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Centre correctionnel en plein coeur de Saint-Jérôme : Marc Bourcier « furieux » contre le fédéral

Photo : Noé Cloutier – Marc Bourcier, dans son plus récent plaidoyer contre la reconstruction du CCC Laferrière.

Centre correctionnel en plein coeur de Saint-Jérôme : Marc Bourcier « furieux » contre le fédéral

Publié le 13/05/2023

Le maire Marc Bourcier a de nouveau « dénoncé » le projet fédéral voulant la reconstruction du Centre correctionnel communautaire (CCC) Laferrière, se trouvant dans l’immeuble Taillon, à l’entrée sud du centre-ville de Saint-Jérôme. Dans une conférence de presse tenue le 8 mai, il s’est par ailleurs dit « furieux » que ce projet soit toujours dans les plans de l’administration fédérale.

« C’est insensé et clairement à l’encontre de notre plan de développement! », a-t-il lancé, croyant qu’un centre correctionnel n’a pas sa place aux portes d’un centre-ville, principal secteur commercial et touristique de la Ville, avoisinant en plus une université et un cégep.

Il n’est d’ailleurs pas le seul à penser ainsi. Lors de conférence, tenue devant l’immeuble en question, Rhéal Éloi Fortin (député de Rivière-du-Nord), Xavier‑Antoine Lalande (préfet de la MRC de La Rivière-du-Nord et maire de Saint-Colomban), ainsi que John Tittel (président de la Chambre de commerce et d’industrie Saint-Jérôme Métropolitain), ont eux aussi dénoncé le projet.

Inaction dénoncée

Ne fermant pas la porte à de nouveau accueillir un CCC, c’est plutôt l’emplacement qui dérange Marc Bourcier. Ce dernier indique qu’il a proposé « d’autres terrains », et ce, « à coûts nuls » au gouvernement fédéral en échange du bâtiment. Non seulement une réponse positive se fait toujours, mais c’est tout le dossier qui traîne actuellement.

« C’est un bâtiment fédéral qui a été enrobé de vinyle stylisé pour cacher son état de délabrement et d’abandon depuis près de cinq ans », a noté le maire, en ajoutant ne sentir « aucune volonté » du fédéral, ce qu’il trouve « scandaleux ».

« Le maire de Saint-Jérôme et moi-même avons rencontré l’automne dernier le ministre et celui-ci a fait preuve d’ouverture et a offert toute sa collaboration. Il n’y a donc rien qui justifie le refus obstiné de l’Administration pour ne pas saisir l’une des alternatives offertes par les autorités municipales. Nous proposons une entente bonne pour Ottawa et bonne pour les gens de Rivière-du-Nord », a cette fois insisté le député fédéral de Rivière-du-Nord, Rhéal Éloi Fortin.

Les citoyens à la rescousse?

Si le fédéral ne change pas son fusil d’épaule, le maire de Saint-Jérôme, affirme qu’il n’hésitera pas à élever la voix des citoyens qu’il représente.

« Si la direction du CCC s’entête à vouloir reconstruire et maintenir ses activités à ce même site, nous exigerons de procédé à une étude d’accessibilité sociale. Alors ils pourront constater que leur décision incompréhensible n’est pas adaptée à la réalité jérômienne d’aujourd’hui », a-t-il martelé.

« C’est du futur de notre ville dont il est question! », a ultimement enchaîné le maire, demandant au ministre de la Sécurité publique du Canada, Marco Mendicino, de « faire entendre raison à ses fonctionnaires ».

Les choses ont changé

Comme l’a indiqué Marc Bourcier le contexte n’est plus le même depuis que le CCC Laferrière a ouvert ses portes les années 70. Alors que la Ville a évolué, Xavier-Antoine Lalande croit que le fédéral devrait « s’ajuster » à son tour. 

« Nous pensons que le gouvernement fédéral doit s’ajuster, doit réviser finalement sa position pour suivre les changements qui se sont passés au cours des dernières décennies, pour faire de la Ville de Saint-Jérôme une capitale régionale qui est distinguée pour ses arts et son savoir », a-t-il commenté.

Justement, si le fédéral finit par céder, le maire aimerait réserver l’immeuble Taillon à une vocation qui représente bien la vision expliquée par le préfet de la MRC. 

« Nous, ce qu’on veut, c’est de créer un endroit public, en lien avec la culture qui représente les citoyens de Saint-Jérôme », a finalement expliqué Marc Bourcier, n’hésitant pas à dire que les citoyens de la Ville « mérite mieux » que le projet fédéral actuel.