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Front pour l’indépendance Nationale : le mouvement s’enracine dans les Laurentides

Photo : Front pour l’indépendance Nationale – Quelques dizaines de personnes manifestant à Montréal en mai dernier lors de la fête des Patriotes. Bien qu’on puisse y voir un drapeau du FLQ voler au vent, le FIN souligne être quant à elle une organisation pacifique.

Front pour l’indépendance Nationale : le mouvement s’enracine dans les Laurentides

Publié le 29/09/2023

Vous les avez peut-être remarqués depuis quelques semaines, placardées un peu partout dans les Laurentides, ces affiches du Front pour l’indépendance Nationale (FIN) sur lesquelles sont écrites en grosses lettres – « Rejoins le Front! ». Mais, quel est ce Front? Pour le découvrir, Infos Laurentides est allé à la rencontre de deux de ses piliers, au matin de la fête du Travail, au Vert Vert Café de Saint-Jérôme.

« Nos grosses réalisations ont été de remettre sur pieds des comités indépendantistes dans les cégeps et les universités. C’est de faire de la mobilisation à partir de là, de bassins de gens prêts à s’impliquer, parce qu’on fait autant des assemblées publiques que de l’action directe. L’affichage est un exemple, mais on fait aussi des manifestations », explique Ismail Mimouni-Michaud, membre fondateur du Front qui a vu le jour il y a un peu plus d’un an, le 2 septembre 2022.

« On ramène des sujets, mais on ramène aussi des façons de parler des sujets. Quand on a [manifesté] à la fête des Patriotes, on l’a fait de manière très combative. On trouve que l’establishment indépendantiste s’est un peu ramolli avec le temps, en parle de manière un peu beige, alors on est revenu en force là-dessus! », poursuit-il.

Photo : Front pour l’indépendance Nationale – Ismail Mimouni-Michaud posant une affiche à Saint-Jérôme en juillet dernier.

Partir de la base

Militant initialement dans divers mouvements, comme celui des Jeunes souverainistes et dans la lutte syndicale, les fondateurs du Front ont finalement décidé de retourner à la base, auprès du peuple, pour accroître leur impact. « On a vu que faire de la politique dans le monde syndical, c’était assez limité, alors on s’est réuni et on a décidé qu’il fallait mêler les deux en se disant ‘on va faire un mouvement indépendantiste de rue qui va aussi parler des enjeux des travailleurs’ », raconte le militant.

« Le consensus qui est partagé, c’est que l’indépendance ne va pas se décider par la classe politique, il faut d’abord que ça se décide par la classe populaire  », affirme Félix Gionet-Lavoie, militant impliqué dans le secteur des Laurentides, disant que c’est en quelque sorte la redondance des idées politiques qui a mené à la création du Front. 

« Se salir les mains »

Ismail Mimouni-Michaud indique que « si tu es indépendantiste, tu es le bienvenu » à devenir un membre du Front, ou un camarade, comme ceux-ci s’appellent entre eux. Le FIN recherche toutefois des gens impliqués, c’est pourquoi Félix Gionet-Lavoie précise qu’il faut s’attendre à autre chose qu’un gros « party de ballounes bleues ».

« Ce sur quoi tous les membres sont en accord, c’est que ce n’est pas en faisant le même genre d’activités avec le même cercle de personnes que ça va fonctionner. Il faut aller plus dans la rue, se salir les mains, c’est de même qu’on va faire le pas concret vers les gens », affirme-t-il.

Attention aux comparaisons

De par son nom et son but premier, certains pourraient associer le FIN au Front de libération du Québec (FLQ) qui, dans les années 60 et 70, avait tenté d’atteindre son objectif en ayant recours à la violence. Au niveau des méthodes, rien à voir avec le Front actuel.

« On est une organisation publique et pacifique. On peut faire de la désobéissance civile, par exemple, comme quand la GRC tentait de faire du recrutement à l’Université de Montréal. On n’était pas d’accord et on a occupé la place, mais ce n’était pas de la violence », témoigne celui dont l’organisation a vu le jour à Montréal et dont les racines se sont depuis multipliées.

Photo : Front pour l’indépendance Nationale – Les affiches du FIN sont maintenant visibles sur de nombreux paysages jérômiens.

Croissance et patience

« Le noyau est à Montréal, mais on a du monde à Gatineau, aussi dans les Laurentides et on espère bientôt s’établir à Québec […]. Ce n’est pas tant qu’on va grossir nos membres comme une organisation politique, mais c’est qu’on rassemble beaucoup de gens, de comités, qui ne se parlaient plus depuis longtemps. C’est qu’en fait, comme Félix disait tantôt, lorsque la force du mouvement était la plus affirmée, c’était quand étudiants et travailleurs marchaient ensemble, pour l’indépendance », indique celui dont l’organisation compte tout de même plus de 600 camarades sur Facebook.

Au bout du compte, selon eux, « l’indépendance est urgente, mais il faut prendre le temps de réfléchir à de nouvelles idées ». Tout cela, pour espérer, un jour, que le résultat d’un 3e possible référendum soit différent des deux premiers.

« C’est de faire notre part et moindrement qu’on l’a fait correctement, les autres partis vont être capable de se rejoindre. C’est une suite d’événement, mais c’est comme ça qu’on crée des épisodes historiques, avec du momentum et du vent dans le dos, comme en ‘95 », complète Félix Gionet-Lavoie, patient, mais passionné et plein d’espoir.