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Hausser le salaire des conseillers

Hausser le salaire des conseillers

Publié le 26/06/2020

MATHIEU LOCAS

 

Dans les premières semaines du JournalInfos Laurentides, j’ai écrit qu’il fallait hausser le salaire des conseillers municipaux de Saint-Jérôme. Le sujet avait suscité beaucoup de débats. Ça a été fait, mais seulement pour une question fiscale. Au net, les élus n’ont pas beaucoup plus d’argent dans leurs poches. À 14 mois du début de la prochaine campagne, le temps est venu d’agir pour attirer de bons candidats.

Un conseiller municipal gagne 33 700$ (salaire + allocation). Être sur l’exécutif ou maire suppléant (job de coupage de rubans) rapporte 9 500$ de plus. Le mandataire d’un comité/commission récolte  9 500$ supplémentaires. Petit bémol, les allocations d’un conseiller sont plafonnées à 17 000$. En résumé, un conseiller gagne entre 33 700$ et 50 000$.

La solution : couper les primes et hausser les salaires de base.

A 34 000$ par année, première question qu’un candidat se pose : «Est-ce que je change d’échelon fiscal»? Si la hausse de revenus, combinée à une tâche de travail plus lourde, rapporte seulement 16 000$ net de plus à la famille, aussi bien investir son talent ailleurs.

L’écoute du conseil municipal représente mal le rôle d’un conseiller. Mise à part quelques «chichis» pour proposer une résolution, il ne se passe pas grand chose. Pourtant, le travail d’un conseiller est double. Il y a une portion quartier et une portion grande ville. C’est pour cette dernière que les candidats et élus oublient l’importance de leur rôle.

Un vote pour un dossier grande ville peut avoir des conséquences à long terme partout sur le territoire. Questionnez un notaire sur le vieux Saint-Jérôme. Il va vous dire que c’est le festival du droit acquis et de la servitude parce que tout est croche. C’est croche parce qu’il s’agit de vieux cadastres. Une dérogation mineure, approuvée pour une construction X, peut créer jurisprudence dans des dizaines de dossiers. C’est pourquoi chaque conseiller doit s’intéresser à ce qui se passe à l’extérieur de son quartier.

Pour prendre des décisions grandes villes, il faut lire, penser et questionner. Vous allez dire que c’est de l’acharnement, puisque j’en ai déjà parlé, mais ce n’est pas le cas.

Je n’en reviens toujours pas qu’Éric Bak m’ait dit : «C’est vous le journaliste, c’est vous qui devez avoir les réponses » quand il était incapable de répondre à des questions au sujet de SON dossier des poubelles.

Je n’en reviens pas plus que Nathalie Lasalle et Johanne Dicaire aient voté contre le budget 2020, mais que le même soir, elles ont voté pour une résolution, qui concernait le budget, mais qui se trouvait aussi à part.  Ces deux situations démontrent que ces trois élus ont, soit oublié de lire, de penser ou de questionner.

Pourquoi? Manque de temps en raison d’un autre emploi. Trop de documentations à lire. Plus d’intérêts pour le quartier que la grande ville. Aucune idée. Des conseillers municipaux à temps plein aideraient à régler ces situations qui font un peu «village»

J’ai assisté aux trois derniers conseils municipaux et aux conférences de presse qui les suivait.

Quelques constats :

-les dossiers de développement résidentiels pleuvent.

-le maire ne cesse de répéter que Saint-Jérôme est en plein développement.

-la Ville anticipe une croissance de la population de 2 000 citoyens par année d’ici 2023.

 

Le chiffre de 100 000 citoyens pourrait être atteint en 2030.

Fini l’époque où Saint-Jérôme avait le titre de «Porte du Nord» avec seulement 23 000 de population.

Fini l’époque où une personne se faisait les dents à la commission scolaire, élue par 3% de la population, avant de tenter sa chance au municipal.

Fini l’époque où une personne attendait sa retraite pour mettre sa face sur un poteau pour arrondir ses fins de mois et s’assurer de ne pas voir la face de son/sa conjoint (e) trop souvent, parce que la passion a pris le bord depuis 20 ans.

Fini l’époque où des élus se gonflent le torse parce qu’ils n’ont pas d’adversaire.

Être élu par acclamation n’est pas un signe d’un travail irréprochable. Dans une ville de 80 000 habitants, c’est signe que plusieurs s’abstiennent parce que ça n’en vaut pas la peine financièrement.

En haussant le salaire, on donnerait la chance à plus de gens de se présenter et faire grandir la ville.

 

Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com.

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