Les vidanges à Saint-Jérôme prise 2

Mathieu Locas

Ça jasait dans les bureaux de l’hôtel de ville de Saint-Jérôme, il y a trois semaines, à la suite de la publication de ma chronique sur les changements drastiques en matière de gestion des déchets. Plusieurs fonctionnaires sont convaincus que je suis dans le champ avec mes propos. Le 3 avril dernier, j’exposais la nouvelle politique de Saint-Jérôme, qui se divise en quatre points.

1- introduction du bac brun

2- obligation pour les citoyens de s’acheter une poubelle à roulettes à 100 $

3- ramassage des poubelles aux deux semaines à l’année

4- ramassage des encombrants une fois par mois plutôt qu’à toutes les collectes

Ces mesures arrivent simultanément et à la fin des vacances estivales.

Je reviens sur le sujet avec de l’information officieuse et officielle. Parmi l’information officieuse, il est bon de rappeler que le dossier s’empoussière sur une tablette depuis l’ère Gascon. Politiquement, Saint-Jérôme a lambiné et Québec pousse dans le dos pour introduire le bac brun avant 2020. Autre fait, qui ne sera jamais confirmé par le département de communication, les élus avaient donné le mandat aux fonctionnaires de procéder à une refonte à coût nul. C’est pourquoi tout arrive en même temps, car le contrat prend fin le 31 août. Concernant les encombrants (matelas, bureaux, etc.), on ne semble pas trop sûr si ce sont les éboueurs ou les cols bleus qui vont ramasser. Autre information pertinente, certains élus ne sont pas trop épatés par ces nouvelles mesures et la mise en marché de l’ensemble du projet.

Parmi les informations plus officielles, Saint-Jérôme va distribuer les bacs bruns du 15 juillet au 26 août. À la mi-septembre, il y aura deux soirées d’information pour enseigner aux citoyens à composter. Hâte de voir le taux de participation. Supposons qu’il y a 800 personnes (chiffre beaucoup trop élevé, mais mettons) ça représente 1 % de la population. On fait quoi avec les 99 % autres. Pour les grosses poubelles à 100 $, les détaillants de la région ont été avisés afin qu’ils tiennent un gros inventaire. Il y aura aussi des «escouades composte» à la sortie de supermarchés pour informer les gens. Le plan de communication sera lancé le 1^er mai.

Par expérience

Comme je le mentionnais le 3 avril dernier, ça fait 10 ans que le bac brun est arrivé devant ma porte à Gatineau. Penser modifier autant d’habitudes en si peu de temps, il faut vraiment être un adepte de Elton John, et apprécier les lunettes roses. Une décennie plus tard, plusieurs citoyens ne savent pas ce qui est compostable ou pas. Aussi, en prenant la décision de faire une collecte du bac brun toutes les deux semaines, Saint-Jérôme s’approche d’une zone appelée «dérapage généralisé». Des odeurs nauséabondes, c’est normal l’été. À Gatineau, le camion passe toutes les semaines et il n’est pas rare que les vers blancs sortent de partout quelques jours après y avoir déposé les résidus du BBQ en famille. Imaginez une canicule de juillet, où le camion passe 11 jours après votre party familial. En plus de sentir le diable, des centaines de vers blancs vont se faufiler à l’extérieur du bac brun, même si le couvercle est fermé. Il y a de fortes chances que l’os du T-Bone finisse dans le sac noir.

Les poubelles vertes à 100 $ maintenant. Saint-Jérôme invoque une uniformisation puisque selon les données de la Ville, 80 % des citoyens en possèdent une. Ça change quoi que les citoyens aient tous la même poubelle? N’est-ce pas plutôt l’entreprise qui exige ce genre de poubelles dans son contrat? Si c’est le cas, soyons clairs!

Enfin, les encombrants. Gatineau a réduit considérablement ses collectes d’encombrants. La fonte des neiges est terminée. Si j’avais assez d’espace, j’aurais fait un montage photo. À moins de 1 km de chez moi, j’ai vu une bonne demi-douzaine de sofas, des tables et chaises, ainsi que des sacs de poubelles éventrés. Pas très chic croyez-moi. Je ne souhaite pas ça à Saint-Jérôme, mais…

Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com.