines minimales obligatoires liées à la consommation personnelle de drogue est un pas dans la bonne direction et l’organisme est en faveur des mesures de déjudiciarisation. 

– Le gouvernement devrait réfléchir à ajouter une disposition législative pour protéger le travail des professionnels qui doivent manipuler des substances psychoactives dans le cadre de leur travail d’analyse des drogues pour informer les personnes utilisatrices drogues des risques associés à leur consommation. 

– Le projet de loi C-5 aurait dû être scindé entre les éléments touchant les armes à feu et les drogues, afin d’éviter la stigmatisation et la marginalisation des consommateurs de drogues qui vivent avec une dépendance. 

Autant de points qui, aux yeux d’Alexandra de Kiewit nous amènent à considérer qu’« il est important de donner une voix aux personnes qui utilisent des drogues dans une telle réflexion». 

Et Rhéal Fortin de commenter : 

« Je remercie sincèrement le Dispensaire et ses représentants pour leurs témoignages. Je suis fier que cet organisme de chez nous puisse alimenter les réflexions de tous les partis au parlement fédéral et éventuellement contribuer à améliorer ce projet de loi ».