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Démantèlement imminent d’un campement à Saint-Jérôme

Photo Marie Pier Lafleur – Avis d’expulsion remis, les occupants disposent de huit jours pour quitter les lieux, soit jusqu’au 8 décembre.

Démantèlement imminent d’un campement à Saint-Jérôme

Publié le 02/12/2025

Le 1er décembre, les autorités ont remis des avis d’expulsion aux personnes en situation d’itinérance installées sur un terrain privé de Saint-Jérôme. Les occupants disposent d’une semaine pour quitter les lieux, soit d’ici au 8 décembre.

À cette date, des conteneurs seront déployés pour ramasser les biens laissés sur place et des clôtures seront installées afin de rendre l’endroit inaccessible.

L’opération du 1er décembre s’est déroulée dans le calme, sous la supervision du Service de police de Saint-Jérôme et du Service incendie, avec l’appui des équipes spécialisées Pacifique et ESIP. Plusieurs organismes communautaires étaient également présents, dont La Hutte, Ligne de front Laurentides, Les Gardiens de la rue et Le Book humanitaire, afin d’offrir écoute et soutien aux personnes concernées.

Francis Desrochers, inspecteur et enquêteur pour le Service incendie de la Ville de Saint-Jérôme, rappelle que la décision repose avant tout sur des considérations de sécurité.

Une question de sécurité

« Les campements ne peuvent pas être tolérés à cet endroit. Notre rôle est de vérifier que tout est sécuritaire et qu’il n’y a pas de risque d’incendie. » — Francis Desrochers

Selon lui, la proximité des installations avec des bâtiments et des espaces naturels accroît les risques de propagation en cas de feu. L’intervention vise donc à protéger autant les occupants que l’ensemble de la communauté.

Sur le terrain, les équipes Pacifique et ESIP ont accompagné les policiers afin d’assurer une approche humaine et psychosociale. Leur mission était de proposer des services d’urgence et d’orienter les personnes vers les ressources disponibles.

Un intervenant de La Hutte souligne la complexité des réactions observées : « Certaines personnes étaient réceptives, d’autres plus hésitantes. L’itinérance peut arriver à n’importe qui, et le sentiment d’exclusion est très fort. Notre travail est de rappeler que des portes demeurent ouvertes, que ce soit à la rue ou dans d’autres ressources. »

Du côté policier, Mélanie Beauchamp, agente de relations communautaires et médias pour le Service de police de Saint-Jérôme, précise que l’opération s’est déroulée sans incident.

« Les avis ont été remis directement aux personnes présentes, et laissés dans les campements pour celles absentes. Les occupants ont maintenant huit jours pour se relocaliser. » — Mélanie Beauchamp

Elle ajoute que la police était sur place uniquement en assistance, pour s’assurer que la remise des documents se déroule dans le respect et la sécurité.

Un accompagnement humain

D’ici le 8 décembre, l’équipe ESPOIR du CISSS des Laurentides doit également se rendre sur place pour rencontrer les occupants et discuter avec eux des possibilités disponibles, notamment en matière de relocalisation et de services sociaux.

La Ville rappelle que le règlement municipal encadrant les campements relève du Service incendie, et que la police agit en soutien. Les organismes communautaires, quant à eux, poursuivent leur travail de sensibilisation et d’accompagnement afin de réduire les impacts de cette expulsion sur les personnes concernées.

Ce démantèlement illustre une fois de plus la tension entre les impératifs de sécurité publique et les réalités de l’itinérance. Si les autorités insistent sur la nécessité de protéger la population, les organismes communautaires rappellent que l’exclusion sociale demeure un enjeu majeur, et que chaque geste de solidarité compte pour offrir des alternatives dignes aux personnes en situation d’itinérance.