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Poursuite du DGEQ: Stéphane Maher sera fixé le 30 novembre

Photo Mychel Lapointe

On retrouve ici Stéphane Maher (précédé de son avocat Me Robert Brunet) au moment d’entrer dans la salle de cour mardi dernier.

Poursuite du DGEQ: Stéphane Maher sera fixé le 30 novembre

Publié le 04/11/2020

Le maire de Saint-Jérôme, Stéphane Maher, sera fixé le lundi 30 novembre prochain concernant la poursuite intentée contre lui par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ).

C’est ce jour-là que la juge Maria Albanese doit rendre son verdict,  suite au procès qui s’est déroulé de lundi à jeudi dernier au palais de justice de Saint-Jérôme.

M.Maher, rappelons-le, est accusé d’avoir tenté d’«influencer une personne au regard de sa candidature».

On sait que les ex-conseillers André Marion et Mario Fauteux disent depuis octobre 2017 s’être fait offrir, par Stéphane Maher, un emploi au sein d’organisations de la MRC de La Rivière-du-Nord, en échange de leur retrait de la campagne électorale.

S’il est reconnu coupable, Stéphane Maher devra payer une amende, démissionner de son poste et ne pourra pas se livrer à des activités partisanes pendant cinq ans.

Il avait plaidé non coupable.

«Plus aucune confiance»

Appelé à témoigner mercredi dernier, Stéphane Maher aura dit, notamment, qu’il n’avait «plus aucune confiance» en André Marion et Mario Fauteux, qu’il soupçonnait, racontera-t-il, de vouloir se faire élire sous la bannière d’Équipe Maher-Vision Saint-Jérôme (comme deux autres candidates du parti), pour ensuite sièger comme indépendants en compagnie des deux candidates en question et d’autres indépendants susceptibles d’être élus lors de l’élection du 6 novembre 2017. Ce qui leur aurait permis, selon ce qu’avance Stéphane Maher, de prendre le pouvoir.

Stéphane Maher a également dit avoir voulu agir «en bon père de famille» dans ses interventions avec Messieurs Marion et Fauteux.

En contre-interrogatoire l’avocate du DGEQ, Geneviève Lemay, a beaucoup confronté Stéphane Maher avec le contenu de l’enregistrement réalisé par Mario Fauteux (voir plus bas), notamment relativement aux emplois qui auraient été offerts.

Fauteux-Marion

Au deuxième jour du procès, (mardi) Mario Fauteux et André Marion avaient témoigné de leur expérience au matin du 6 octobre 2017, jour limite pour la mise en candidature en vue de l’élection de novembre 2017.

Le témoignage de Mario Fauteux (débuté la veille) a été précédé de la décision de la Juge Maria Albanese relativement à l’admission en preuve de l’enregistrement (fait par Mario Fauteux au moment de sa rencontre avec le maire le 6 octobre). Ce à quoi la juge a consenti.

Quant au témoignage de Fauteux, il a fait un récit de son expérience ce matin-là en précisant, notamment qu’il a vécu «le pire moment de ma vie politique». Il a parlé d’une allusion de Stéphane Maher concernant l’Unité permanente anticorruption (UPAC) et leBureau de l’intégrité professionnelle et administrative (BIPA) relativement à l’implication de Mario Fauteux dans la campagne électorale de 2001 de l’ancien maire Marc Gascon. Il a également été question des postes qui lui auraient été offerts.

Quant à André Marion, en plus de la portion poste de prestige qui lui aurait été offert (en raison de la perte de son salaire de conseiller, il se retrouvait dépourvu financièrement avec un jeune enfant de deux ans), il a entre autres insisté sur la surprise qu’il a éprouvée de se voir exclus de l’Équipe Maher-Vision Saint-Jérôme.

«J’avais les jambes coupées. J’étais sidéré. On avait travaillé tellement fort pour le parti (…) Je ne comprenais pas pourquoi ça m’arrivait à moi. J’avais l’impression d’avoir été un conseiller idéal…» a-t-il témoigné.

À noter que la poursuite n’a pas fait témoigner les conseillers Gilles Robert et Benoît Beaulieu (présents dans le bureau du maire le matin du 6 octobre 2017) qui avaient été assignés pour le procès et se trouvaient dans le corridor du palais de justice.

Dans un mois

Après les plaidoiries des deux parties, jeudi, la juge Albanese a annoncé prendre la cause en délibéré et doit prononcer un jugement le 30 novembre prochain.

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Photo Mychel Lapointe

On retrouve ici Stéphane Maher (précédé de son avocat Me Robert Brunet) au moment d’entrer dans la salle de cour mardi dernier.