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Dénombrer le visage l’itinérance

Photo : Marie Pier Lafleur – Le dénombrement aura lieu le 15 avril à la vieille gare de Saint-Jérôme, de 18 h à 23 h.

Dénombrer le visage l’itinérance

Publié le 08/04/2025

Le 15 avril prochain aura lieu le dénombrement des personnes en situation d’itinérance visible dans 16 régions du Québec, dont Saint-Jérôme.

L’opération « Tout le monde compte 2025 » vise à brosser un portrait clair de l’itinérance telle qu’elle se manifeste dans l’espace public lors d’une nuit donnée.

Dans les Laurentides, l’événement principal se tiendra à la vieille gare de Saint-Jérôme, de 18 h à 23 h. Des repas chauds, des boissons et des collations seront servis, et des cartes-cadeaux seront offertes à ceux qui prendront le temps de remplir un court questionnaire. En plus de ce site central, des équipes sillonneront les rues, visiteront des lieux ciblés, des organismes et des institutions afin de rejoindre un maximum de personnes.

Un outil précieux pour comprendre et agir

Émilie Contant, cheffe du programme régional ESPOIR au CISSS des Laurentides, explique que ce dénombrement est essentiel pour mieux comprendre la réalité de l’itinérance au Québec. « C’est la source de données incontournable qui permet de planifier les services, de prévenir l’itinérance et de documenter les besoins », souligne-t-elle.

Elle rappelle que les derniers dénombrements ont révélé une hausse marquée : 168 personnes en situation d’itinérance visible ont été recensées dans les Laurentides en 2018, contre 464 en 2022 — une augmentation de 109 %. « Et tout indique que cette tendance se poursuit », ajoute-t-elle. L’itinérance ne se limite plus aux grands centres urbains : elle touche maintenant les milieux ruraux, les petits villages, l’ensemble des régions.

Des visages multiples, des causes variées

La crise du logement et la perte d’un toit figurent parmi les principales raisons évoquées par les personnes en situation d’itinérance. « Ce n’est plus seulement une question de consommation ou de santé mentale. Plusieurs n’arrivent tout simplement plus à se trouver un logement abordable », observe Mme Contant. Le dénombrement permet aussi de recueillir des données sur les parcours de vie, les caractéristiques des personnes touchées et les causes profondes de leur situation.

L’approche humaine de l’équipe ESPOIR

L’équipe ESPOIR est un groupe clinique mobile composé de travailleurs sociaux, de criminologues et d’infirmières. Elle intervient directement sur le terrain, dans les rues, les campements, les voitures ou les organismes communautaires, pour établir un lien de confiance avec les personnes en situation d’itinérance. « On va à leur rencontre là où ils sont, avec bienveillance, patience et flexibilité », explique Mme Contant. En 2024, l’équipe a rejoint plus de 600 personnes dans la région.

Un appel à la solidarité

Le dénombrement se fera dans le respect de la dignité des personnes. « Si quelqu’un refuse de répondre au questionnaire, c’est tout à fait acceptable. Si une personne dort, on ne la réveille pas », précise Mme Contant. L’objectif est de comprendre, non de forcer. L’opération repose sur le respect et l’écoute.

L’équipe est toujours à la recherche de bénévoles pour cette grande mobilisation humaine. Une formation est offerte aux personnes intéressées.