logo journal infos-laurentides
icon journal
Arbitres démissionnent: Les jeunes hockeyeurs sans hockey

Les buts sont déserts et les joueurs absents sur toutes les patinoires des Laurentides et de Lanaudière

Arbitres démissionnent: Les jeunes hockeyeurs sans hockey

Publié le 12/11/2022

Une décision draconienne des arbitres au hockey mineur des Laurentides et de Lanaudière pénalise des milliers de jeunes hockeyeurs qui ne peuvent plus pratiquer leur sport depuis samedi matin, faute de chandails zébrés sur les patinoires de la région.

«La région a reçu et accepté les démissions de l’arbitre en chef régional ainsi que les responsables des territoires », peut-on lire sur un communiqué de Hockey Laurentides-Lanaudière envoyé aux officiels, le vendredi 11 novembre.

Sur ce même communiqué arborant le logo de Hockey Québec et signé par le président de Hockey Laurentides-Lanaudière, Alain Tardif, on précise que toutes les parties de la région Laurentides-Lanaudière M11 à Junior sont suspendues à compter de minuit, vendredi soir, jusqu’au jeudi 17 novembre minuit, à l’exception des tournois.

Déjà frappées par une pénurie d’arbitres obligeant au cours des deux dernières saisons le report ou l’annulation d’un match par-ci par là, mais jamais deux associations ont dû suspendre au complet sur une longue période leurs activités privant ainsi de « jeunes futurs Cole Caufield » de simplement s’amuser, encouragés par leurs parents, soeurs, frères et grands-parents.

Dans la dépêche, M. Tardif indique que la région regarde actuellement différentes options afin de régler la situation rapidement.

Lock-out et non une grève

Les dirigeants des officiels auraient voulu en savoir davantage sur les cotisations annuelles de leurs membres. On demande d’ouvrir les livres, question d’expliquer certaines dépenses. Les arbitres seraient toujours en attente d’une réponse d’où la décision de refuser de chausser leurs patins.

Infos Laurentides a contacté des arbitres, tous préfèrent garder l’anonymat, mais certains ne sont pas d’accord avec la décision de leurs dirigeants trouvant que ce « sont les jeunes qui écopent pour des chicanes de grands». Ils disent ne pas avoir été consultés par leurs associations.

« Ce n’est pas une grève des arbitres, c’est un lock-out de Hockey Laurentides-Lanaudière », lance l’un d’eux, précisant être disponible pour arbitrer. «J’avais des matchs en fin de semaine et on m’a annulé ça à la dernière minute ».

« Moi je commence dans le métier et j’aime ça arbitrer. Je suis une victime et les parents risquent de nous tomber sur la tomate encore plus la prochaine fois quand je vais endosser mon chandail d’arbitre croyant que nous sommes les responsables du conflit » .

En choeur, les quelques arbitres interrogés comprennent difficilement cette décision « déjà que nous sommes de moins en moins qui veulent arbitrer ».

Salaire imposé

Selon nos informations, non confirmées par les arbitres rencontrés, les officiels refuseraient que le salaire soit imposable comme c’est le cas ailleurs au Québec. Toutefois, plusieurs régions sont parvenues de nouveau cette année à ne pas obliger les officiels à déclarer aux impôts leurs revenus.

Il s’agirait donc d’une autre raison de ce moyen de pression exercé par les responsables des arbitres des Laurentides-Lanaudière. Une démission en bloc qui a l’équivalent pour un jeune hockeyeur d’une pénalité de 5 minutes suivie d’une extrême inconduite pour mise en échec par derrière.

Le débat de l’imposition ou non, suscite de vives réactions depuis environ cinq ans à l’échelle provinciale au sein des différentes associations d’arbitres au hockey mineur, simple ou double lettre.

Dans les catégories supérieures, les salaires des officiels sont imposés, sauf qu’il faut préciser que pour certains, l’arbitrage est le principal salaire. Tandis que dans les mineurs, les arbitres se déplacent sur de longues distances plusieurs fois dans la semaine pour permettre aux jeunes de jouer au hockey, de façon sécuritaire et encadré, tout en récoltant un salaire qui se chiffre en moyenne à un taux horaire de 15$.

D’autres détails dans la version papier de mercredi prochain.

MOTS-CLÉS