logo journal infos-laurentides
icon journal
L’itinérance à Saint-Jérôme: un réel problème

Des déchets éparpillés sur les terrains des citoyens

L’itinérance à Saint-Jérôme: un réel problème

Publié le 27/09/2022

Connu pour sa tranquillité, le quartier Sainte-Paule à Saint-Jérôme s’est transformé en un lieu « dégueulasse et dangereux » avec l’arrivée des itinérants, de plus en plus nombreux.

 

« C’est l’enfer. On a déménagé les itinérants du parc Melançon à notre beau parc Henri-Daoust qui ressemble à une poubelle maintenant », dénonce vigoureusement une résidente du boulevard Lajeunesse, sous le couvert de l’anonymat craignant pour sa sécurité. 

Des sacs de plastique remplis de cochonneries traînent le long des clôtures des terrains privés, des couvertures sales et déchirées sont étendues sur le sol, du linge éparpillé un peu partout dans le parc. Bref, « c’est plus sale que dans une porcherie ». 

« Ça pisse partout à la vue de tout le monde, le jour comme le soir. Si tu leur dis de ne pas faire ça, ils te répondent :  « cri… moi la paix et ferme ta tab… de gueule et rentre dans maison, vieille col…de chialeuse », assure une autre résidente non loin du parc, ayant volontairement exclu de la citation tous les mots d’Église criés par ces gens « dérangés dans la tête, drogués ou soûls ».

Le soir, c’est aussi alarmant, « car ce sont les jeunes de la ville qui viennent chercher leurs drogues », ajoute cette dame du troisième âge, nerveuse de nous parler.   

« À l’hiver, il fait noir de plus en plus tôt, personne n’ose sortir. Notre quartier, qui était si beau et si tranquille, est devenu un endroit dangereux », lance la veille dame, en regardant de chaque côté d’elle, craignant d’être remarquée.    

Régime de terreur

Les itinérants seraient au nombre de 50 à 100 sur une base quotidienne. Le jour, ils flânent dans le parc et dans les rues. Le soir, ils trouvent refuge à l’intérieur de l’église Sainte-Paule, transformée en dortoirs. 

La presque totalité sont de jeunes adultes, à moitié habillés, jeans troué descendu aux genoux, tatoués à la grandeur du corps, avec une démarche indolente, des abouliques pour la majorité. Les résidents disent qu’ils sèment la terreur dans le quartier. 

« Je prenais des marches pour aller à la caisse et prendre un petit café au restaurant d’à côté. Je n’y vais plus, bien trop peur de me faire agresser par ces gens qui n’ont pas toute leur tête », lance une dame, sortie sur le balcon pour répondre à nos questions. 

Les modules de jeux colorés et diversifiés pour enfants, installés par la ville à gros coup dans le parc, sont déserts. « Ma fille et ses amis de la garderie allaient souvent dans le parc s’amuser. On ne veut plus qu’ils aillent, trop peur de trouver des choses dangereuses comme des seringues », déplore une jeune maman.  

« Moi je suis une grand-mère et je n’ose plus aller jouer dans le parc avec mes petits -enfants. Je songe à déménager et vendre ma maison, mais la valeur est à la baisse avec des gens de la sorte dans les environs ».  

Un voisin mentionne que les gens étaient nombreux à venir manger dans le parc Henri-Daoust sur l’heure du diner par un beau soleil. « Il n’y a plus personne dans le parc le midi parce que les gens sont trop craintifs de se faire attaquer ».

« Moi, ils ont vandalisé ma voiture et voler des articles de jardin. Je me suis dotée de caméras de surveillance. Tout le monde a peur. Ce n’est plus vivable avec la grosse musique le soir, surtout lors de party, encore plus le jour du chèque de BS ».

Les policiers souvent sur place

Une autre résidente assure ne jamais avoir téléphoné aux policiers aussi souvent depuis qu’elle a déménagé dans le coin il y a huit ans.  « Minimum de deux à trois fois par semaine. L’autre jour, un grand insignifiant a surgi dans ma descente d’escaliers alors que j’étais au sous-sol. Il disait venir prendre sa chambre. Une chance que je suis brave. Je lui ai dit de sortir immédiatement avant que je téléphone à la police », raconte une dame qui a accepté de dévoiler son âge de 70 ans, tout en conservant son anonymat. 

« Les ambulances sont toujours rendus ici parce qu’il y en a un qui capote, trop gelé ». 

La HUTTE, une partie de la solution

Les citoyens reprochent à la ville de ne pas les avoir consultés avant de « déménager » les itinérants. 

« Je ne suis pas contre ces gens. Je sais qu’il faut les aider, mais le terrain de la Dominion Rubber serait parfait pour les installer », croit une autre dame en assurant vouloir le bonheur de ces gens à la rue, mais « je demande du respect de leur part. J’ai dû installer une corde sur mon stationnement, car ils venaient se tenter en bordure de mon terrain ». 

Rappelons que les gens d’affaires se sont mobilisés pour la construction d’une nouvelle maison d’hébergement pour ces personnes en situation d’itinérance. Les travaux du bâtiment, qui aura pignon sur rue à proximité de l’église, sont débutés depuis la semaine dernière. On vise une ouverture en décembre 2022. Les résidents souhaitent alors que les itinérants resteront dans leurs chambres et ne viendront pas empiéter sur les terrains privés des maisons avoisinantes, une fois l’édifice de 6,5M$ mis sur pied.