Leur modèle est simple, mais efficace : création de contenu, gestion des réseaux sociaux, photos événementielles, idées de publications… bref, tout ce qu’il faut pour aider une PME à se démarquer dans le paysage numérique. Leur complémentarité saute aux yeux : l’un est en cinéma et médias numériques, l’autre en comptabilité et gestion. Le mélange est explosif, mais équilibré.



« Je voulais lancer une entreprise, et je me suis dit&nbsp;: quoi de mieux que de le faire avec mon meilleur ami ? », explique William. L’initiative lui revient, mais l’énergie circule entre les deux avec fluidité. « Moi, j’ai toujours eu envie de créer des choses, mais j’avais un peu peur de me lancer. C’est Will qui m’a donné l’élan », ajoute Clément.



Le QGDA a été un filet de sécurité et un tremplin. Ils y trouvent du mentorat, du soutien humain, des conseils légaux et marketing. « Si on a une question, on sait qu’on peut écrire, parler à quelqu’un, avoir un retour. »



Mais ce qui les rend vraiment prometteurs, c’est leur mentalité. « L’avenir est incertain, mais je n’ai pas peur d’avancer dans le vide », confie William. Il avance avec conviction, convaincu que chaque pas les mène quelque part. Clément, lui, revendique son TDAH comme moteur créatif : « J’ai la tête pleine d’idées. Je veux juste créer, créer, créer. »



Ils ne veulent pas tout conquérir — pas tout de suite. Leur but, pour l’instant, c’est de représenter fièrement les Laurentides, d’y semer des projets, des idées, des collaborations. Et ensuite, peut-être, viser plus loin.



Mais une chose est claire&nbsp;: Inter-média, ce n’est pas un projet scolaire. C’est un duo qui croit en ce qu’il bâtit. Et ça, ça commence fort.

Elle est née en Guadeloupe, a grandi dans une famille de restaurateurs, et c’est entre deux mondes — la cuisine et la cosmétique — qu’elle a trouvé sa voie.



« Je suis naturo-esthéticienne depuis 10 ans, et je suis aussi en cuisine depuis 10 ans. J’ai allié mes deux passions », explique-t-elle. C’est ainsi qu’est née son entreprise, avec une idée simple mais puissante : si un produit est assez sain pour être mangé, alors il est aussi assez sain pour être appliqué sur la peau.



Ses produits sont à son image : naturels, francs, généreux. Des tisanes à l’hibiscus, des infusions pour les pieds à la lavande, des soins corporels à l’avoine&#8230; tout est pensé pour le bien-être du corps et de l’esprit, sans colorant, sans produit chimique.



« Pendant toutes mes années en institut, je cherchais le produit sans effet secondaire. Et je me suis dit : tout ce qu’on peut manger, on peut le mettre sur la peau », raconte-t-elle.



<h2>Le Québec comme terre de relance</h2>



Venue au Québec avec ses enfants, Sahddia Bouchikhi a tout reconstruit. Pas à pas. Avec détermination. « Je suis opportuniste, dans le bon sens du terme. Je tente, j’ose. Qui ne tente rien, n’a rien. »



Elle poursuit aujourd’hui une formation en gestion de restauration. C’est dans ce contexte qu’elle découvre le QGDA, ce pôle d’innovation du Cégep de Saint-Jérôme qui accompagne les entrepreneurs étudiants à travers différents parcours. Elle y participe d’abord au programme Émergence, qui l’aide à structurer son projet. Puis viennent les foires, les rencontres, les conseils.



« Même si on a juste une petite idée derrière la tête, le QGDA te pousse à la faire avancer. Tu gagnes en confiance, tu oses en parler aux autres, tu sors de ta timidité. »



<h3>Une reconnaissance méritée</h3>



Le 12 novembre dernier, lors de la Foire entrepreneuriale du QGDA, Sanahé a remporté le prix du juré, constitué de Mylène Beauregard et Marie-Lisa Malot de la RBC Banque Royale. Elles ont été charmées par la cohérence du concept et la profondeur du projet. « Malgré la jeunesse, l’âge, les beaux projets qui ont raison de vivre, je vois vraiment qu’il y a un potentiel d’exécution dans un futur proche ou plus éloigné […] ce sont des projets très variés », de dire Mme Beauregard. Même son de cloche pour Marie-Lisa Malot : « J’ai aimé beaucoup voir qu’ils peuvent se mettre en pratique, se vendre, vendre l’entreprise [&#8230;] l’entrepreneur derrière le projet est important, c’est ce qui nous permet de croire ou pas nécessairement dans tout ça. »



La distinction remise à l’entreprise Sanahé incarne exactement ce que le QGDA cherche à révéler : des entrepreneurs qui transforment leur vécu en projet, leur vulnérabilité en force, et leur culture en moteur d’innovation. Pour découvrir ses produits, rendez-vous sur <a href="https://www.instagram.com/sanahe_saveur_nature_du_the">https://www.instagram.com/sanahe_saveur_nature_du_the</a>

Sanahé Sahddia Bouchikhi : des racines, des recettes et de l’audace

« Si tu as besoin d’un coiffeur demain à Saint-Jérôme parce que ton rendez-vous a été annulé, tu ouvres Xecoon, tu entres ton budget, et tu vois qui est dispo près de chez toi. Tu matches, et c’est réglé. » C’est simple, fluide, et surtout&nbsp;: c’est local.



L’idée lui est venue dans un contexte improbable. Alors qu’il travaillait dans une résidence pour aînés, une résidente a vu sa télé brisée. Elle a réclamé de l’aide, tout de suite, sans détour. Yves a été frappé : « Si j’ai besoin d’un service de dernière minute, où je vais ? Les sites sont mal référencés, les applis existantes sont floues… » Ce moment d’urgence lui a allumé une ampoule : créer une plateforme accessible pour des services accessibles.



Mais au-delà de l’idée, ce qui frappe chez Yves, c’est le parcours. Originaire du Cameroun, il a choisi très tôt de suivre une voie différente de celle de sa famille. « Chez nous, on va en droit, en lettres… Moi, j’ai voulu bifurquer. J’ai choisi la science économique. » En lisant sur l’entrepreneuriat, les Zuckerberg et Bill Gates de ce monde, il comprend : ce qu’il veut, c’est créer. Créer quelque chose qui lui ressemble.



C’est avec l’aide du conseiller Luc Boulanger et d’un réseau bienveillant qu’il a appris à décanter, cibler, structurer. « Le QGDA, c’est un lieu où tu arrives avec une idée qui n’est pas encore mûre… et tu repars avec une direction. »



Aujourd’hui, ce qui fait de lui un entrepreneur prometteur, selon ses propres mots, c’est l’écoute et l’empathie. Il sait qu’il ne maîtrise pas tout — il ne code pas, ne fait pas de marketing — mais il sait s’entourer, écouter, fédérer. « Pour construire une vision commune, il faut comprendre ce que vivent les autres. »



Avec Xecoon, Yves ne veut pas seulement connecter les gens entre eux. Il veut aussi prouver qu’une idée née d’un quotidien banal, d’une télé brisée et d’une urgence soudaine, peut devenir un levier local puissant. Et ça, c’est vraiment audacieux.

Inter-média Clément et William : deux têtes, un même objectif