Il a tourné la page sur l’Environnement, un ministère où il a passé sept années à gérer tempêtes médiatiques et crises de confiance. Le ministre, anciennement responsable de la région des Laurentides, est maintenant en charge des Infrastructures, avec un portefeuille aussi massif que discret : 164 milliards de dollars sur dix ans. Affichant l’une des croissances démographiques les plus fortes au Québec, les Laurentides ne seront pas en reste en termes de développement.
On y construit des écoles à un rythme impressionnant, on agrandit les hôpitaux, on refait des tronçons routiers saturés. « Dans les Basses-Laurentides, la population augmente tellement qu’on a dû redessiner la carte électorale. C’est un indicateur clair », observe le ministre.
Mais cette accélération a un prix. Les coûts de construction flambent, la main-d’œuvre se fait rare, et l’appareil gouvernemental doit jongler entre urgence et planification. « On est en quasi-surchauffe. Moins de promoteurs répondent aux appels d’offres et les prix grimpent. Il faut investir sans aggraver la pression », dit-il.
Un plan clair pour la MRC de la Rivière-du-Nord
Parmi les dossiers majeurs, l’hôpital régional de Saint-Jérôme est au premier plan. « Les deux hôpitaux principaux de la région, Saint-Eustache et Saint-Jérôme, sont en analyse pour passer aux étapes subséquentes. Et on parle de milliards au pluriel », confirme le ministre.
Ce chantier, dont les étapes doivent être confirmées dans les prochains mois, s’annonce colossal. Pour Charette, il s’agit d’un passage obligé pour répondre à la croissance rapide de la population et aux besoins accrus en soins de santé.
Écoles de nouvelle génération
Les écoles n’échappent pas à ce mouvement. « Ce qui est construit aujourd’hui, on parle de deux mondes : classes polyvalentes, infrastructures sportives, fenestration… C’est complètement différent. »
À Saint-Jérôme comme ailleurs, les écoles de nouvelle génération sont devenues la norme, combinant modularité et équipements modernes. Les préfabriqués, autrefois synonymes de roulottes inconfortables, sont aujourd’hui des modules complets, capables d’offrir des conditions d’apprentissage supérieures.
Pour la Rivière-du-Nord, le message est clair : hôpital régional, cégep et écoles sont au cœur des priorités d’infrastructures. Les « milliards au pluriel » évoqués par le ministre donnent la mesure des investissements attendus.
Routes, hôpitaux, écoles : derrière le budget colossal du ministère des Infrastructures, ce sont les Laurentides qui se dessinent. Pour Benoît Charette, c’est une mission de terrain, moins médiatique que ses années à l’Environnement, mais tout aussi déterminante. « On travaille dans l’ombre, dit-il, mais c’est au bénéfice de toute la population. »
À un an des élections, le ministre ne se cache pas : il sera candidat en 2026. « La politique, c’est avancer avec humilité. On ne règle jamais tout, mais on s’assure de ne pas reculer. » Quand on lui parle des sondages défavorables à la CAQ, Benoît Charette relativise : « Les sondages, ce n’est qu’une photo du moment. » L’imprévu fait partie du métier, et rien n’est joué. « On ne peut pas prédire ce qui arrivera dans un an, mais on peut continuer à travailler. »
MOTS-CLÉS
MRC de La Rivière-du-Nord
Benoit Charette
Ministre des Infrastructures