« Actuellement, il y a 65 personnes qui dorment dans la rue. Ma blonde est rendue à sa 5e journée à dormir au bord de l’eau et à se réchauffer avec un système de chauffage qui peut la tuer », a livré Stéphane Savoie, domicilié à la Hutte, qui regroupe des itinérants.
Sa copine a été mise à la porte de la Hutte n’ayant pas respecté un règlement, explique l’homme. « Certaines personnes dorment dehors sans chauffage. Encore pire que ma blonde ça. Les policiers démantèlent les abris de fortune ».
Ce sans-abri est venu au conseil municipal pour s’adresser au maire : « Il doit surement avoir des locaux dans la ville qui peuvent servir en urgence. Ce n’est pas normale que des gens dorment à l’extérieur l’hiver ».
Une dame qui se bat pour combattre l’itinérance au Québec a rappelé au maire Bourcier qu’à Montréal « personne ne dors dehors ».
Sylvie Lefebvre est allée encore plus loin dans ses commentaires invitant l’un ou l’autre des membres du conseil à venir dormir dehors avec les itinérants. « Nous allons vous fournir des sacs de couchage et demain on ira vous nourrir », a-t-elle lancé, chaudement applaudie dans une salle bondée.
Le maire répond
Sans avoir accepté ni décliné l’audacieuse invitation de Mme Lefebvre, le maire Marc Bourcier a martelé de nouveau que la Hutte était la solution à l’itinérance. « Depuis avril, plus de 250 personnes sont sortis de l’itinérance grâce à la Hutte. Et pour ceux qui ont un problème de santé mentale, ce n’est pas de la responsabilité de la ville, mais c’est au CISSS des Laurentides de les prendre en charge ».
« Quand je téléphone à la ville, on me dit que c’est le CISSS qui s’occupe de l’itinérance et quand je téléphone au CISSS, on me dit que c’est la ville. On peut tu arrêter de se relancer la balle et penser une minute que ce sont des humains qui gèlent dehors », a rétorqué Stéphane Savoie.
Quant aux allégations du travail « abusif » des policiers, le maire a défendu ses hommes de loi. « C’est votre parole contre ma parole », a-t-il dit à M. Savoie. Moi, je ne crois pas ce que vous dites des policiers. Ils sont exemplaires avec beaucoup de dignité et de respect ».
Quant aux endroits présentement disponibles, le maire assure qu’il y a toujours des lits d’urgence de disponibles à la Hutte. Il admet du même souffle que certaines doivent être respectées pour les habitants temporaires, comme ne pas consommer d’alcool à l’intérieur des murs de l’église, transformée en dortoir.
Notons que les hivers passés, le problème de l’itinérance ne semblait pas aussi criant à Saint-Jérôme. Le Book humanitaire, un organisme qui pouvait recevoir à dormir ces gens dans la rue, a dû fermer ses portes cet été, pour des raisons de règlements municipaux, notamment.
MOTS-CLÉS
Saint-Jérôme
Itinérance
Marc Bourcier
La Hutte