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Les avantages du privé dans les opérations policières: Stéphane Maher n’est pas complétement convaincu…

C’était en mars 2019, venue annoncer une subvention pour le programme Sexto, la ministre Geneviève Guilbault avait échangé quelques mots avec le maire Stéphane Maher.

Photo Claude Cormier

Les avantages du privé dans les opérations policières: Stéphane Maher n’est pas complétement convaincu…

Publié le 21/08/2020

Le maire de Saint-Jérôme, Stéphane Maher, ne rejette pas du revers de la main la présence du privé dans les opérations du service de police jérômien, mais il considère d’emblée que ça ne répond que partiellement aux besoins.

La question du privé, a été soulevée par la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, au cours d’une entrevue portant sur le prochain Livre vert sur la police au Québec et diffusée sur TVA, au début présent mois.

Baisser les coûts

«Est-ce qu’il y a des choses qui pourraient être confiées au privé? Des choses plus mineures. Par exemple, l’administration de certains règlements municipaux, la gestion de la circulation routière, la gestion de certaines patrouilles préventives, des stationnements» dit la ministre Guilbault à  TVA.

Mais, la ministre évaluerait également l’apport du privé à d’autres niveaux.

«Est-ce qu’il y a lieu de créer des mécanismes pour un meilleur partage d’informations entre les policiers et le privé pour pouvoir aller plus vite dans des enquêtes, souvent quelques heures, quelques jours ça peut changer quelque chose (…) «Le recours au privé pourrait avoir cette incidence-là aussi collatérale d’aussi baisser les coûts de la police ça ce serait un gain pour les contribuables», précise la ministre rapporte-t-on, dans le reportage de TVA.

Profit et bien collectif

Interrogé par le Journal Infos Laurentides (par texto), le maire Maher réagira en ces termes aux interrogations de Mme Guilbault.

«Comme la plupart des intervenants du milieu municipal, nous avons bien saisi les propos de la ministre Guilbault qui ouvre la porte à une plus grande place du privé dans le domaine de la sécurité publique. À certains égards, le privé peut effectivement être une solution intéressante mais le tout doit être bien balisé.  La recherche du profit et le bien collectif sont des concepts qui sont difficiles à équilibrer».

Qui plus, pour le premier magistrat, l’apport du privé ne représente pas la solution (ou si peu) aux problématiques de la capitale des Laurentides.

«Pour une ville comme Saint-Jérôme qui vit une grave situation d’iniquité quant au financement de son service policier et qui vit une réalité communautaire et socio-économique avec des nombreux défis, l’ouverture au privé (ne) répond que très partiellement à nos problèmes».

«Juste et équitable»

Car, il faut, selon lui, regarder ailleurs.

«C’est surtout une meilleure réforme de la première ligne de service qu’il faut définir, pensons à des ressources spécialisées en santé mentale, en itinérance, en toxicomanie, en troubles familiaux. Et c’est aussi un financement juste et équitable que recherche Saint-Jérôme et les villes partenaires qui nous appuient».

N’empêche que «cependant, parmi les pistes de réflexions proposées par la ministre de la sécurité publique, nous devons assurément approfondir le dossier des services d’enquêtes pour résoudre des crimes économiques et s’attaquer à la cybercriminalité (…) La réalité jérômienne avec plusieurs institutions présentes sur son territoire comme le palais de justice, le Centre Jeunesse, le centre de détention provinciale et d’intégration fédérale, font en sorte de l’impact majeur sur la réalité financière que doivent supporter les payeurs de taxes jéromiens (…) Dans tous les cas, la complexité de préparation des enquêtes, étape primordiale afin d’arrêter les criminels, est vouée à voire ces coûts exploser ».