L’événement se déroulait en simultané au Cégep de Saint-Jérôme et à Sainte-Foy, chaque équipe utilisant ses propres installations. Dans le cas de Saint-Jérôme, une salle de visionnement avait également été installée dans l’agora. Outre ‘’Overwatch 2’’, les Pandas ont également des équipes et des entraineurs dédiés aux jeux ‘’Rocket League’’, un jeu mélangeant les règles du soccer, mais où les joueurs de soccer sont remplacés par des voitures de course, ainsi que ‘’League of Legends’’, un jeu de type « arène de bataille » où deux équipes de cinq joueurs s’affrontent pour détruire les tourelles ennemies.
La LCSE (Ligue Collégiale de Sports Électroniques) c’est 35 Cégeps et près de 500 joueurs-étudiants, des coachs, des techniciens, et comme la ligue le dit elle-même sur sa page web : « un puissant moteur de motivation et de succès ».
Plus de 650 spectateurs
Les Pandas avaient l’occasion de défendre leur titre de champion d’ ‘’Overwatch 2 ‘’, un jeu de tireur à la première personne, en affrontant les Légionnaires de Sainte-Foy. William Bergeron (alias Judevivo) de Saint-Eustache, étudiant au Cégep de Saint-Jérôme et membre des Pandas depuis quatre ans nous explique comment fonctionne une saison de Esports : « C’est comme le sport traditionnel, on a une saison régulière qui s’échelonne sur la durée d’une session, et dans laquelle on joue contre chaque équipe au moins une fois. Ensuite, on a des séries éliminatoires et une finale comme c’est le cas aujourd’hui pour ‘’Overwatch 2’’ Division 1. »
Malheureusement pour l’équipe et malgré un bon début de finale, c’est Sainte-Foy qui s’est mérité la bannière tant convoitée. L’événement diffusé sur la plate-forme de diffusion en continu Twitch a réussi à captiver environ 650 spectateurs, sans compter les personnes présentes dans les deux établissements pour regarder la joute, ce qui en fait un des événements les plus regardés de la saison. Le tout était agrémenté par la présentation et l’analyse d’Arnaud Van Neste (alias Poutinecast) et Jérémy Baux (alias G freeze).
Anouck Théorêt, technicienne en loisirs au Cégep de Saint-Jérôme est celle qui a élaboré le projet de sport électronique parascolaire il y a quatre ans, de chez elle, pendant la pandémie, et demeure sa plus fervente promotrice encore aujourd’hui. Pour elle, être Pandas va bien au-delà du simple jeu électronique, c’est d’abord et avant tout une question d’attitude, d’appartenance et de valeurs. « Ce sont des étudiants-athlètes pour nous. Je me suis inspiré de ce qu’il y avait de mieux ici au niveau sportif et socioculturel. Il y a des critères académiques à respecter pour faire partie de l’équipe, il y a des entrainements physiques. On veut faire d’eux de meilleurs adultes ».
Poursuivant dans le même sens, William explique que lorsque d’autres joueurs se greffent à l’équipe au moment des essais, les habiletés individuelles des joueurs ne font pas foi de tout : « C’est sûr qu’il faut regarder le niveau de jeu, mais il y a d’autres facteurs plus importants, comme la communication par exemple. Je me répète, mais c’est assez proche du sport traditionnel. Au hockey par exemple, tu peux avoir le talent, mais si tu ne fais pas de passes, tu es un “mangeux-de-puck”, tu peux oublier ça ici, ça ne marche pas » conclut le Pandas, classé 282e meilleur joueur d’ ‘’Overwatch 2’’ en Amérique du Nord.
Un phénomène en ascension constante
L’industrie du Esport est en essor constant depuis ses premiers pas dans les années ’90 avec ‘’StarCraft’’ et ‘’Couterstrike’’. Les jeux électroniques représentent désormais un marché global de plus de 180 milliards de dollars par an selon le rapport 2023 de Newzoo. Pourtant, déplore Anouck Théorêt, il faut toujours se battre pour briser les tabous du sport électronique à l’école. « On veut devenir une ligue officielle, reconnue par le gouvernement, mais ce n’est pas simple, il y a même une loi interdisant la pratique du Esport parascolaire au niveau secondaire! Notre première mission est de faire rayonner l’Esport à tous les niveaux : secondaire, éducation aux adultes, DEP, collégial et universitaire ».
La mesure 15028 — Activité parascolaire au secondaire, éditée par le Ministère de l’Éducation interdit effectivement les dépenses associées aux jeux vidéo et aux sports électroniques (Esports) au niveau secondaire.
Pourtant, les bienfaits des activités parascolaires en tout genre sont bien documentés et sont reconnus pour jouer un rôle important dans le développement académique et social des étudiants. D’autant plus que dans le cadre de leur collaboration avec le Conseil de Développement de l’Excellence Sportive des Laurentides (CDESL), un organisme à but non lucratif accrédité et reconnu par l’institut national du sport du Québec, les Pandas jouissent d’un accompagnement sur mesure d’un programme d’entrainement adapté à leurs activités : “Il faut être ouvert d’esprit, nous on a Benjamin, qui nous a monté un programme avec des exercices réfléchis pour nous, dit William Bergeron, faisant référence à l’entraineur physique des Pandas. Il a réussi à trouver des exercices pour améliorer notre posture, travailler les muscles de nos jambes, notre bas de dos. On peut aussi faire du lancer de balle pour améliorer nos réflexes mains-œil” de conclure William, qui a joué quatre ans au soccer et sept au hockey avant sa “carrière” de sportif électronique.
Malgré la défaite des Pandas en finale d’Overwatch2, Anouck se prépare avec beaucoup d’enthousiasme pour la fin de semaine du 7 et 8 juin alors que se déroulera au Cégep de Saint-Jérôme le Pandalan, premier événement du genre conçu pour tester les équipements et pour se préparer à la transition vers des compétitions en présentiel à partir de l’année prochaine. Le Pandalan vise aussi à recruter de nouveaux joueurs parmi les étudiants du secondaire. L’événement bénéficie du soutien de sponsor et offre une occasion aux participants de vivre l’expérience Pandas directement.
Pour plus de renseignements, consultez la page Facebook des Pandas du Cégep de Saint-Jérôme ou communiquez avec Anouck Théorêt (athéoret@cstj.qc.ca).
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