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Des hôpitaux des Laurentides fonctionnent à 75% avec des agences privées

Des hôpitaux des Laurentides fonctionnent à 75% avec des agences privées

Publié le 21/11/2022

Le débordement dans les hôpitaux des Laurentides ne date pas de la récente montée de malades, la situation est critique depuis plusieurs années. Les agences privées assurent le renfort partout, à certains endroits l’hôpital ne fonctionne qu’exclusivement ou presque qu’avec du personnel venu de l’externe.

Uniquement pour remplacer les infirmières, infirmières auxiliaires et infirmières cliniciennes, les coûts engagés par le CISSS des Laurentides se chiffre à 26 M$, pour l’an 2021-2022. Le montant grimpe à 36 M$, si on ajoute les sommes reliées à la COVID.

« Il n’est pas possible de vous fournir les détails dans les délais demandés, ceux-ci nécessitant des analyses approfondies par secteur et par installation. Toutefois, au besoin, nous pourrions vous revenir au cours de la prochaine semaine avec davantage d’information », a répondu Hugo Morissette, l’un des responsables du service des relations médias du CISSS, à la demande formulée par Infos Laurentides.

« Évidemment, notre objectif est de diminuer autant que possible le recours à la main-d’œuvre indépendante », a-t-il ajouté.

Le syndicat de la FIQ, secteur Laurentides, parlent du double. « Le CISSS a payé 76 M$ en agences privées. C’est l’argent des citoyens qui est dépensé pour recevoir les mêmes soins. Les agences privées sont partout dans les Laurentides. Il y a même des départements où plus de 75% des professionnels en soins proviennent du privé, c’est très inquiétant », répond la présidente du syndicat, Julie Daignault. 

Mieux payé au privé

Cette dernière soutient être moins bien payée que les infirmières qui arrivent du privé.  « Il devient inconcevable que les professionnelles en soins, qui tiennent le réseau à bout de bras, aient des conditions de travail très en deçà du personnel des agences privées ».

De plus, elle profite de l’occasion pour réitérer une des demandes syndicales en vue du renouvellement de la convention collective. (voir autre texte).

« Nous avons besoin du personnel stable dans nos départements, nous avons besoins de continuité pour la population. Il faut implanter des mesures pour favoriser le retour des professionnelles en soins dans le réseau public ».

La FIQ demande une hausse salariale de 4 % au 1er avril 2023, au 1er avril 2024 et au 1er avril 2025.

« Il faut améliorer considérablement le salaire et les conditions de travail en général, instauré l’autogestion des horaires, tel que prévu dans la présente convention collective, mettre fin au temps supplémentaires obligatoires. (TSO), avoir des postes stables sur un quart de travail, revoir le poste à temps complet sur quatre jours par semaine…».  

Le CISSS portera la situation au ministère de la Santé

Directement interpellée par les infirmières qui sont venues manifester devant le bureau de la direction, la présidente-directrice générale, Rosemonde Landry, a mentionné qu’elle s’assurera, comme elle dit l’avoir toujours fait dans toutes les situations particulières, de porter à l’attention du ministère de la Santé et des Services sociaux, la position des membres du personnel de son organisation, constituant ainsi des opportunités de discussions constructives afin de trouver des solutions aux problématiques vécues dans le réseau.

Les dépenses réelles totales du CISSS des Laurentides (toute activité confondue) ont été, pour l’année financière de 2021-2022, de 2,1 milliards $, incluant les dépenses reliées à la COVID.