Prêtre, sociologue, écrivain prolifique et professeur, Jacques Grand’Maison a marqué sa communauté par son engagement et ses nombreuses réalisations.
Il s’est notamment illustré par son travail auprès des travailleurs de l’usine Regent Knitting Mills et de la Société populaire Tricofil, situées autrefois tout près du pont Castonguay, à proximité du nouvel espace qui porte aujourd’hui son nom. Un panneau didactique y sera installé prochainement.
Il laisse derrière lui un héritage riche que Saint-Jérôme est fier de souligner avec ce lieu de mémoire aménagé au cœur du jardin des Arts.
Reconnaissance
Lors de l’inauguration, le maire de Saint-Jérôme, Marc Bourcier, a souligné l’apport inestimable de M. Grand’Maison à travers ses écrits, ses prises de parole et ses actions concrètes.
« Il a donné une voix à celles et ceux qu’on entendait peu. Il a éclairé notre société, l’a questionnée, l’a élevée. Il parlait haut, il parlait vrai, avec lucidité et générosité », a-t-il affirmé.
« Ce n’est pas seulement un lieu que nous inaugurons, c’est une mémoire que nous commémorons », a ajouté le maire.
Cet espace est symbolique puisqu’il se veut un lieu de rassemblement, d’accueil, de réflexion et de dialogue, à l’image des valeurs incarnées par Jacques Grand’Maison. Selon M. Bourcier, son œuvre a largement dépassé les frontières de sa ville natale : « Saint-Jérôme ne l’a pas seulement vu naître, elle a aussi été le berceau de son engagement. »
Le maire a rappelé certaines de ses implications, notamment dans les luttes ouvrières auprès des travailleurs de Regent Knitting Mills, devenue Tricofil en 1975. « Tricofil, c’est l’histoire d’une fierté », disait M. Grand’Maison.
En 1996, il a reçu l’Ordre national du Québec, la plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec, pour souligner l’apport de Québécois au rayonnement de la province par leurs réalisations, leurs valeurs ou leurs idéaux. Au cours de sa carrière, il a publié une cinquantaine de livres, essentiellement des essais, dont plusieurs ont été traduits.
Une grande amitié
Paul-André Boucher, leader des travailleurs de Tricofil et porte-parole du comité des personnes amies de Jacques Grand’Maison, était aussi présent. D’abord lié à lui de façon professionnelle, il est rapidement devenu un ami proche. C’est lui qui a entrepris des démarches auprès de la Ville pour qu’un lieu commémore la mémoire de M. Grand’Maison.
M. Boucher a fait sa connaissance en 1971, alors qu’il venait d’être élu président du syndicat chez Regent Knitting Mills, qui employait alors près de 700 personnes. Face à des menaces de mises à pied massives, un comité d’adaptation de la main-d’œuvre a été formé, et Jacques Grand’Maison s’est impliqué dans ce dossier, menant notamment une recherche-action auprès des travailleurs sur le plan psychosocial.
Selon lui, « dans notre démocratie, on se doit d’améliorer les choses, de les contester quand il le faut et de rechercher des solutions ». Cette vision a contribué à la complicité qui s’est développée entre les deux hommes, jusqu’au décès de M. Grand’Maison en 2016.
Pour M. Boucher, il ne s’agit pas de « revenir au bon vieux temps », mais plutôt, comme le disait son ami, « d’utiliser le passé pour aller de l’avant et construire l’avenir ». C’est pourquoi il estime important de faire connaître sa pensée.
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