Carrière politique terminée pour Mario Fauteux

Le conseiller municipal a annoncé lors de la séance du conseil municipal du 26 août qu’il tirerait sa révérence au terme de son mandat, en novembre 2025.

« À 67 ans, je suis rendu au bout du chemin. Quand ça fait 50 ans que tu fais, ça finit par user son homme, même le plus passionné », souligne-t-il.

M. Fauteux avait d’abord été élu pour un premier mandat, de 2013 à 2017, alors que le conseil municipal était dirigé par le maire Stéphane Maher. Il se faisait ainsi réélire pour un second mandat, lors de l’élection municipale de 2021.

Le pouvoir ou les idées ?

L’arène municipale n’était pourtant pas le premier arrêt politique qui s’inscrivait sur la route de Mario Fauteux. C’est plutôt le sort du Québec qui a passionné dès le départ le Jérômien, avec l’entrée en scène de René Lévesque et du Parti Québécois.

Il avait à peine 17 ans lorsqu’il a rejoint la campagne électorale du PQ qui a mené au scrutin du 15 novembre 1976. Et de sa victoire historique. Ses souvenirs de cette époque marquante restent intacts.

« C’est probablement la meilleure école de formation que j’ai eue. Il y avait une telle effervescence. M. Lévesque faisait des discours thématiques dans différents endroits publics. La politique était très idéologique. Ce n’était pas de la politique à slogan comme aujourd’hui et c’est une grosse différence. Aujourd’hui, la politique, c’est de faire les nouvelles. Les candidats cherchent plus la visibilité que le développement des idées. Évidemment, les réseaux sociaux facilitent cela et c’est malheureux, car moi, j’ai toujours aimé les campagnes d’idées », relate M. Fauteux.

S’affichant comme un adepte du politicien Jacques Parizeau, le conseiller Fauteux qui s’est impliqué dans 14 campagnes électorales, tous niveaux confondus, sépare les acteurs politiques en deux : le politicien et l’homme politique (et femme politique). Le politicien qui est à la remorque des sondages (et du pouvoir) et l’homme politique qui propose des idées, comme l’était Jacques Parizeau, note-t-il.

Il ne peut s’empêcher de constater que l’argent rassemble et que les idées divisent. Un aspect du pouvoir qui l’a démotivé, au fil des ans. « Ça épuise de se battre contre les idées. Quand vous êtes idéologique, vous êtes au front et vous devez prévoir les attaques de tout le monde et tous les arguments qui vont contrer vos idées. Les gens vont vous challenger. »

L’héritage Fauteux

Sur la liste de ses accomplissements comme conseiller municipal s’inscrit son implication à la commission de l’environnement pendant plusieurs années et la création en 2022 d’un département typiquement dédié à l’environnement.

S’y ajoute la mise en œuvre d’un plan d’économie d’eau potable, permettant ainsi à la Ville de réaliser des économies de 25 % annuellement. Il a aussi relancé le projet de piste cyclable du CN, reliant le parc de la Châtelaine de Bellefeuille au parc Optimiste St-Antoine, et dont un premier jalon vient de voir le jour.

Il a été l’instigateur de la résolution de 2015 ayant mis fin à l’exploitation de la minicentrale électrique au barrage Dominion. Puis, il a proposé en 2023 la création d’une commission des parcs et espaces vert porteuse de plusieurs projets : un statut de protection permanent pour les 10 M pi² du Lac Jérôme (réalisé en 2024), une tour d’observation au Mont-St-Antoine (en cours de réalisation) ainsi qu’un plan de protection des milieux naturels et humides, qui devrait être adopté d’ici le 1er octobre et enfin, un statut de servitude de conservation permanente sur le parc du lac Jérôme.

Toutefois, ce dont il est le plus fier, c’est la création du Parc Nature du Lac Jérôme.

« Inspiré par mes visites dans les parcs nationaux, j’ai proposé et porté ce projet dès 2014. Mon retour en politique en 2021 n’était pas un hasard : je suis revenu pour défendre le Lac Jérôme, l’agrandir, le protéger, et empêcher que des rues viennent briser l’harmonie de ses sentiers. Opération réussie. Le Parc Nature du Lac Jérôme restera, sans aucun doute, le plus bel héritage que je laisse à ma ville », a souligné le conseiller, lors de l’annonce de son départ, le 26 août dernier.

Exercice municipal plus démocratique

Quelle évolution souhaite-t-il pour la politique municipale ? « Que ce soit moins partisan, que la ville passe avant les partis. Parce que le conseil municipal de cette ville-là en a été teinté », déplore M. Fauteux.

On se souviendra qu’en 2017, M. Fauteux a été expulsé de manière illégale du processus électoral par le maire Stéphane Maher. Cette injustice a été reconnue par les instances compétentes, menant à la destitution du maire. 

En termes d’influence et même d’inspiration pour sa carrière d’élu, M. Fauteux retient l’exemple de Jacques Parizeau, dont il admirait le contenu et la façon « professorale » d’exprimer ses idées de même que Daniel Paillé, l’ancien député de Prévost et ministre, pour lequel il a agi comme directeur de campagne avec les coudées franches et avec un réel esprit d’équipe.