Débordé, le Centre de réadaptation pour jeunes en difficultés d’adaptation de Saint-Jérôme est obligé de faire dormir des enfants de la DPJ d’âge préscolaire sur des lits de fortune dans un salon et dans une salle de jeu, sans fenestration. Bref, tout le contraire pour permettre une nuit reposante à ces garçons et filles âgés de 5 ans et moins.



La direction de l’unité d’urgence Odyssée du Centre de réadaptation reconnaît la problématique, faute d’espace.&nbsp;&nbsp;« Nous sommes actuellement en situation d’engorgement pour les enfants hébergés en centre de réadaptation pour jeunes en difficultés d’adaptation. Toutefois, nous sommes actuellement en processus pour ouvrir une unité de débordement, ce qui nous permettra d’améliorer les conditions d’hébergement de ces jeunes dans les meilleurs délais », a écrit par courriel le service des communications du CISSS à la demande du journal.



Dans le même courriel, Adelina Leonti de l&#8217;équipe du Service des relations médias, relations publiques et à la communauté au&nbsp;Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides&nbsp;ajoute que « cette situation est temporaire et nous déployons tous les efforts possibles afin de minimiser les inconvénients auprès des jeunes concernés ».



La solution trouvée pour pallier le manque d’espace est dénoncée par l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) des Laurentides.



Situation anormale



Normalement cette unité ne devrait accueillir que huit jeunes, mais des enfants se sont ajoutés malgré la limite de la capacité d’accueil de l’Odyssée. Cependant, les autres jeunes utilisent ces pièces durant la journée, là où dorment des jeunes. «&nbsp;C’est évident que ces enfants sont déstabilisés et ne comprennent pas pourquoi ils perdent quotidiennement les pièces qui devraient leur servir de chambre puisque tout le monde y entre! Ça n’a pas de bon sens. On a besoin des ressources nécessaires pour que nos jeunes soient hébergé·e·s dans les meilleures conditions possibles&nbsp;», s’indigne Marie-Ève Meilleur, représentante nationale de l’APTS dans les Laurentides.



L’APTS demande au CISSS des Laurentides de louer de nouveaux locaux &#8211; adaptés aux jeunes &#8211; afin de préserver leur intimité et de leur permettre d’être logés dans des espaces adéquats, qui favoriseront leur épanouissement.Le CISSS a répondu être en processus pour l’ouverture d&#8217;une ressource intermédiaire dédiée aux enfants de 6 à 12 ans. L’ouverture de celle-ci est prévue dans les prochaines semaines.

Au cœur d’une campagne d’appui envers les proches aidants depuis plus d’une décennie, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a émis un don de 60&nbsp;000$ à la Maison des Parents d’enfants handicapés des Laurentides, en mai dernier.



«&nbsp;Comme la majorité de nos dépenses, ce sera investi en salaire, car notre but c’est vraiment d’offrir le plus de services possible&nbsp;», explique Sabrina Arsenault, gestionnaire des services pour les membres de l’entourage à la Maison depuis près de neuf ans, remerciant au passage la FMSQ ainsi que tous ces autres partenaires.



Si elle a obtenu cette subvention, c’est que la Maison est l’un des rares organismes s’adressant autant aux gens en situation de handicap qu’aux membres de l’entourage.



Des services variés



Pour en venir à ces services, aidant les personnes ayant une déficience intellectuelle avec ou sans déficience physique, ils incluent&nbsp;: des ateliers de jours, notamment aux personnes de 21 ans et plus n’ayant plus accès au système scolaire, des répits de fin de semaine, où les parents confient leurs enfants le week-end afin que celui-ci soit totalement pris en charge, ainsi qu’un programme de camps de jours estivaux tenus à Deux-Montagnes et Saint-Jérôme.



Pour ce qui est des membres de l’entourage, cela inclue des interventions ponctuelles, suivis psychosociaux, groupe de soutien, de l’art-thérapie, du soutien administratif, des conférences, ateliers et bien plus encore.



«&nbsp;La main à la pâte&nbsp;»



Selon les données retransmises par la FMSQ, le Québec compte environ 1&nbsp;489&nbsp;000 proches aidants. D’un point de vue économique, il coûterait entre 4 et 10 milliards de dollars à la province pour tous les remplacer par des professionnels de la santé.&nbsp;



«&nbsp;Sans proches aidants, tous les services de santé et services sociaux n’y arriveraient pas. Donc, en réalisant que très peu de services étaient encore offerts à eux, on a mis la main à la pâte et c’est pour ça qu’on a fait affaire avec la FMSQ&nbsp;», indique Sabrina Arsenault, en soulignant que le programme de ressources aux membres de l’entourage est «&nbsp;tout récent&nbsp;» de 2022.



En mission depuis 35 ans



C’est en 1988 que la Maison des Parents a vu le jour, mais depuis, son expansion n’a pas cessé. «&nbsp;À la base, c’était vraiment des parents de personnes handicapées de la région qui ont voulu se réunir, puis de fil en aiguille il y a eu des journées d’activités et les services se sont développés au fil du temps&nbsp;», raconte cette fois Chloé Julien, coordonnatrice aux ateliers 21 ans et plus.



En plus d’offrir des camps de jours à Saint-Jérôme et Deux-Montagnes, la Maison des Parents (909 rue Guy) a ouvert une seconde maison, soit juste en face, au 908, où elle tient son programme Défi Autonomies, réservé aux usagers ayant de plus gros défis a relevé en matière d’autonomie. Et puis, en plus des deux maisons et deux camps de jours, l’organisme a aussi un point de service à Sainte-Agathe-des-Monts pour accueillir les membres de l’entourage et bientôt à Sainte-Sophie où se tiendra aussi des répits de fin de semaine.



«&nbsp;Toujours plus&nbsp;»



L’organisme compte actuellement 132 familles membres et appuie d’autant plus de membres de leur entourage. En tout, grâce à une quinzaine d’employés à temps plein, plus d’une cinquantaine à temps partiel annuellement, et ce, sans compter les bénévoles. Bref, des chiffres impressionnants pour la Maison qui continue de croître.



«&nbsp;Un coup que nos usagers sont ici, ils peuvent rester pendant des années pourvu qu’ils soient fonctionnels en groupe. Mais chaque année, ça cogne à notre porte, pour des jeunes de 21 ans qui finissent l’école et qui veulent venir ici. Donc c’est important pour nous d’ouvrir de nouvelles maisons pour pouvoir aider de nouvelles familles qui en ont besoin&nbsp;», termine Chloé Julien.



Pour obtenir davantage d’informations, suivre les activités ou contacter la&nbsp;Maison des Parents d’enfants handicapés des Laurentides, tout cela se retrouve sur le site web de l’organisme, soit le LMDP.org.

La Maison des parents : un organisme en pleine expansion

TREMBLAY sur le terrain, le nouveau département d’enquête du Groupe JCL lance sa série de reportages avec une histoire de mère de famille d’un enfant autiste qui devait se battre contre la grosse machine qu’est le système de la santé. La bonne nouvelle&nbsp;: Elle a remporté sa bataille…contre Goliath.&nbsp;



« Merci M. Tremblay, je me suis sentie épaulée. Heureusement, car c’est une épuisante bataille qui durait depuis longtemps, trop longtemps », lance Céline Caron, soulagée au bout du fil.&nbsp;



Après cinq articles en 2022, dont trois sur la page frontispice du journal Infos Laurentides, le CISSS des Laurentides a finalement acquiescé à la demande de la mère de famille monoparentale. Il faut dire que le dernier article du 6 novembre dans lequel le Protecteur du citoyen a été invité à intervenir devant l’entêtement du CISSS a porté fruit.&nbsp;



« Le CISSS a autorisé les 32 heures par semaine, telles que proposées par le Protecteur du citoyen, en plus d’accepter de me payer la rétroaction qui datait de l’été passé. Enfin, je respire », a livré Mme Caron.&nbsp;



Encore là, c’est la maman qui a dû trouver la gardienne pour son grand garçon de 22 ans, Olivier, incapable de demeurer seul à la maison.&nbsp;



« Le gouvernement offre 19$ l’heure via le&nbsp;programme chèque emploi-service, une sorte d’allocation.Personne ne veut venir s’occuper de mon fils, qui est un cas lourd, à ce montant. Je dois donc débourser 3$ de mes poches pour avoir une gardienne. Mais 350$ par mois, ce n’est rien comparativement aux 1193$ par mois que je devais payer avant que ce dossier soit réglé grâce à Infos Laurentides », ajoute-t-elle, suivi d’un long soupire.



Il faut dire que la mère en a mis de l’énergie dans sa bataille allant même à dire que le « CISSS était inhumain dans sa décision ». Elle qui est infirmière depuis des années, et grandement appréciée de ses patients, notamment reconnus pour être une infirmière de cœur.



Olivier a de nouveaux amis&nbsp;



Quant au principal intéressé dans cette saga administrative, Olivier Parent, il se porte bien. Il a retrouvé le sourire et fréquente le centre pour autiste, à raison de trois jours par semaine. « Il adore ça. Il peut maintenant socialiser avec des jeunes de son âge et il se retrouve entre les mains de super intervenants. Je leur lève mon chapeau. C&#8217;est un&nbsp;garçon heureux », lance une maman heureuse.



Mme Caron remercie le journaliste « pour votre soutien et tout le cœur que vous avez mis dans ce combat ». Elle est également reconnaissante à l’endroit de toutes les personnes qui l&#8217;ont aidé à Noël pour qu’elle et son fils passent un beau temps des fêtes. « On a reçu de nombreux dons à la suite de la publication de mon histoire. Des inconnus qui nous ont offert argent et soutien moral. J’étais impressionnée et mal à l’aise, mais ils m’ont tous dit le faire pour Olivier ayant été touché par notre histoire. Il y a du bon monde avec un cœur immense. J&#8217;ai reçu&nbsp;beaucoup d&#8217;amour de ces gens ».



Consciente que bien des parents comme elle doivent composer avec une bureaucratie « inhumaine », elle espère que sa victoire aidera les autres parents à croire à leurs chances d’obtenir gain de cause tout en continuant à&nbsp;travailler et s&#8217;accomplir sans s&#8217;endetter. « J&#8217;espère que&nbsp;nous avons ouvert un&nbsp;chemin plus facile ». Tremblay sur le terrain affiche avec fierté son premier crochet vert en signe de mission accomplie.&nbsp;



<figure class="wp-block-image size-large"><img loading="lazy" width="480" height="640" src="https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2023/06/st-olivier-3-480x640.jpg" alt="" class="wp-image-12430" srcset="https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2023/06/st-olivier-3-480x640.jpg 480w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2023/06/st-olivier-3-164x218.jpg 164w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2023/06/st-olivier-3.jpg 768w" sizes="(max-width: 480px) 100vw, 480px" /><figcaption>Olivier Parent peut enfin s’amuser avec ses amis sans voir sa mère tirer le diable par la queue.</figcaption></figure>

Enquête : des enfants dorment dans des conditions questionnables