Comme il fallait s’y attendre, la question du complexe multisports a rebondi à la dernière séance (mardi le 25 août dernier) du conseil municipal de Saint-Jérôme.
D’abord parce qu’on a adopté à la majorité (les conseillères indépendantes Nathalie Lasalle et Johanne Dicaire votant contre) qu’un montant de 8,1 millions $ soit ajouté au règlement d’emprunt (pour un projet maintenant évalué à 32,5 M$).
De plus, dans les premiers moments de la séance, le conseiller indépendant Benoît Beaulieu est intervenu pour questionner la légalité d’une hypothétique décision des autorités jérômiennes d’investir dans un projet de soccerplex de l’Académie Lafontaine (tel que le laissait entendre, en conférence de presse le 20 août dernier, l’ex-député et ex-conseiller de Saint-Jérôme, Marc Bourcier).
M.Beaulieu (qui est en faveur du projet de complexe sportif, soit dit en passant) se questionne notamment sur l’idée qu’un corps public (la ville) investisse dans une entreprise privée (l’Académie Lafontaine).
Affrontement Lasalle-Beaulieu
Par ailleurs, le dossier a donné lieu à un échange musclé (au moment du point «parole au conseil») entre M.Beaulieu et la conseillère indépendante Nathalie Lasalle, lors de la même séance du conseil du 25 août dernier.
Le conseiller Beaulieu a défendu son point de vue quant à la légalité d’une supposée participation au projet de l’Académie Lafontaine (il a d’ailleurs suggéré qu’on demande un avis légal sur la question) et Mme Lasalle a défendu le sien à l’effet qu’elle aurait souhaité, comme membre du conseil municipal, être «au courant» de l’offre de l’Académie.
Mme Lasalle avait déjà demandé il y a quelques semaines, qu’on tienne un référendum sur la question du complexe sportif.
Alors que pour M.Beaulieu qui réagissait sur la question en début de séance, «ce n’est pas vrai qu’on va aller en référendum» à chaque fois «qu’on va avoir à prendre une décision».
Pas de controverse
En outre, le dossier du complexe sportif est revenu (jeudi dernier) au moment de la conférence téléphonique avec les médias jérômiens (depuis le début de la pandémie, le maire Stéphane Maher répond aux questions des journalistes relativement aux points débattus lors de la séance, publique, tenue à huit-clos. Retenons d’ailleurs que le huit-clos sera maintenu pour les séances publiques mensuelles jusqu’à la fin de la présente année).
À cette occasion, le maire dira qu’il n’y a «aucune controverse» sur la question du complexe multisports (qui plus est, que le milieu sportif le réclame, tiedra-t-il à préciser). Il déclare également qu’aucune offre formelle n’aurait été faite par les dirigeants de L’Académie Lafontaine aux autorités de Saint-Jérôme pour une participation au projet de soccerplex de l’institution privée. Tout au plus, y aurait-il eu, souligne le maire, une présentation à un fonctionnaire jérômien (on a avancé le nom de Martin Lavoie, ancien directeur des loisirs).
Pour sa part, le directeur général, Yvan Patenaude, a ajouté que la direction générale n’a «jamais étudié un projet (de la sorte) de façon sérieuse».
Registre
Par ailleurs, les opposants au projet de complexe sportif sont actifs sur les médias sociaux depuis la fin de semaine dernière.
Pour un, le Jérômien Yvon Robert nous a fait parvenir par courriel une idée de ce qui s’écrit, entre autres sur les démarches à entreprendre pour signer un registre réclamant (comme le demandait Marc Bourcier, il y a une quinzaine de jours) la tenue d’un référendum sur le projet.
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Les médias nationaux rapportent quotidiennement l’évolution de la COVID-19 et son impact dans la société.
Il y a par contre, un côté moins visible, que nous révèle (c’est une expression chère aux gens du centre Sida Amitié qui œuvrent sur le vaste territoire des Laurentides) la «rumeur de la Rue, le plus vieux média du monde». 
Pour tout dire, ça ne va pas bien à ce niveau, comme le souligne au Journal Infos Laurentides, Hugo Bissonnet, directeur général de Sida Amitié.
Augmentation de consommation
C’est ainsi, que l’organisme a comparé 342 échantillons urinaires de patients pour le trimestre janvier-février-mars 2020 à 259 échantillons du trimestre avril-mai-juin 2020.
Il en ressort, entre autres, les conclusions suivantes:
-augmentation de 78 % à 84 % (+ 6 %) de la consommation chez les patients;
-la grande majorité (89 %) des échantillons positifs contiennent deux substances et souvent beaucoup plus (jusqu&#8217;à 14 dans un même échantillon);
-diminution du cannabis de 26 % à 17 % (- 9 %);
-baisse du nombre de consommateurs d&#8217;une seule drogue (surtout le cannabis) de 22 % à 7 % -15 %);
-peu de changement quant aux opiacés et opioïdes de synthèse, dont le fentanyl, aux environs de 4 % à 1 % (-3%);
On constate, par contre:
-forte augmentation des stimulants: amphétamine de 10 % à 21 % (11%), cocaïne de 9 % à 31 % (22%), ecstasy (MDMA) de 2 % à 10% (8%), méthamphétamine de 16 % à 38 % (22%), éphédrine de 7% à 29 % (22%) et «très souvent, plusieurs stimulants simultanément».
En plus de l’arrivée de nouvelles substances au second trimestre (avril-mai-juin), soient
l’isotonitazène (un opioïde de synthèse illégal) et l’étizolam (une benzodiazépine de fabrication illégale). S’ajoute le retour des substances connues (kétamine, GHB benzocaïne, flualprazolam) et la baisse de prise de chacun de médicaments (prescrits ou non), tels les antidouleurs et antifiévre comme l&#8217;acétaminophène (de 80% à 20 %), les régulateurs comme le bupropion (de 83% à 17 %), les antidépresseurs comme l&#8217;amitriptyline (de 83 à 17 %), les antidiabétiques comme la metformine (de 88 à 13 %) et les médicaments cardiaques comme le bisoprolol (de 75 à 25 %).
En contrepartie, le diazépam (genre Valium) un anxiolytique est passé de 33 à 67 %.
Isolement
De plus, la pandémie a entraîné d’autres effets négatifs que constatent les responsables de SIDA Amitié.
«Le confinement avec la fermeture des frontières internationales, l&#8217;interdiction des déplacements interrégionaux et les contrôles policiers a forcé le retour à la clandestinité et à l&#8217;isolement des consommateurs»notent-ils.
C’est aussi sans compter que «la fermeture décrétée des admissions dans les centres de thérapie a bousculé les personnes à la rue et à l&#8217;hyperconsommation, suicide à l&#8217;appui».
«Des surdoses et des suicides, il y en a eu. C’est sûr qu’on en a perdu&#8230;»évalue Hugo Bissonnet, sans pouvoir parler du nombre qu’on prévoit connaître un jour, quand la pandémie sera passée.
En outre «le prix des substances a doublé dans certain cas. Les personnes se plaignent beaucoup de la mauvaise qualité des produits, des effets indésirables, intoxications et surdoses méconnues. Elles sont très inquiètes de ne pas savoir ni connaître rapidement la nature et la composition des substances sur le marché parallèle».
Hugo Bissonnet souligne à cet égard qu’«il y a des «dealers» (revendeurs) qui viennent nous voir, parce qu’ils ne veulent pas vendre de la «scrap» et avoir des morts sur la conscience».
Prostitution
Par ailleurs, deux autres constats se dégagent des observations faites par les gens de Sida Amitié.
C’est ainsi qu’on dénote une «forte augmentation de la prostitution. Arrivée de nouvelles recrues dans le métier, pour qui la rémunération devient le «gagne-drogue», ensuite le gagne-pain».
C’est aussi sans compter que «la vigie communautaire est à l&#8217;affût de la recrudescence des ITSS non dépistées donc non ou mal soignées et suivies par l&#8217;absence d&#8217;accès aux soins requis (…) La fermeture des accès aux services de soins notamment pour le renouvellement des ordonnances de médicaments, le sentiment de «sur-rejet» ressenti, ont poussé à la consommation de substances de remplacement en soulagement de leurs souffrances (…) Les travailleurs de rue et de communautaire sont submergés par l&#8217;ampleur des souffrances physiques, psychologiques et sociales des laissés pour compte par le système».
D’ailleurs, une des conséquences directes se retrouve dans les propos d’Hugo Bissonnet.
«Le monde n’a pas arrêté de consommer, mais n’est pas venu chercher de l’équipement. (Si bien qu’on redoute) une hausse de VIH et d’Hépatite C (…) Personne n’a été parfait pendant la COVID-19. On a géré comme on le pouvait».
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Impacts de la COVID-19: La rumeur de la Rue est inquiétante

Par Mathieu Locas
«L’église Ste-Paule, c’est le nouveau vaisseau amiral pour les gens qui vivent une situation d’urgence. Quand tu as faim, tu as froid ou que tu es seul dehors; vas là, quelqu’un va t’accompagner».
C’est la façon dont le maire de Saint-Jérôme, Stéphane Maher, a décrit la nouvelle vocation de l’église Ste-Paule. Depuis lundi, les installations temporaires, situées à l’aréna Melançon le printemps dernier, sont déménagées.
Un investissement d’environ 200 000$ a permis de sécuriser le bâtiment, refaire la plomberie et l’électricité, construire une vingtaine de chambrettes et de nouveaux blocs sanitaires. Tous les bancs ont été retirés puis vendus 100$ chacun, certains à des particuliers et le reste se retrouve dans d’autres églises.
La COVID-19 a forcé Saint-Jérôme à devenir le pivot entre une dizaine d’organismes communautaires, le CISSS des Laurentides et le service de police. La disponibilité de l’église Ste-Paule, après que l’évêché l’ait vendue pour la somme symbolique de 1$ à Saint-Jérôme, a aussi permis d’accélérer les choses.
«Je suis étonnée de la réussite du refuge temporaire, de dire la conseillère responsable du volet communautaire Sophie St-Gelais. Nous avons travaillé fort au cours des derniers mois. Même s’il y a eu un peu de résistance à l’idée de construire un refuge permanent, tout le monde s’est rallié et nous avons travaillé dans le même sens».
Avec une population qui frise les 80 000 citoyens, les problèmes reliés à l’itinérance sont en croissance constante. Au cours des 16 dernières semaines, le refuge temporaire a offert pas moins de 2075 nuitées à 190 différentes personnes dans le besoin. L’âge moyen de ces bénéficiaires était de 37 ans.
Déménagement
Le déménagement entre l’ancien aréna Melançon et l’église Ste-Paule était devenu nécessaire puisque l’Institut régional des sports (IRS) reprenait ses activités le 1erseptembre. Depuis déjà quelques jours, les occupants du refuge temporaire ont été informés par les intervenants sur place. Aussi, des affiches, installées pour une certaine période, vont guider les itinérants qui ne seraient pas au fait du déménagement.
Zone rouge
La COVID-19 amène son lot de défis pour les intervenants communautaires. Comme c’était le cas à Melançon, une zone rouge est prévue à l’intérieur du nouveau refuge afin d’isoler les personnes qui présenteraient des symptômes de la maladie avant un transport vers un centre hospitalier.
Sous-sol d’église
Les travaux de rénovation et de sécurisation du bâtiment permettent aussi de poursuivre la vocation du sous-sol de l’église qui est d’aider des familles dans le besoin. Plusieurs dizaines s’y rendent à chaque semaine pour recueillir des denrées.
Ce «vaisseau amiral» de services, comme le qualifie Stéphane Maher, semble être une inspiration à voir plus grand.
«Le fait que nous offrons plusieurs services au même endroit a un effet positif. Nous avons récemment reçu plusieurs appels de la part de d’autres organismes communautaires, qui ne sont pas partenaires avec nous dans le projet, afin d’éventuellement bonifier l’offre de services pour les gens dans le besoin», de conclure Sophie St-Gelais.
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Complexe multisports: le débat se poursuit…