Lors de cet événement chargé d’émotion, une médaille de l’Assemblée nationale du Québec lui a été remise, en reconnaissance de son engagement et de sa contribution à la communauté.



Plus de 70&nbsp;personnes ont assisté à la soirée, dont plusieurs dignitaires&nbsp;: le ministre Benoit Charette, la ministre Sonia Bélanger, le directeur du BIPA de la Ville de Saint-Jérôme, Jacques Duchesneau, la directrice du Service de police, Caroline Bernard, ainsi que Mgr Poisson. L’événement, organisé avec la collaboration de la Ville, a été tenu secret jusqu’à la fin. Claudette Bouchard, l’épouse de M.&nbsp;Bourcier ainsi que leurs fils Davis et Mathieu, étaient aussi complices de la surprise.



<h2>Une reconnaissance sincère</h2>



Youri Chassin explique avoir souhaité souligner la contribution de Marc Bourcier, une fois ce dernier ayant annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat. Bien qu’adversaires politiques dans le passé, ils ont toujours maintenu une relation respectueuse. Au fil du temps, une complicité s’est installée.



« Il a remis plusieurs médailles durant son mandat. J’avais envie, moi aussi, de lui en remettre une », confie M. Chassin.



Il souligne que la présence des ministres et de nombreux citoyens illustre bien l’impact positif de Marc Bourcier sur la ville. « Il a transformé l’image de Saint-Jérôme. Une ville autrefois souvent associée à des nouvelles négatives est aujourd’hui perçue comme dynamique, en croissance », comme en témoignent, selon lui, les 5 000&nbsp;Jérômiens de plus, arrivés pendant le mandat de M.&nbsp;Bourcier.



« Il y a du positif à raconter sur Saint-Jérôme maintenant. » &#8211; Youri Chassin



<figure class="wp-block-image size-large"><img loading="lazy" width="1024" height="682" src="https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/06/mpl-hommage-bourcier-2-edited.jpg" alt="Le maire de Saint-Jérôme, Marc Bourcier, entouré de ses proches lors de la réception de la médaille de l’Assemblée nationale du Québec." class="wp-image-20234" srcset="https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/06/mpl-hommage-bourcier-2-edited.jpg 1024w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/06/mpl-hommage-bourcier-2-edited-327x218.jpg 327w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/06/mpl-hommage-bourcier-2-edited-960x640.jpg 960w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/06/mpl-hommage-bourcier-2-edited-96x64.jpg 96w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/06/mpl-hommage-bourcier-2-edited-768x512.jpg 768w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/06/mpl-hommage-bourcier-2-edited-615x410.jpg 615w" sizes="(max-width: 1024px) 100vw, 1024px" /><figcaption>Photo&nbsp;: L’équipe du bureau de circonscription de Youri Chassin Marc Bourcier entouré de ses proches lors de la réception de la médaille de l’Assemblée nationale du Québec.</figcaption></figure>



<h2>Une carrière marquée par l’humain</h2>



Visiblement ému, Marc Bourcier a affirmé ne pas chercher les honneurs. Il a dédié cette reconnaissance à sa famille, à ses amis et à toutes les personnes avec qui il a collaboré. « C’est beaucoup, beaucoup d’amour que j’ai reçu », a-t-il déclaré.



Il a comparé son mandat à ses années d’enseignement&nbsp;: « Dans une classe, on fait interagir les élèves pour qu’ils s’accordent. À Saint-Jérôme, j’ai fait la même chose avec les gens. »



Marc Bourcier se dit fier d’avoir réalisé environ 95&nbsp;% de son programme électoral. Il se remémore les moments de doute, les hésitations, mais aussi la confiance reçue de ses collaborateurs. Il mentionne que les critiques, même négatives, ont souvent été formulées dans l’espoir de voir les choses changer, et il s’est toujours efforcé d’écouter.



« L’appartenance des citoyens, c’est extraordinaire. C’est un legs formidable. » &#8211; Marc Bourcier



Sans intention de revenir en politique, Marc Bourcier souhaite toutefois poursuivre son engagement social. « Il faut continuer d’aider les enfants défavorisés. Je cherche encore une façon de le faire. » Entretenant un peu de mystère, le maire sortant affirme que le projet se concrétisera… bientôt.

Marc Bourcier, maire de Saint-Jérôme, et Youri Chassin, député de Saint-Jérôme

Confortablement installé sur les banquettes indépendantes, il multiplie les critiques contre le gouvernement Legault, s’attaquant notamment à la dégradation des services publics et à l’augmentation des déficits.



Dans une entrevue accordée à notre rédaction, le député dresse un portrait alarmant de l’état des services publics québécois. La situation qu’il qualifie de « faillite tranquille » dépasse largement, dit-il, les difficultés habituelles d’un gouvernement.



« On dirait que c’est problématique parce que ça va de mal en pis », explique-t-il, soulignant que les solutions prônées actuellement par le gouvernement sont des pastiches de celles d’administrations précédentes, mais qui ne fonctionnent toujours pas. Il en veut pour preuve l’hôpital de Mont-Laurier qui, malgré des fonds annoncés, demeure dans l’incertitude, laissant les élus locaux sans réponses claires.



Chassin note qu’en raison du déclin des services publics, de plus en plus de Québécois optent pour des cliniques privées ou des services d’aide à domicile payants.



Le recours croissant aux banques alimentaires constitue pour le député un autre indicateur préoccupant. Il dit observer que même des couples travaillants tous deux au salaire minimum avec des enfants, peinent à joindre les deux bouts, malgré les allocations familiales et les crédits d’impôt. L’utilisation des banques alimentaires par les étudiants, phénomène autrefois marginal, est devenue plus importante que jamais.



<h2>Rupture</h2>



Par ses critiques, le député indépendant Youri Chassin acte une rupture profonde avec la CAQ. Il décrit un système en déclin et une société en décrépitude, attaquant la CAQ sur chacune des décisions prises, et exprimant un sérieux doute quant à l’avenir des services publics.



« On va tranquillement et tout doucement, puis à la limite, confortablement, voir ce qui nous réunit comme société s’effriter doucement au fil des générations. » &#8211; Youri Chassin, député indépendant



Que ce soit en santé, en éducation, « dans toutes les sphères de nos vies », rien ne semble fonctionner au Québec, déplore Chassin, estimant que « la CAQ est devenue un vieux gouvernement où rien ne marche.&nbsp;» Il déplore que le gouvernement, face aux difficultés du système de santé, choisisse de « blâmer les médecins » plutôt que de s’attaquer aux causes profondes des problèmes.



Le député indépendant raconte avoir proposé plusieurs amendements et pistes de solution rejetés d’un revers de main, pour ensuite être intégrés sous d’autres formes dans des projets de loi gouvernementaux, sans les nuances et le soutien nécessaires à leur mise en œuvre efficace.



Il exprime son inquiétude pour la jeunesse québécoise, évoquant la lettre d’un jeune de 18&nbsp;ans qui envisageait la politique et malheureusement il cagole l’idée de partir ailleurs et peut-être étudier en affaire, percevant la province comme « une chimère gavée d’immobilisme qui ne bouge plus. »



Youri Chassin se place comme un « brasseur » nécessaire au débat démocratique, précisant qu’il y a « des gens qui me détestent maintenant pour ça, mais justement, c’est mon rôle de brassiste », assure-t-il.



<h2>Des pistes de solution existent</h2>



La décentralisation est, de l’avis de M.&nbsp;Chassin, l’une des solutions au sombre portrait que présente la CAQ.&nbsp; « Il faut que les décisions soient prises, le plus possible, par ceux qui connaissent les élèves par leur nom », plaide-t-il pour l’éducation. Il estime que cette approche pourrait s’appliquer à d’autres secteurs où les instances locales connaissent mieux les réalités terrain que les « bureaucrates » de Québec.



Il suggère également de recentrer l’action gouvernementale sur les missions essentielles : santé, éducation, sécurité. « On ne peut pas essayer de tout faire », affirme-t-il, comparant la situation à celle d’une famille qui doit faire des choix budgétaires difficiles. Pour Chassin, le temps des demi-mesures est révolu. Il faut, croit-il, que le Québec prenne une autre direction.



« Je dois croire qu’il y a des possibilités, mais pas nécessairement avec la CAQ »



Pour lui, ce changement peut venir d’un parti politique, d’un leader charismatique ou d’un mouvement citoyen, mais il demeure convaincu qu’une transformation profonde est nécessaire.

Youri Chassin, le caillou dans le soulier de la CAQ

C’est le cas d’Yvon Robert, résident de Saint-Jérôme qui qualifie d’« improvisation » le Projet de loi&nbsp;106 du gouvernement de la CAQ. «&nbsp;C’est de l’improvisation, comme le fait le gouvernement depuis plusieurs années, [on traite] l’éducation et la santé comme si c’était des industries.&nbsp;»



L’ancien gestionnaire en éducation, exprime ses vives préoccupations face au projet gouvernemental de réorganisation des soins de santé. Le système de classification des patients par couleurs et de réattribution des médecins de famille proposé par le gouvernement Legault est tout simplement inadapté « aux services humains », tranche M.&nbsp;Robert.



C’est « une lubie de penser d’ajouter un million de visites supplémentaires sans que ça ne coûte rien », déplore le retraité de 88&nbsp;ans, qui dit ne pas croire un mot des promesses de M. Dubé quant à l’amélioration du système de santé.



Le Projet de Loi propose notamment de modifier la rémunération des médecins en la liant à des indicateurs de performance et de réorganiser l’inscription des patients, qui ne serait plus associée à un médecin de famille spécifique, mais à un milieu de soins.



<h2>Conséquences</h2>



Cette proposition fait bondir autant l’Association des Médecins Omnipraticiens Laurentides-Lanaudière que des patients.



Classé vert selon le nouveau système, Yvon Robert est considéré comme « en santé ». &nbsp;En tant que patient âgé de 88 ans, M. Robert craint d’être pénalisé par le système.



« Nous autres, les verts, on va complètement disparaître de la carte. »



La réforme Dubé considère même la catégorie des enfants comme « en santé ». Selon un article publié par La Presse, l’association des pédiatres du Québec appelle le ministre de la Santé à reconnaître les enfants et les adolescents comme des « patients vulnérables. »



Le code de couleurs proposé par l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) — vert pour les bien portants, jaune pour les cas intermédiaires, orange pour les cas plus préoccupants et rouge pour les cas urgents — présente des lacunes, de l’avis de la présidente de l’Association des Médecins Omnipraticiens Laurentides-Lanaudière, docteur Lynn Couture.



Cette classification pourrait empêcher le dépistage précoce de problèmes de santé, déplore la docteure Couture.



La présidente déplore que le gouvernement ait ignoré les recommandations d’un comité d’experts, qui, selon elle, déconseillait fortement la classification des patients par catégorie. Elle précise que l’approche préconisée par les experts diffère de celle du gouvernement.



« Eux, ce qu’ils disent, c’est que l’idéal, ce serait que chaque patient puisse avoir un médecin ou une IPS, bref, un praticien pour assurer un suivi longitudinal, donc au long cours. Ils ont bien raison parce que c’est ça dans la littérature qui fonctionne pour réduire les hospitalisations, réduire les consultations à l’urgence et améliorer la santé. Ça, c’est démontré. »



<a href="file:///Volumes/Text/%20A)-TEXTES%20JOURNALISTES/%20TEXTES%20EVEIL/06%20juin%202025/4%20juin/l’Association%20des%20Médecins%20Omnipraticiens%20Laurentides-Lanaudière">L’AMOLL</a> redoute les effets en cascade de la proposition du gouvernement sur les médecins déjà surchargés&nbsp;: « Chaque médecin a 1 000 à 2 000&nbsp;patients de plus à sa charge, ça ne sera pas facile de voir nos patients, ceux qui sont déjà les nôtres et les nouveaux. Alors, c’est sûr que ça va réduire l’accès, on est inquiets. »



Elle met en garde contre le risque que cette situation pousse les médecins à fuir le système québécois pour s’installer en Ontario où le gouvernement investit en première ligne. Selon elle, le Québec devrait s’inspirer du système de santé ontarien.



<h2>Solutions</h2>



Pour résoudre le problème, la docteure Couture propose de l’enseignement aux patients pour s’autosoigner. Il faut, dit-elle, que celui-ci soit en mesure de déterminer quand consulter. Cela passe par une meilleure littératie en santé, prône le médecin de famille.



Elle propose également une meilleure utilisation des compétences du système&nbsp;: « Est-ce qu’on peut organiser la physiothérapie davantage en première ligne ? Nous autres, on est tout à fait là. On est très d’accord que les physiothérapeutes, les ergothérapeutes en fassent plus. On n’a pas de problème. Il faut qu’on soit capable de donner des services. »



<h2>Pénurie</h2>



Le secteur privé étant déjà saturé, le meilleur choix, de l’avis d’Yvon Robert, serait que le gouvernement se préoccupe d’intégrer plus de médecins dans le système. « On manque de médecins au Québec. Regardez le ratio de médecins d’un pays européen, puis regardez le ratio de médecins ici au Québec. Ça n’a pas de bon sens. Il n’y en a pas assez », plaide-t-il.



La situation l’oblige à chercher des services ailleurs&nbsp;: « Moi, je demande à Saint-Jérôme de faire un GMF à Laval parce que je ne suis pas capable d’avoir de service à Saint-Jérôme […] »



Les Laurentides sont frappées de plein fouet par la pénurie de médecins, confirme la docteure Couture, chiffrant le manque à au moins 150. « On a besoin de plus que ça. […] C’est le plancher que j’ai besoin demain matin. »



Elle dénonce l’idée selon laquelle les médecins seraient payés à ne rien faire, et critique au passage ce qu’elle appelle une illusion de réforme.



L’Association des Médecins omnipraticiens Laurentides-Lanaudière n’écarte pas la possibilité d’empêcher que ce projet de loi cause des torts irréparables. «&nbsp;Il est déjà en train d’en causer. »

Marc Bourcier décoré pour avoir transformé Saint-Jérôme

Une reconnaissance sincère

Une carrière marquée par l’humain