logo journal infos-laurentides
icon journal
featuredImage

Photo Ville de Saint-Jérôme

GalleryImage1

Photo www.st-frederic.com

GalleryImage2

Photo Facebook Marie-Ève Landry

Copiage et ignorance

Publié le 11/06/2019

 

 

MATHIEU LOCAS

 

Le 30 mai dernier, on m’informe que la Municipalité de Saint-Boniface a copié Saint-Jérôme pour une publicité sur la réduction de consommation d’eau. Je me suis dit que le personnage Jérômeavait fait du chemin. Après tout, ce n’est pas à la porte, le Manitoba. Au service des communications, on a eu la même réflexion quand j’ai présenté la situation.

Après vérification, y a bel et bien un Saint-Boniface au Québec. C’est près de Shawinigan, en Mauricie. C’est en appelant à la Municipalité que j’ai compris qu’on avait affaire à une petite ville. «Bonjour et bienvenue à la Municipalité de Saint-Boniface. Pour joindre le Club de l’âge d’or, faites le 11; pour le centre Internet, faites le 12.»Quand la vitrine d’une municipalité est son club de l’âge d’or, on s’entend qu’on n’a pas une population pour remplir trois fois le Centre Bell.

En fouillant sur Facebook, je constate que la conseillère Marie-Ève Landry, une enseignante de carrière, a prêté son nom à cette campagne. Plutôt que Jérôme sait que l’asphalte de son entrée ne pousse pas, on pouvait lire: Marie-Ève sait que l’asphalte de son entrée ne pousse pas. Elle avoue même que sa municipalité a pris exemple sur Saint-Jérôme.

Le lettrage est identique, le design aussi. Même le bonhomme a la même bouille. Seule la couleur a changé. Le créateur Éric Raymond est en beau fusil. On le serait à moins. «Je ne sais pas quelle note madame donnerait à un de ses élèves qui copierait le travail d’un autre.»Drette dans les dents!

Pour avoir parlé à Mme Landry sur Messenger, je crois qu’elle est consciente de la situation de plagiat. Elle m’a même demandé si Saint-Jérôme allait poursuivre Saint-Boniface. Ça ne sera finalement pas le cas.

De son côté, le vaillant maire de l’endroit, Pierre Desaulniers, incapable de retourner mes appels, a avoué, au quotidien Le Nouvelliste, dans son édition du jeudi 6 juin, que les journalistes font une tempête dans un verre d’eau et qu’on devrait utiliser cette pancarte à la grandeur de la province.

Il n’a visiblement aucune connaissance des droits d’auteur et de la propriété intellectuelle. En milieu de journée, il a offert ses excuses à Saint-Jérôme.

Comme si ce n’était pas assez, voilà que la Municipalité de Saint-Frédéric, en Beauce, a aussi copié Saint-Jérôme. Que des élus ne connaissent rien à la notion de droit d’auteur, ça arrive, mais c’est triste. Que des hauts fonctionnaires affirment leur ignorance, on commence à voler moins haut. Mais il doit bien y avoir, quelque part dans une shop de photocopies, un utilisateur d’un ordinateur qui doit bien savoir qu’on ne peut pas calquer le produit d’un artiste.

Pour la troisième fois depuis le début 2019, le nom de Saint-Jérôme a fait le tour de la province. Cette fois, c’est plus positif qu’une histoire de propos racistes dans le cadre d’un match de hockey ou pour le maire qui doit se défendre devant le Directeur général des élections du Québec.

Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com.

 

MOTS-CLÉS