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Les finances de Saint-Jérôme

Photo Mychel Lapointe

Les finances de Saint-Jérôme

Publié le 26/05/2021

Mathieu Locas

Le 17 mars dernier, je proposais une dizaine de conseils aux candidats en vue des prochaines élections municipales. Je leur disais, entre autres, d’éviter les phrases ballounes du genre : «L’actuel maire gaspille sans compter, y’sait pas gérer». Le candidat Dominic Boyer, d’Avenir Saint-Jérôme, est en plein tombé dans le panneau à son premier point de presse en parlant de saine gestion des finances publiques.  Quand je lui ai demandé de clarifier sa position, il s’est vite débarrassé de la rondelle pour éviter de se faire ramasser dans le coin.

Quand une ville présente son budget de l’année à venir, quelque part en décembre, elle y va aussi d’un bilan provisoire sur l’état des finances de l’année qui se termine. Le 18 mai dernier, la Ville de Saint-Jérôme a présenté son Rapport financier final de l’année 2020.

Avis aux candidats qui diront que Saint-Jérôme est en mauvaise posture financière. Il faudra vous lever de bonne heure car c’est tout le contraire. Les dépenses sont sous contrôle, les revenus à la hausse et la dette baisse.

Parlant de la dette. De 2015 à 2020, elle est passée de 249M$ à 237.25M$. Certains vont dire : «Avec des revenus en hausse, la baisse n’a seulement été de 4.7%. C’est même pas 1% par année, y’a pas de quoi écrire à sa mère».

Mauvaise façon de calculer!

En 2015, la population de Saint-Jérôme était de 73 000 habitants. Ça représentait une dette d’environ 3 400$ par tête de pipe. À la fin 2020, la population frisait les 80 000 citoyens. La dette tournait donc autour de 2 960$, une baisse de près de 13%.

Pendant que la population augmente, la dette baisse grâce, notamment, aux nouvelles constructions et aux nouveaux arrivants. À ceux qui affirment que l’Écoquartier pourrait occasionner plus de dépenses que de revenus, nul doute que l’application calculatricen’a pas encore été téléchargée sur leur portable.

Autre signe d’une bonne santé financière, les bas de laine. Saint-Jérôme en possède trois. Un premier de 10M$ pour des affaires courantes tel que la neige, les assurances en cas de poursuite et les imprévus. Un deuxième, de près de 18M$, pour de l’argent déjà affecté comme le logement social, la gestion des actifs etc. Le troisième bas de laine, de près de 18M$ également, regroupe les montants non affectés.

Tous ces montants représentent environ 30% du budget de Saint-Jérôme. J’ai questionné la directrice des finances car je trouve ça un peu élevé. Mais à bien y penser, ce n’est pas trop compte tenu de la conjoncture. Avec la hausse des coûts dans l’industrie de la construction, ce genre de surplus peut fondre rapidement.

Le troisième signe d’une bonne santé financière est la section dépense en infrastructures. On s’entend tous pour dire que ce ne sont pas les nids de poule qui manquent en ville. Malgré cela, les dépenses ont augmenté d’environ 50% au cours des six dernières années. Un chiffre peut être insuffisant mais qui dépasse nettement l’inflation.

Quatrième et dernier point : payer «cash».Depuis 2020, la Ville a, en effet, décidé de payer certaines factures comptant.

-Voyons Locas, tu t’en vas où avec tes skis. Pourquoi les nouveaux propriétaires doivent simultanément payer pour les dépenses passées et les dépenses courantes. C’est injuste.

Je ne crois pas

Emprunter de l’argent pour payer des véhicules de police, des ordinateurs, des logiciels ou autres biens qui ont une durée de vie de quelques années n’est pas l’idée du siècle. Il peut arriver que la facture ne soit pas finie de payer et que le bien soit déjà en fin de vie.

Balado

La présente chronique sur les finances est disponible en balado sur la chaîne YouTube du Journal InfosLaurentides. Le sujet est le même mais beaucoup plus étoffé car moins de limite d’espace. Bonne écoute.

Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com