logo journal infos-laurentides
icon journal
Les policiers de Saint-Jérôme combattent l’itinérance au quotidien

Les policiers de Saint-Jérôme profiteront d’un programme spécialisé pour les aider à retrouver le sommeil

Les policiers de Saint-Jérôme combattent l’itinérance au quotidien

Publié le 14/11/2022

L’initiative d’offrir une thérapie spécialisée aux quelque 150 policiers du Service de police de Saint-Jérôme, dont certains souffrent de troubles du sommeil, arrive au moment où les agents luttent quotidiennement avec l’itinérance, plus que jamais.

Uniquement, du 1er janvier 2022 au 3 octobre 2022, 1308 appels ont été répertoriés en lien avec des personnes en situation d’itinérance, à Saint-Jérôme. 

Selon des chiffres remis par le Service de police de Saint-Jérôme à la demande formulée par Infos Laurentides, près de la moitié des appels sont pour des interventions sur la rue Labelle, là où se trouve la Hutte, qui a transformé l’église Sainte-Paule en dortoir pour les sans-abri, avec une panoplie de services pour les aider à reprendre le bon chemin.

Le 910, rue Labelle, voisin de la Hutte, a aussi été visité plusieurs fois par les patrouilleurs. Les autres endroits sont le 940, rue Du Souvenir, (90 fois) là où se trouvait le Book humanitaire avant la fermeture de son local, et près d’une quarantaine de déplacements des agents au 900, rue Jeannette Desrosiers.

Ces cartes d’appels ne comptabilisent pas le démantèlement majeur du campement illégal de tentes qui étaient alignées au fond du terrain de balle dans le parc Henri-Daoust, jusqu’à la fin octobre. Les itinérants avaient déménagé leurs pénates avec la fermeture de la halte chaleur du Book, faute de budget.

La présence des itinérants avaient donné lieu à l’intervention de plusieurs policiers pour la distribution de 38 constats d’infraction totalisant 10 000$ en un seul week-end, remis aux sans-abri. 

La santé mentale, un problème grandissant

Rien pour permettre aux policiers de respirer, eux qui sont déjà à bout de souffle, les histoires de santé mentale dans la population ne font que s’accumuler l’une derrière l’autre, fragilisant le policier, dont plusieurs quittent incapables de maintenir le rythme, la limite ayant été atteinte. 

Au Canada, la santé mentale compte parmi les premières causes d’invalidité de longue durée et parmi les principales causes d’invalidité de courte durée, de conflits au travail et d’absence. Toujours au pays, en moyenne, 500 000 personnes s’absentent du travail chaque semaine à cause d’un problème de santé mentale.

Fatigue, anxiété et dépression

À Saint-Jérôme, la direction de la police sait très bien que le manque de sommeil à de lourdes conséquences, comme de l’anxiété et de la dépression, influençant ainsi la capacité décisionnelle de l’homme de paix.

« Je suis très fier que le SPVSJ soit innovateur dans ce domaine. Nos employés assurent la sécurité des citoyens 24/7. Le sommeil est essentiel à une préparation physique et mentale optimale de nos professionnels », mentionne Danny W. Paterson, M.O.M. directeur général adjoint et directeur du Service de police.

Des programmes pour abus sexuels

Le programme HAELO (voir autre texte) pour diminuer les troubles du sommeil s’inscrit dans un éventail de solutions déjà complet afin de bien soutenir ceux et celles qui sont au front lors des situations d’urgence.

En effet, le Service de police de Saint-Jérôme a déjà mis sur pied depuis quelques années, d’autres mesures pour supporter les enquêteurs qui doivent composer avec des histoires d’agressions sur des enfants, d’abus sexuels ou de violence conjugale.

Un psychologue deux fois par année rencontre dans un premier temps ces agents affectés à ce genre de couverture, jamais facile à traiter, surtout émotionnellement. Un autre psychologue passera du temps avec les superviseurs de ces policiers enquêteurs. « Les spécialistes disent que c’est important que ça ne soit pas le même psychologue, car le policier serait moins confortable de parler de ce qu’il vit réellement de peur que ce soit reporté à son supérieur. Chose certaine, ces démarches sont très appréciées », précise Caroline Bernard, M.O.M directrice adjointe du Service de police.

Avec la pandémie, les policiers jérômiens ne font pas exception de leurs confrères du reste du Québec avec une sollicitation inégalée, venant aggraver une réalité du métier déjà présente, le manque de sommeil.