Le gouvernement a décidé en juillet, d’encadrer les pénalités en cas de réservations fantômes dans les restaurants. Ce règlement vise à réduire les pertes de revenus, estimées en moyenne à 49 000$ par établissement, chaque année, selon l’Association Restauration Québec, et tel que rapporté dans l’article de La Presse intitulé « Les restaurateurs peuvent imposer des pénalités pour les réservations fantômes » du 17 juillet.
Des frais de 10 $ par personne peuvent désormais être imposés aux groupes de deux personnes ou plus qui ne se présenteraient pas. Il s’agit, pour la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), d’un pas dans la bonne direction. Une telle disposition permettra non seulement de compenser les pertes liées à une table vide et de produire un changement de comportement chez les consommateurs, mais pourrait aussi rapporter environ 24 000 $ par année aux restaurateurs.
Les réservations fantômes ont un impact économique sur les restaurateurs, ce qui incite la FCEI à réclamer des pénalités plus élevées, admet Vincent Pâquet, analyste principal des politiques pour le Québec à la FCEI. « Dix dollars, oui, c’est dissuasif, mais ce n’est pas suffisant. »
Aux périodes de fort achalandage, il arrive que des groupes de 30 personnes annulent à la dernière minute dans une cabane à sucre. Avec la nouvelle disposition, cela représenterait des revenus substantiels pour les entreprises, observe l’analyste. Il pense qu’en portant cette pénalité à 20 $ cela permettrait d’accroître la marge de manœuvre des restaurateurs et à inciter véritablement les clients à honorer leurs réservations.
Une disposition non contraignante pour les restaurateurs
Il est vrai que la décision du gouvernement de pénaliser les réservations fantômes peut constituer un avantage pour certains restaurateurs. Néanmoins, cette même décision peut pénaliser le restaurateur qui pourrait voir sa clientèle diminuer, reconnaît Vincent Pâquet. Il précise que le restaurant n’est pas tenu de se soumettre à la réglementation s’il anticipe une baisse des réservations.
Plusieurs restaurateurs des Laurentides qui proposent la formule de réservation voient dans cette nouvelle mesure, en vigueur depuis juillet, un avantage. Néanmoins, ils préfèrent ne pas pénaliser leurs clients pour une réservation annulée.
D’autres secteurs pourraient être concernés
Depuis des années, la FCEI milite en faveur de la modification de la Loi sur la protection du consommateur. Vincent Pâquet estime que ce nouveau règlement devrait s’étendre à d’autres secteurs victimes de ce phénomène. Il cite notamment les salons de coiffure et les spas.
« Je pense qu’après ça, quand la poussière va retomber, ça fait à peine deux mois que c’est en vigueur, mais je pense que les gens au gouvernement vont pouvoir analyser un peu plus la situation et peut-être qu’ils vont voir que c’est bénéfique pour les restaurateurs, donc ils vont être plus tentés d’aller de l’avant dans d’autres secteurs », conclut-il.
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