Sur la mobilité, le développement économique, l’environnement et le logement, les deux candidats ont présenté des programmes contrastés, chacun accusant l’autre d’incompétence ou de manque de vision.
Martin Pigeon, poulain de Marc Bourcier – ayant décidé de ne pas solliciter un 2e mandat – entend marcher sur les traces de son prédécesseur, prônant la continuité et la stabilité. Rémi Barbeau, lui, veut rompre avec le statu quo, se présentant comme porteur de changement à Saint-Jérôme.
Une meilleure mobilité
D’entrée de jeu, Martin Pigeon présente la mobilité comme un levier de prospérité. « Il améliore la qualité de vie, soutient notre économie locale et protège notre environnement », a-t-il affirmé.
Il a énuméré les réalisations de son équipe qui consiste, entre autres, en la construction d’une deuxième piste cyclable pour relier les secteurs est et ouest afin de limiter les GES, créer de la cohésion urbaine et encourager les déplacements actifs », soutient le candidat. Il souligne par ailleurs la mise en place des services de transport à prix réduit pour les aînés. M. Pigeon a, par ailleurs, précisé que son parti avait annoncé un financement de 2 millions de dollars pour la synchronisation des feux de circulation.
Pour Rémi Barbeau, candidat du Mouvement jérômien, « le trafic, c’est quelque chose qui revient tous les jours. Notre vision est claire. On veut que ça roule et que ça roule bien », a-t-il déclaré.
Il a proposé plusieurs mesures, dont la modernisation des feux de circulation, la sécurisation des routes, ainsi que la création d’un « vrai réseau cyclable qui relie tous les quartiers. Il compte introduire à Saint-Jérôme le système d’autopartage et le stationnement incitatif, mettant ainsi fin à l’interdiction de stationnement de nuit dans les rues en période hivernale.
Barbeau reproche à Pigeon l’absence de programme détaillé à deux semaines du scrutin. Martin Pigeon, pour sa part, rétorque que les annonces de M. Barbeau ne sont pas nouvelles, mais une continuité des mesures déjà mises en place par son parti, soulignant que les deux membres de la Commission des transports au sein du parti de Barbeau étaient déjà au courant des plans de synchronisation des feux de circulation, ce qui contredit l’idée que ce soit une initiative originale.
Sécurité routière, une préoccupation partagée, deux visions distinctes
Sur la sécurité dans les zones scolaires, Pigeon s’est appuyé sur son expérience de 25 ans en enseignement pour souligner les difficultés du milieu. Il a énuméré les interventions réalisées afin d’améliorer la sécurité routière en zone scolaire, notamment. « On a transformé l’école de la Source, on a mis un feu de piétons. On a transformé l’école De La Durantaye, dans laquelle j’enseigne présentement, dans le quartier Saint-Pierre. On a créé également un espace de débarquement pour les enfants. »
Barbeau propose des mesures physiques concrètes pour ralentir la circulation. Il cite, entre autres, des dos-d’âne, des pots de fleurs, soulignant que « les premières choses qui font ralentir les gens, ce sont des obstacles ».
Rémi Barbeau annonce que son parti propose neuf priorités détaillées dans son programme, dont des mesures pour ralentir la circulation dans les rues de Saint-Jérôme dès le début du mandat.

Débat sous tension entre Martin Pigeon et Rémi Barbeau. Les deux n’ont rien retenu pour défendre leurs visions respectives de la gouvernance à Saint-Jérôme. On les voit ici en compagnie de Dany Baribeau, animateur et modérateur, et Marie Pier Lafleur, animatrice du débat.
Développement économique et protection environnementale
L’une des plus grandes divergences entre les deux candidats concerne l’équilibre entre économie et environnement.
Martin Pigeon accuse Rémi Barbeau et son équipe de voir l’économie et l’environnement comme des forces opposées. « Nous, à Avenir Saint-Jérôme, croyons exactement le contraire. Ils doivent avancer ensemble, main dans la main, pour bâtir un avenir durable et prospère pour notre ville. »
Pour lui, « la transition écologique n’est pas un frein au développement. Au contraire, elle peut devenir un moteur d’innovation, de création de richesses durables et d’opportunités pour nos entreprises et nos citoyens. »
Barbeau, quant à lui, critique les politiques environnementales actuelles, reprochant à Martin Pigeon l’échange du boisé centenaire, qui, selon lui « va être zoné fast-food. » Est-ce que c’est vraiment ça, un développement économique intéressant ? », questionne-t-il. M. Barbeau veut protéger l’environnement, en arrêtant, entre autres, la déforestation à Bellefeuille, « parce que c’est ce que les gens nous demandent de porte à porte. »
Concernant le pénitencier de Saint-Jérôme, Rémi Barbeau propose qu’il soit placé à un meilleur endroit que celui proposé. Martin Pigeon a renchéri que les 13 élus s’entendent pour le relocaliser ailleurs, car, selon lui, l’entrée de ville doit incarner un lieu accueillant pour les familles et les étudiants, non une prison. Il ajoute que le zonage du site a été changé en zonage-parc et que le gouvernement fédéral refuse cette nouvelle localisation. L’enjeu demeure un litige entre la Ville et le gouvernement du Canada.
La crise du logement : l’enjeu qui divise
Sur le logement, les candidats ont été à couteaux tirés. Rémi Barbeau a dénoncé l’inaction face aux loyers inabordables. « Le logement, c’est une question de dignité, de compassion. Aujourd’hui, il y a trop de gens à Saint-Jérôme qui peinent à se loger convenablement. »
« Personne ne doit être forcé de quitter la ville à cause des coûts », s’engage-t-il
Martin Pigeon a défendu le fait que son parti a adopté officiellement « notre stratégie d’habitation à l’unanimité au Conseil ». 29 mises en chantier en juillet dernier contre 19 l’année précédente. 158 chantiers en 2024. 623 en 2025, soit une progression de 294 %. »
Cependant, Barbeau l’a confronté sur l’accessibilité financière, l’interrogeant sur son vrai public cible. « Vous construisez pour qui, M. Pigeon ? Pas pour nous », soulève-t-il.
M. Pigeon a justifié son approche de 10 % de logements abordables, disant préférer travailler avec les promoteurs en amont.
Barbeau a proposé une cellule choc pour accélérer la construction variée, critiquant l’absence de cibles claires chez Pigeon. Il a critiqué le manque de précision du parti Avenir Saint-Jérôme, soulignant l’absence de chiffre et d’objectif. On doit arriver rapidement avec un portrait et des cibles claires. »
Appel au vote
Martin Pigeon invite les citoyens à voter pour la stabilité, de la compétence et des résultats, et de rejeter celui de l’improvisation et de l’inexpérience. « Avec Avenir Saint-Jérôme, faisons ensemble le choix d’être bien chez nous. »
Pour Barbeau le choix n’est autre que son parti. « Saint-Jérôme n’est pas à vendre. Nos forêts, on va les garder ici. Notre ville, notre vision, c’est une ville propre dans ses finances, dans ses décisions, dans sa politique. Saint-Jérôme mérite mieux qu’un statu quo. »
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