Ce déficit, confirmé par l’analyse du budget Girard, met en lumière des compressions budgétaires qui risquent de compromettre gravement l’accès aux soins dans les Laurentides.
Avec une croissance des dépenses en santé limitée à seulement 3 % dans le budget 2025-2026, contre une augmentation de 4,3 % l’année précédente, le réseau de santé des Laurentides serait confronté à des défis majeurs. Cette réduction accentuerait les défis financiers pour un réseau déjà sous pression, incapable de couvrir les coûts liés à l’inflation et aux hausses des dépenses. Cette situation mettrait directement en péril les établissements fragilisés des Laurentides en compromettant l’accès aux soins pour une population vieillissante et en forte croissance.
Des efforts déjà considérables du CISSS des Laurentides
Le CISSS des Laurentides a déjà dû effectuer des ajustements importants pour éponger un déficit de 162,3 millions de dollars, notamment en réduisant de 55 % le recours à la main-d’œuvre indépendante (MOI), ce qui a permis d’économiser près de 40 millions de dollars. Bien que nécessaires, ces mesures ont exercé une pression accrue sur les équipes en place. La CSL s’inquiète des répercussions de nouvelles compressions budgétaires sur la qualité des services offerts aux patients, potentiellement exigés par Santé Québec.
Le 11 mars dernier, la CSL a adressé une longue lettre à la présidente et cheffe de la direction de Santé Québec, madame Geneviève Biron, afin de lui dresser un portrait complet de la situation critique dans les Laurentides. Ce geste s’inscrit dans un contexte où les compressions budgétaires et les défis liés à l’accessibilité aux soins continuent de fragiliser les services offerts dans notre région.
« Les Laurentides ne peuvent plus être les oubliées du réseau de santé québécois. Ces compressions budgétaires ne sont pas seulement des chiffres dans un budget : elles affecteraient directement nos patients, qui doivent attendre plus longtemps pour des soins essentiels, et nos équipes médicales, déjà à bout de souffle. L’iniquité dont nous sommes victimes depuis tant d’années, en termes de sous-financement, me fait froid dans le dos », déclare Dre Marie-Pierre Chalifoux, porte-parole de la CSL et médecin dans la région des Laurentides depuis 15 ans.
Du personnel sous pression dans des installations vétustes
La vétusté des infrastructures hospitalières demeure une préoccupation majeure. Les besoins en infrastructures hospitalières sont criants, notamment dans les centres hospitaliers de Saint-Jérôme, de Saint-Eustache et de Mont-Laurier. Classé comme le deuxième établissement le plus vétuste au Québec, le centre hospitalier de Mont-Laurier, obtient la cote E, avec un indice de vétusté de 53,2 %. Pour cet établissement, les travaux prévus pour 2024 tardent toujours à débuter. La cote E est aussi attribuée aux centres hospitaliers de Sainte-Agathe-des-Monts et de Rivière-Rouge, alors qu’Argenteuil obtient un D pour sa vétusté. La situation déplorable de nos infrastructures se veut assurément un frein à la rétention et au recrutement de personnel pour les centres hospitaliers des Laurentides.
Un plan d’action clair pour les Laurentides
Bien qu’inscrite dans le plus récent PQI, la CSL insiste sur l’urgence de lancer les travaux tant attendus à l’hôpital de Mont-Laurier, initialement prévus en 2024. De plus, il devient impératif de respecter les échéanciers pour les deux phases d’agrandissement des hôpitaux de Saint-Eustache et de Saint-Jérôme. La Coalition rappelle également que des plans cliniques ont été déposés pour moderniser les hôpitaux de Sainte-Agathe-des-Monts, de Rivière-Rouge et d’Argenteuil.
La CSL demande donc au ministre de la Santé d’octroyer à Santé Québec les moyens nécessaires pour garantir que le CISSS des Laurentides dispose des ressources financières adéquates afin d’assurer des soins accessibles et adaptés à la population laurentienne, vieillissante et en forte croissance.
La Coalition réitère sa demande pour l’élaboration d’un plan d’action clair en santé pour les prochaines années dans la région des Laurentides. Cette approche collaborative vise à assurer une gestion transparente des décisions éclairées et une amélioration concrète des services de santé dans les Laurentides.
« Nous apprécions grandement la collaboration et l’ouverture démontrées par le ministre de la Santé, Christian Dubé, ainsi que la ministre responsable des Aînés, ministre déléguée à la Santé et ministre responsable de la région des Laurentides, Sonia Bélanger. Leur volonté de travailler avec les acteurs de la région des Laurentides pour trouver des solutions concrètes est essentielle afin de répondre aux besoins spécifiques de notre région. La population laurentienne mérite un réseau de santé à la hauteur de ses besoins croissants et nous sommes déterminés à obtenir des résultats tangibles. », déclare Marc L’Heureux, président de la CSL et préfet de la MRC des Laurentides.
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