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Génération Louis: Déstigmatiser les maladies mentales

Guy de La Durantaye en compagnie de sa femme, Marie-Andrée Gagnon.

Génération Louis: Déstigmatiser les maladies mentales

Publié le 16/05/2025

Né d’une tragédie familiale, l’organisme à but non lucratif Génération Louis a vu le jour en 2024, à Saint-Jérôme.

Fondé par Marie-Andrée Gagnon et Guy de La Durantaye, il vise à déstigmatiser les maladies mentales et à tendre une main bienveillante aux jeunes en détresse, avant qu’il ne soit trop tard.

Louis, leur fils de 21 ans, s’est enlevé la vie le 5 septembre 2023, après une longue lutte intérieure. Ce jour-là, il n’avait consommé ni drogue ni alcool, et avait pris le temps de laisser dans son téléphone des messages remplis d’amour pour ses proches. En 2021, il avait vécu une psychose toxique. « Ce n’est pas seulement à cause du cannabis, explique sa mère. C’est une accumulation : la maladie mentale s’est installée, son anxiété s’est amplifiée avec la pandémie, il était surexposé aux réseaux sociaux, à l’information, à la désinformation… Et il a aussi vécu une grande peine d’amour. »

Face à cette perte, ses parents, accompagnés de deux cousines très affectées, ont choisi de transformer leur douleur en action.

« Génération Louis est né d’un cheminement personnel, dans le but d’honorer la mémoire de Louis et de déstigmatiser les maladies mentales. »
– Marie-Andrée Gagnon

Comprendre l’incompréhensible

L’organisme se consacre à la prévention et à la sensibilisation, d’abord dans les écoles des Laurentides, puis à travers tout le Québec. Il mise notamment sur l’art et la réalité virtuelle pour créer un dialogue et favoriser l’empathie chez les jeunes.

Le projet repose sur des activités pédagogiques à mettre en place dans les écoles secondaires et les cégeps. Marie-Andrée et Guy souhaitent utiliser la réalité virtuelle pour permettre aux jeunes — mais aussi aux familles — de se plonger dans des situations liées à la santé mentale.

Quand Louis vivait sa psychose, ses parents tentaient de le rassurer : « Non, personne ne te surveille. Non, il n’y a pas de caméras », se souvient Mme Gagnon. Ils ont suivi des formations, adapté leur comportement. « Mais malgré tout, c’est très difficile à comprendre. La réalité virtuelle pourrait nous permettre de mieux saisir l’ampleur de la souffrance. »

Le programme est en développement avec l’aide de programmeurs au Saguenay. Il nécessitera des fonds importants, c’est pourquoi une campagne de financement est en cours. Les dons peuvent être faits via le site : generationlouis.com.

Guy de La Durantaye, Louis de La Durantaye, Marie-Andrée Gagnon et Étienne de La Durantaye.

L’art comme outil de dialogue

Dans ses dernières années, Louis s’exprimait beaucoup par la peinture, l’écriture et la musique. Ses parents souhaitent mettre en valeur ses créations dans des expositions scolaires pour susciter une réflexion, ouvrir le dialogue et sensibiliser les élèves.

« Je veux qu’on parle avec les jeunes de psychose, d’anxiété, de dépression et de toutes les maladies mentales. Quelles sont les ressources ? Est-ce normal d’avoir des idées noires ? Il faut briser les tabous. »
– Marie-Andrée Gagnon

Ces questions, trop souvent enfouies, méritent d’être posées. Génération Louis souhaite outiller les jeunes et leurs proches pour comprendre, intervenir, et surtout, ne pas rester seuls. L’organisme est accompagné dans sa mission par des professionnels du CISSS des Laurentides, notamment via les CLSC.

Ressources d’aide

Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse — c’est une preuve de courage.

1. Info-Social 811, option 2
Service de consultation psychosociale 24 h/24.

2. 1 866 APPELLE (277-3553)
Ligne de prévention du suicide.

3. suicide.ca
Clavardage ou textos (535 353) avec un intervenant.

4.Sites complémentaires :
o cps-le-faubourg.org
o aqps.info
o aqps.info/parler-du-suicide
o oseparlerdusuicide.com