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Il était 1h33

Il était 1h33

Publié le 01/04/2021

MATHIEU LOCAS

C’est le lundi 22 mars à 1h33 que Sophie St-Gelais a appuyé sur SENDpour annoncer sa démission comme mairesse de Saint-Jérôme. Personne à l’hôtel de ville ne l’avait vu venir. Même pas ceux qui lui avaient souhaité un bon week-end trois jours auparavant.

«… pour des raisons personnelles, de santé et familiales, je vous remets ma démission à titre de mairesse de la ville de Saint-Jérôme, ainsi qu’au poste de chef de parti du parti Vision Saint-Jérôme», a-t-elle écrit au DG de la Ville Yvan Patenaude.

Impossible de parler à Sophie St-Gelais, donc impossible de connaître la VRAIE raison de son départ. Mais l’expression qui revient le plus souvent des personnes qui l’ont côtoyée est : «Elle a tout donné»

Apprendre les dossiers, soutenir un conseiller dans un enjeu de quartier, réunions à la MRC, rencontres en privé, ressources humaines ou de développement économique, réunions avec la santé publique, les députés et parfois le gouvernement du Québec, en même temps que de gérer un parti, sans oublier les vacheries sur les médias sociaux. Des semaines de travail de 70 heures et plus ont un effet sur un réservoir d’essence.

Ça faisait presque quatre mois qu’elle se trouvait à la tête de la ville et visiblement, elle n’avait pas le goût de s’embarquer pour quatre années.

Mince consolation et vérification faite avec le service de police, elle n’aurait pas reçu de menaces de mort comme ses homologues de Longueuil et Gatineau.

Pour ce qui est du parti Vision Saint-Jérôme, la déconfiture se poursuit. Au lendemain de l’élection, les 13 sièges du conseil étaient occupés par des membres du parti. Avec les départs de Maher, St-Gelais, Beaulieu, Dicaire et Lasalle, le parti en compte maintenant huit. En additionnant les départs confirmés de Bernard Bougie et Gilles Robert, on est rendu à six. Certaines sources avancent le retrait de la vie politique pour Mylène Laframboise et Janice Bélair-Rolland à la fin du présent mandat. Cette dernière accepte la mairie d’une façon intérimaire. Elle ne confirme pas un retour comme conseillère, elle qui évalue ses options avec sa nouvelle carrière de courtière immobilière. Les discussions du retour de Benoit Beaulieu dans le parti ont achoppé. À moins d’un revirement, il met même fin à sa carrière politique. Pour ce qui est du recrutement, il semblait plus florissant aux campagnes de 2013 et 2017. Deux noms seraient dans la mire au moment d’écrire ces lignes.

L’opposition

Pendant ce temps, je demeure perplexe sur le jugement politique de l’opposition. D’une part, Nathalie Lasalle a profité de la séance du conseil spécial pour parler du Lac-Jérôme. Mauvais timing. C’est comme parler du testament devant le cercueil d’un défunt. Et madame Lasalle a rajouté que tous les projets devraient être mis sur la glace d’ici à la prochaine élection et qu’on devrait seulement «s’occuperdes affaires courantes et aux comptes payables».Je ne sais pas si la conseillère a une idée de la signification de ses mots mais ils sont saisissants de la part d’une politicienne d’expérience.

La construction d’un nouveau concessionnaire automobile à 8M$ est-ce une affaire courante?

Si Lion (qui vient de recevoir 100M$ du fédéral et du provincial) veut s’asseoir avec la ville pour un futur projet, on lui dit : «Reviens le 8 novembre, on fait juste traiter les dérogations mineures d’entrée de garage!»

Si Amazon débarque à l’hôtel de ville car il se cherche des terrains pour un entrepôt de distribution, on lui dit la même chose.

Et que fait-on avec les fonctionnaires chargés du développement économique et de l’urbanisme. On leur installe Démineuret Solitairesur leur ordi pour passer le temps?

Si cette réflexion vient de Nathalie Lasalle, on peut parler d’une erreur de parcours (ce qui ne serait pas les premières des candidats de Marc Bourcier. Je reviendrai sous peu sur des déclarations de Ronald Raymond et Dominic Boyer). Mais si la conseillère a été le porte-voix de tout le parti de Marc Bourcier, on est dans le trouble.

Pendant ce temps, Marc-Olivier Neveu écrit à la ministre des Affaires municipales pour demander la mise en tutelle parce que la Ville n’a plus de mairesse. J’ai beaucoup de respect pour l’implication de ce jeune homme de 21 ans. Mais, il ne gagnera pas le respect des fonctionnaires en leur brandissant la menace d’une tutelle alors qu’il n’y a rien eu de croche dans l’administration.

 

Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com