Plus d’une centaine de personnes, sous la bannière de Front commun, ralliant les syndicats CSN, CSQ, FTQ et APTS, ont manifesté devant l’Hôpital régional de Saint-Jérôme le 29 mai dernier. Leur but : faire entendre raison au gouvernement afin d’obtenir de meilleures conditions pour les travailleurs des réseaux de l’éducation, de la santé, des services sociaux et de l’enseignement supérieur.
« On est sans contrat de travail depuis deux mois, ça n’avance pas aux tables de négociations. On nous offre des salaires totalement indécents [une augmentation de] 9% sur cinq ans, ce qui est bien en dessous de ce qui est prévu pour l’inflation, donc on nous offre de nous appauvrir encore plus et c’est pour ça qu’on voulait envoyer un message clair, aujourd’hui, comme quoi on ne se laissera pas faire! », a indiqué Marie-Ève Meilleur, représentante nationale à l’APTS.
Ce n’est pas une coïncidence si elle cite l’inflation, l’une des demandes du Front commun est de que les salaires de ses travailleurs soient ajustés chaque année en fonction du coût de la vie.
« S’occuper des travailleurs »
Évidemment, avec la pandémie, les conditions de travail des travailleurs de la santé ont été de celles qui ont fait le plus parler d’elles. Or, selon la CSN, utiliser la pandémie pour faire une autre réforme du système de la santé tel que proposé par le gouvernement serait contre-productif.
« On n’en veut pas de grosse réforme! Les dernières réformes n’ont rien arrangé. Ce qu’il faut c’est s’occuper des travailleurs et travailleuses! », martèle la présidente au Conseil central des Laurentides-CSN, Chantal Maillé.
« Il faut penser aussi à la population. On est tous des citoyens qui profitent de ces services-là. On sait comment ça marche et on veut donner des services de qualité… et on n’arrêtera pas, notre combat, on va le mener jusqu’au bout! », a-t-elle ajouté, justement sous le refrain de la chanson J’lâche pas, interprétée par Marjo.
Rallier les troupes à Saint-Jérôme
Plusieurs raisons ont amené le Front commun à « intensifier les moyens de pression » à Saint-Jérôme. D’abord, car il s’agit bien évidemment de la capitale des Laurentides, région que le Front représente et voulait « mobiliser ».
« Dans l’intensification des moyens de pression, on a eu la consigne de faire une manifestation régionale avant l’été et de faire le tour de nos régions en vue d’augmenter encore plus la pression à l’automne, parce on veut faire une manifestation nationale à Montréal le 23 septembre », explique Marie-Ève Meilleur, dont l’organisme à lui seul, soit l’APTS, représente plus de 4 000 travailleurs dans les Laurentides.
Vers une grève?
Au-delà de cette manifestation nationale, si un accord ne peut cependant être conclu, les choses ne devraient « pas trainer », comme l’ajoute la représentante syndicale.
« Puis après, s’il n’y a rien qui change, ça va être vers la grève qu’on va s’en aller malheureusement pour tenter le plus possible de bonifier nos conditions de travail », a soutenu Marie-Ève Meilleur.
« Si le gouvernement voulait négocier, on pouvait faire de la méditation avec eux, on pouvait travailler de concert, mais présentement on ne travaille pas de concert, on travaille de notre côté seulement », a soutenu Sylvie Levert, coordonnatrice régionale de la CSQ, qui représente notamment le secteur de l’éducation, réitérant que la grève était ainsi bel et bien une possibilité.
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