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Première en Amérique du Nord : une forêt pas comme les autres à Sainte-Sophie

Photo : Forêt de la Seconde Vie – Ritchie Deraiche (à gauche) et Guillaume Marcoux (à droite) en compagnie de leur équipe.

Première en Amérique du Nord : une forêt pas comme les autres à Sainte-Sophie

Publié le 20/08/2023

La Forêt de la Seconde Vie, se voulant être la première alternative aux cimetières traditionnels en Amérique du Nord, a officiellement été inaugurée, le 10 août dernier. Situé au 835, chemin de l’Achigan Est, soit sur l’ancien terrain de golf de Sainte-Sophie, le projet veut notamment réunir le meilleur de la nature et de la technologie.

Sur un espace de plus de 2 500 000 pieds carrés acquis en 2019, près de 7 000 arbres seront éventuellement plantés. Chaque arbre sera accompagné des cendres d’un défunt, et ce, de manière totalement écologique. À l’aide d’une application, les souvenirs que la personne aura choisi de laisser en legs seront numérisés et donc disponibles aux proches venus se recueillir à l’arbre en question.

« De génération en génération, les gens vont pouvoir venir sur le site et consulter la vie de ses ancêtres […]. Il y a vraiment un legs, une transmission de connaissances, qui va pouvoir être conservé entre les générations, chose qu’une pierre tombale n’offre pas nécessairement », explique Guillaume Marcoux qui, accompagné de Ritchie Deraiche, est co-propriétaire de la Forêt de la Seconde Vie.

Photo : Forêt de la Seconde Chance – Le boisé est déjà omniprésent sur le terrain du chemin l’Achigan Est.

« Comme Pokémon GO »

Pour décrire le concept de l’application de l’entreprise sophienne, Guillaume Marcoux la compare, à celle de Pokémon GO… d’un point de vue technologique bien entendu.

« C’est de la réalité augmentée et donc du 3D […]. On a fait géoréférencé l’ensemble du territoire, on a placé 7 000 points qui sont les 7 000 arbres qui seront à planté. C’est une application à la Pokémon GO, mais sans que Pikatchu apparaisse. Par exemple, tu es dans le stationnement, tu veux aller voir l’arbre de Sylvain, l’application va le chercher, te dire quel sentier prendre pour te rendre et dans un rayon à proximité de 4 mètres, tu bascules en mode réalité augmentée. À ce moment-là, à travers ton téléphone, tu vas voir l’arbre, mais un coffre va apparaître et en cliquant sur le coffre, photos, vidéos, questionnaires et legs vont en sortir […] », exprime l’entrepreneur, disant que le défunt peut choisir que le contenu lié à son arbre soit public ou non.

Photo : Forêt de la Seconde Vie – C’est sur le site d’un ancien terrain de golf que la forêt est appelée à croître dans les années à venir.

« Un don écologique »

En ce qui concerne la forêt en soi, c’est notamment l’utilisation de cette technologie qui la rend si écologique. « Un des buts, c’est non seulement de ne pas avoir de plaques ou même de codes QR, mais aussi d’urnes ou de produits qui ne sont pas écologiques et qui viendrait contaminer le sol », indique-t-il, justifiant notamment son point avec différentes recherches du New York Times.

« Ce qu’on propose, ce sont des cendres mises directement en terre, la croissance d’un arbre par la suite et cet arbre-là viendra capter du CO2, séquestrer du carbone, réémettre de l’oxygène… donc il y a un bienfait, comme un don écologique, qui est remis aux générations futures », poursuit-il, disant qu’une fois les arbres arrivés à maturité, l’entretien du terrain pourra se faire au rythme de la nature « comme dans une forêt normale ».

En quelques chiffres, il est estimé qu’un arbre absorbe en moyenne 25kg de COpar an. Il aussi prévu qu’une fois les 7 000 arbres plantés, près 175 tonnes de carbones seront captées annuellement sur l’ancien terrain de golf devenu une forêt à part entière. À l’heure actuelle, bien que l’inauguration officielle se soit tout juste produite, près de 80 arbustes sont d’ailleurs déjà en terre.

« Devenir un arbre »

Et puis, au-delà de l’aspect technologique et écologique, étant un lieu de mémoire, il y a bien entendu aussi tout l’aspect spirituel. Pour bâtir un sentiment d’appartenance envers l’endroit, les gens peuvent décider de planter leur arbre de leur vivant. Ils peuvent même choisir à travers 25 essences d’arbres en fonction de leur personnalité pour ensuite se retrouver avec des gens qui les ressemblent une fois « leur vie d’arbre » entamée.

« Pour le Québécois moyen, avec la religion qui prend une place moins importante dans le fondement de ses valeurs, nous on lui offre une alternative toute nouvelle, écologique, soit de devenir un arbre, de partir une forêt et d’avoir en quelque sorte une réussite collective qui émerge de ça », achève l’entrepreneur, invitant les gens à venir visiter la Forêt ou d’abord son site web à l’adresse foretdelasecondevie.com.

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