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Le porte-à-porte

Photo Mychel Lapointe

Le porte-à-porte

Publié le 01/09/2021

Mathieu Locas

À l’arrivée du mois de septembre, la campagne électorale municipale embraye en deuxième vitesse. Tout ce qui a été dit ou fait depuis l’hiver dernier, c’était un réchauffement.

Des candidats au poste de conseiller vont cogner à votre porte (dans certains cas, c’est déjà fait) pour gagner votre vote. Depuis près de quatre ans, je milite pour l’augmentation du salaire des conseillers à Saint-Jérôme afin qu’ils s’acquittent de leur tâche à temps plein. Je considère que plusieurs élus sont là pour arrondir leurs fins de mois, pour le prestige ou pour remplir une chaise et voter sans se poser de questions. Je vous ai présenté de nombreux exemples d’incompréhension de dossiers au cours des dernières années. On ne réglera pas le problème demain matin mais on peut améliorer la situation et vous faites partie de la solution en élisant un conseiller qui est là pour les bonnes raisons.

Voici donc des questions de bases à poser aux candidats qui cogneront à votre porte. Permettez-moi de vous suggérer deux vieilles techniques journalistiques.

1-Ayez la réponse avant de poser la question.

2-Ayez un air innocent.

-Ah wain, c’est vrai, y’a des élections municipales cette année. Chu mélangé avec les fédérales. C’est quand la date déjà?

S’il ou elle ne connait pas la date du scrutin, imaginez ce que ça aura l’air quand viendra le temps de lire sa documentation pour voter sur un projet de plusieurs millions.

-C’était qui déjà le conseiller dans le quartier, j’ai un blanc?

Si c’était la personne devant vous et que, sérieusement, vous ne la reconnaissez pas, ce n’est pas bon signe pour elle. S’il ou elle est incapable de la nommer, c’est encore pire.

-Au cours des années, j’ai perdu le fil des événements. C’est quoi les limites du quartier?

S’il ou elle est incapable de nommer les limites de base, ça ne va pas bien.

-A part la vitesse, c’est quoi, d’après vous, les deux enjeux du quartier?

Si le bégaiement est au rendez-vous. S’il ou elle vous nomme des enjeux de d’autres quartiers, des enjeux «grande ville» (un nouvel aréna), un enjeu provincial (construire une nouvelle école) ou le classique : «je n’ai pas eu le temps de regarder ça», sa décote se poursuit.

-Vous faites quoi dans la vie?

Si la réponse est quelque chose comme : «Mon secteur d’activité a été lourdement touché par la pandémie. J’ai du temps devant moi, je voulais essayer ça». Les carottes sont sur la cuisinière et le rond est à HI.

-Parmi les rues que vous avez marchées, quelles sont les plus endommagées?

Si la réponse est : «Je débute mon porte-à-porte »   et qu’il est candidat depuis plusieurs semaines, l’eau commence à bouillir.

-Petite colle pour savoir si vous connaissez bien le quartier. Pouvez-vous me nommer cinq rues?Une réponse négative équivaut à piquer les carottes avec une fourchette pour connaître le niveau de cuisson.

-Si vous êtes élu, vous allez voter sur des dossiers qui touchent l’ensemble de la ville. C’est quoi les gros dossiers selon vous?

Une absence de réponse et les carottes sont cuites.

Gros mensonge

Si vous avez devant vous un candidat, membre d’un parti politique, il est normal qu’il ait un bon mot pour son candidat à la mairie. Cependant, s’il vous lance une phrase comme : «Si notre parti n’est pas majoritaire au conseil municipal, l’hôtel de ville sera paralysé»

C’est affirmation est fausse, fausse et refausse.

Est-ce que les villes de Toronto, Ottawa, Halifax, Winnipeg et Calgary sont paralysées?

Non et pourtant il n’y a pas de partis politiques dans ces villes. Seules deux provinces canadiennes autorisent les partis politiques municipaux. En fait, pour Saint-Jérôme, je souhaite de la diversité au conseil. Ce sujet fera l’objet d’une prochaine chronique.

 

Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com