Le Centre d’intégration en emploi (CIE) Laurentides a reçu 20 vélos (et casques de protection), dans le cadre d’un projet réalisé avec Immigrant Québec et Cyclo-Nord, le 24 mai dernier. L’objectif : tous les remettre aux travailleurs étrangers temporaires de la région dans le cadre d’activités interculturelles.



« Ce que l’on fait, c’est qu’on s’assure que tout se passe bien lors de leur arrivée, qu’ils ne se retrouvent pas isolés […] », explique Valérie Monette, agente de développement pour le CIE Laurentides.



Ainsi, elle ajoute que les vélos seront tirés au hasard cette année lors des activités du CIE, non pas sans indiquer que l’importance du casque de sécurité y sera aussi mentionnée.



Des mandats variés



En plus de remettre tout spécialement deux dizaines de vélos, CIE Laurentides a plusieurs mandats : « c’est notamment de desservir la clientèle immigrante de toutes les Laurentides, mais il y a aussi un volet régionalisation ; d’attirer les travailleurs de Montréal à ici », affirme l’agente du Centre qui se trouve sur la rue Labelle de Saint-Jérôme. 



Une étape cruciale



Pour ce qui est de l’accueil de ces nouveaux venus, elle ne cache pas qu’il s’agit d’une étape cruciale&nbsp;: «&nbsp;C’est essentiel qu’ils se sentent accueillis, autant dans leur milieu de vie que par l’entreprise qui les embauche&nbsp;», lance-t-elle, croyant qu’une réception positive peut notamment motiver un travailleur étranger temporaire à obtenir sa résidence permanente et même, dans certains cas, sa citoyenneté.



«&nbsp;C’est clair que c’est un changement drastique, mais pour certains, c’est aussi un rêve de venir ici. Je me rappelle qu’une entreprise avec qui on faisait affaire avait dû reporter une entrevue parce que le logement du candidat avait été frappé… par un cyclone. Alors oui, c’est le rêve d’une vie meilleure pour plusieurs, vraiment!&nbsp;», achève Valérie Monette de CIE Laurentides, dont le plus récent projet permettra à certains de ces travailleurs de bientôt réaliser ce rêve à vélo.



<figure class="wp-block-image size-large"><img loading="lazy" width="829" height="640" src="https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2023/06/cie-laurentides-velo2-829x640.jpg" alt="" class="wp-image-12456" srcset="https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2023/06/cie-laurentides-velo2-829x640.jpg 829w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2023/06/cie-laurentides-velo2-282x218.jpg 282w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2023/06/cie-laurentides-velo2-768x593.jpg 768w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2023/06/cie-laurentides-velo2.jpg 1024w" sizes="(max-width: 829px) 100vw, 829px" /><figcaption>La vingtaine de vélos envahissant les bureaux de la rue Labelle du CIE Laurentides (photo : CIE Laurentides).</figcaption></figure>

Faciliter la poursuite des études en éducation spécialisée et en psychoéducation : une solution à la pénurie de main-d’œuvre? C’est l’idée qu’ont proposé deux enseignantes aux études supérieures des Laurentides, Vicky Lafantaisie et Janik Lacelle, lors Pôle à l’enseignement supérieur des Laurentides (PESLAU), présenté le 17 mai dernier au Campus de Saint-Jérôme de l’Université du Québec en Outaouais (UQO).



«&nbsp;Il faut s’adapter. L’éducation doit s’adapter, parce que la vie a changé et les étudiants ont changé. Ce n’est plus la même réalité d’il y a 15 ou 20 ans, mais on dirait qu’on est resté en arrière&nbsp;», constate Janik Lacelle, enseignante en éducation spécialisée au Centre collégial de Mont-Laurier, affilié au Cégep de Saint-Jérôme (CSTJ).



Le besoin de changement, c’est un peu la conclusion première des résultats de ce travail de près de deux ans, impliquant près de deux ans de recherches et de consultations.



Peu de profils types



L’une des choses que les enseignantes déplorent avec le système actuel est qu’il est fait pour «&nbsp;l’étudiant typique&nbsp;». Or, ce type d’étudiant se fait de plus en plus rare, notamment dans leurs deux programmes en question.&nbsp;



« Juste dans notre échantillon à nous, on a 56% de personnes au [CSTJ et à l’UQO] qui ont un diagnostic. On a un étudiant/étudiante sur cinq qui vit avec un enfant. Aussi, près de la moitié doivent travailler plus de 20 heures par semaine. Bref, très peu suivent le ‘parcours linéaire’ imaginé lorsque les programmes ont été mis en place&nbsp;», explique cette fois Vicky Lafantaisie, professeure en psychoéducation à l’UQO de Saint-Jérôme.



Charge de travail élevée



Pour le programme d’éducation spécialisée dans lequel Janik Lacelle enseigne, les normes du ministère d’enseignement supérieur indiquent qu’une formation de 275 heures doit être donnée au cours des six sessions, ce qui équivaut à «&nbsp;entre 43 et 48 avec les heures d’étude à la maison&nbsp;».



«&nbsp;Mais c’est quand même 48 heures, nous on sait qu’ils travaillent 15-20 heures et il y en a qui travaillent 30-35 heures, car ils n’ont pas le choix. Quand tu combines ça, cela peut faire des semaines de 80 heures. Il y a vraiment une conscientisation à faire avec ça&nbsp;», explique Janik Lacelle, en spécifiant que les facteurs nommés plus haut peuvent encore plus compliquer la chose, en plus de pouvoir parfois créer des problèmes de santé mentale.



«&nbsp;Pour se priver de cette expertise?&nbsp;»



C’est en automne 2021 que le projet a vu le jour, alors que Vicky Lafantaisie fut inspirée par une étudiante.



«&nbsp;On n’a pas beaucoup de gens qui viennent de milieux plus difficiles […]. Quand elle est arrivée, qu’elle travaillait avec moi dans des projets et qu’elle arrivait dans des familles, c’était super intéressant ce qu’il se passait, car comme elle comprenait ce qu’elles vivaient, les familles se sentaient super bien écoutées, bien comprises. La collecte de données était donc plus juste, car les familles se livraient plus facilement et, elle, ce qu’elle produisait ensuite comme analyse, c’était aussi super intéressant, parce que c’était teinté autant de son expertise en psychoéducation, que de toutes ces expériences de vie à elle, ce qu’on appelle des connaissances expérientielles&nbsp;», raconte l’enseignante. Et je me suis dit, pourquoi on se prive de ce savoir-là?&nbsp;».



En quête d’actions concrètes



Au final, tel qu’expliqué plus haut, c’est notamment par les difficultés offertes par le monde de l’éducation qui «&nbsp;prive&nbsp;» le système de ce savoir. Cela dit, les deux enseignantes, qui travaillent avec un comité actuellement dans un comité aussi composé quatre étudiantes, aimeraient terminer leur projet de recherche dans les prochains mois. Ce qui permettrait de le «&nbsp;mettre en place cet automne&nbsp;», avec des témoignages, des infographies et des outils variés s’adressant autant aux étudiants, enseignants et au ministère, afin que concrètement, un jour, le système change.



«&nbsp;C’est la révolution!, lance Vicky Lafantaisie à la blague. On est vraiment dans une compréhension globale, plutôt qu’individuelle. C’est une responsabilité collective, la santé mentale, la réussite, la poursuite des études. Avant, on était beaucoup dans un modèle où tout cela était la responsabilité de l’étudiant, mais là, on est en train de dire&nbsp;: ‘non, on a aussi des choses à faire de notre côté!’&nbsp;», achève l’enseignante de psychoéducation, croyant que dans une vague où l’importante de la santé mentale est de plus en plus mise en valeur, jumelé à l’accroissement de la pénurie de main-d’œuvre, le ministère pourrait être plus ouvert à revoir ses méthodes.

Pénurie de main-d’oeuvre : revoir le système d’éducation serait-il une solution?

Débordé, le Centre de réadaptation pour jeunes en difficultés d’adaptation de Saint-Jérôme est obligé de faire dormir des enfants de la DPJ d’âge préscolaire sur des lits de fortune dans un salon et dans une salle de jeu, sans fenestration. Bref, tout le contraire pour permettre une nuit reposante à ces garçons et filles âgés de 5 ans et moins.



La direction de l’unité d’urgence Odyssée du Centre de réadaptation reconnaît la problématique, faute d’espace.&nbsp;&nbsp;« Nous sommes actuellement en situation d’engorgement pour les enfants hébergés en centre de réadaptation pour jeunes en difficultés d’adaptation. Toutefois, nous sommes actuellement en processus pour ouvrir une unité de débordement, ce qui nous permettra d’améliorer les conditions d’hébergement de ces jeunes dans les meilleurs délais », a écrit par courriel le service des communications du CISSS à la demande du journal.



Dans le même courriel, Adelina Leonti de l&#8217;équipe du Service des relations médias, relations publiques et à la communauté au&nbsp;Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides&nbsp;ajoute que « cette situation est temporaire et nous déployons tous les efforts possibles afin de minimiser les inconvénients auprès des jeunes concernés ».



La solution trouvée pour pallier le manque d’espace est dénoncée par l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) des Laurentides.



Situation anormale



Normalement cette unité ne devrait accueillir que huit jeunes, mais des enfants se sont ajoutés malgré la limite de la capacité d’accueil de l’Odyssée. Cependant, les autres jeunes utilisent ces pièces durant la journée, là où dorment des jeunes. «&nbsp;C’est évident que ces enfants sont déstabilisés et ne comprennent pas pourquoi ils perdent quotidiennement les pièces qui devraient leur servir de chambre puisque tout le monde y entre! Ça n’a pas de bon sens. On a besoin des ressources nécessaires pour que nos jeunes soient hébergé·e·s dans les meilleures conditions possibles&nbsp;», s’indigne Marie-Ève Meilleur, représentante nationale de l’APTS dans les Laurentides.



L’APTS demande au CISSS des Laurentides de louer de nouveaux locaux &#8211; adaptés aux jeunes &#8211; afin de préserver leur intimité et de leur permettre d’être logés dans des espaces adéquats, qui favoriseront leur épanouissement.Le CISSS a répondu être en processus pour l’ouverture d&#8217;une ressource intermédiaire dédiée aux enfants de 6 à 12 ans. L’ouverture de celle-ci est prévue dans les prochaines semaines.

CIE Laurentides : une intégration « à vélo » pour les nouveaux arrivants