Le départ de Lionel Carmant : Youri Chassin réagit

Pour le député indépendant de Saint-Jérôme, Youri Chassin, cette démission marque un moment singulier dans l’histoire récente de l’Assemblée nationale, mais il refuse d’y voir une tendance généralisée. Youri Chassin s’était habitué à être le seul indépendant. « Finalement, on est quatre. Et ce ne sont pas des “backbenchers” », soutient le député indépendant, insistant que ce sont trois ex-ministres qui siègent à côté de lui,

Une réforme en santé qui ne convainc pas

Youri Chassin critique ouvertement la réforme de Christian Dubé et le recours à une loi spéciale pour imposer un nouveau modèle de rémunération aux médecins. « Quand on est rendu à imposer, c’est qu’on a échoué à convaincre. Et clairement, il n’a convaincu personne », dénonce M. Chassin. Il dénonce aussi l’absence de résultats tangibles depuis la création de Santé Québec.

« Dubé a maîtrisé l’art de pelleter par en avant. On nous disait que les résultats viendraient en 2025. On est en novembre, et ils ne sont pas là. » — Youri Chassin

Carmant laisse des questions en suspens

Youri Chassin parle de Lionel Carmant avec respect et estime. Selon lui, ce n’est pas un politicien de carrière. « Il est sincère dans son engagement. »

Mais il s’interroge sur le choix de quitter non seulement le ministère, mais aussi le caucus. Il aurait pu rester à la CAQ sans être ministre. Ce départ laisse croire à un désaccord profond, affirme M. Chassin.

M. Chassin souligne également le caractère inédit de la scène politique. Il ne veut pas interpréter les raisons du départ de Lionel Carmant, il est encore un peu sous le choc, dit-il. « De mémoire, je n’ai jamais vu ça un député et encore moins un ministre quitter le parti au pouvoir avec son premier ministre à ses côtés en conférence de presse pour dire qu’il accepte la décision. C’est très particulier. », précise M. Chassin.

Il note également que Carmant a choisi de ne pas répondre aux questions des journalistes, laissant plusieurs zones d’ombre sur sa position réelle.

Une CAQ en mode panique ?

Selon M. Chassin, le gouvernement multiplie les gestes pour tenter de se relancer, mais il n’y arrive pas. « Il y a un peu cette espèce de désespoir, et, en désespoir de cause on fait ça. Ils sont hyperactifs et ça sent l’électoralisme. Ils veulent convaincre qu’ils font beaucoup de choses ».

Il évoque une CAQ prise dans l’ampleur des attentes qu’elle a elle-même créées. « Ils ont promis qu’ils avaient les solutions. Mais ça ne fonctionne pas. Et c’est de leur faute si les électeurs ne les aiment plus », déplore M. Chassin.

« À promettre beaucoup, on déçoit beaucoup. » — Youri Chassin

Qu’en est-il de l’avenir ?

Il ne sait pas si d’autres départs se dessinent à l’horizon et il n’est surtout pas en campagne pour encourager des démissions. Cependant, il sait très bien qu’il y a des insatisfactions. Les caquistes sont intéressés à la politique et ils se sont dit « on va suivre l’aventure de François Legault », c’est sûr qu’il y a beaucoup de déception, mais après ça, il y a des gens qui vont partir peut-être, mais il y a peut-être des gens qui décident de simplement se résigner.

Quant à sa propre réélection, il reste prudent :

« Je suis dans ma réflexion. Je sais que je vais devoir me fixer bientôt, mais ce n’est pas pour tout de suite. »