Un peu plus d’une dizaine de membres du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation de Laurentides Lanaudière (SPPÉLL) ont manifesté devant le bureau du député provincial de Saint-Jérôme, Youri Chassin, au matin du 31 mai. Cela s’est fait dans le cadre des négociations entre le gouvernement et les membres du SPPÉLL, dont la convention collective est échue depuis avril dernier.
« Ce matin les professionnels de l’éducation tenaient des actions de visibilité dans les quatre coins de la province, c’était donc notre manière à nous de faire front commun et de lancer un message au gouvernement », a indiqué Josée Yale, présidente de du SPPÉLL, dont plus de 700 membres se trouvent dans la région.
Des négociations décevantes
Cette action à la visibilité, ou manifestation, n’est pas oubliée celle qui a eu lieu deux jours plus tôt à Saint-Jérôme. Le 29 mai, plus d’une centaine de membres quatre autres organisations syndicales, soit la CSN, la CSQ (avec qui le SPPÉLL est affilié), la FTQ et l’APTS étaient rassemblées sous la bannière Front commun) pour eux aussi manifester leur mécontentement quant aux négociations actuelles avec le gouvernement, cette fois devant l’hôpital de Saint-Jérôme.
Dans les deux cas, les manifestions font suites à de négociations sans issues avec le gouvernement québécois, tel qu’expliqué par la présidente du SPPÉLL : « on négocie beaucoup avec le Conseil du Trésor, et donc avec [sa présidente, Sonia LeBel]. On nous offre une augmentation de 3% la première année et de 1,5% les suivantes, ce qui est grandement insuffisant », juge Josée Yale.
Injuste pour le secteur public
Actuellement, comme dans plusieurs autres domaines, il y a pénurie de main-d’œuvre chez les professionnels de l’éducation, regroupant des métiers variés tels qu’orthopédagogues ou psychoéducateurs. Cette pénurie, jumelée aux conditions actuellement négociées, crée ainsi de l’injustice entre les travailleurs des deux secteurs.
« On n’arrive pas à pourvoir les postes, alors on est appelé à travailler deux fois plus. Les Centres de services vont par la suite avoir recours au privé parce que le manque est trop grand, mais ironiquement, les travailleurs du privé vont être payés plus cher que nous… », déplore-t-elle, en précisant que de telles conditions participent d’elles-mêmes à créer la pénurie de main-d’œuvre au public.
… et injuste pour les élèves
Au-delà des professionnels, Josée Yale, regrette aussi cette situation pour les élèves.
« Ça créer un système à deux vitesses, car les parents qui en ont les moyens font appel aux privés et ceux dont ce n’est pas le cas, doivent rester sur les listes d’attentes », affirme celle dont le syndicat arborait justement le slogan : « Attention à nos enfants c’est peut-être le vôtre… qui sera privé de services professionnels ».
« On travaille souvent dans l’ombre, notamment des enseignants, mais notre ce que l’on fait est tout aussi important! », tient-elle à souligner.
Commentaire de Youri Chassin
Au moment de la manifestation matinale, le député Youri Chassin était absent des locaux jérômiens. Infos-Laurentides a donc contacté son bureau pour obtenir un commentaire, commentaire qui est rapidement revenu comme suit.
« Monsieur Chassin a toujours été un passionné d’éducation et souligne le droit de manifester des manifestantes et manifestants. De-là, il va ainsi laisser les négociations suivre leurs cours », a-t-il transmis, via son directeur de bureau et conseiller politique, Hugo Lajoie.
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