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Matières résiduelles à Saint-Jérôme (partie 1)

Matières résiduelles à Saint-Jérôme (partie 1)

Publié le 10/12/2019

MATHIEU LOCAS

Il me reste trois chroniques à l’année 2019. Je me dois de revenir sur le dossier des matières résiduelles. En avril dernier, je vous parlais du chambardement avec l’arrivée du bac brun, du ramassage des encombrants une fois par mois et la collecte des ordures aux deux semaines. J’anticipais le bordel. Ce le fut en septembre et octobre.
Certains m’ont avoué que mon papier a augmenté la pression à l’hôtel de ville. Le service des communications rejette cette affirmation.

Toujours est-il que la firme Ricova a subi beaucoup de pression. Une Ville est là pour offrir des services de base. Au cours des 12 derniers mois, la neige et les nids de poule ont fait les manchettes, pas certain que les élus voulaient que leur téléphone sonne pour les poubelles.

En octobre, j’ai promis de donner la parole aux élus, car ce sont eux qui ont voté pour ce contrat de 41 386 552,52 $. Ce que je soupçonnais est effectivement survenu, les élus n’avaient pas toute l’information en main pour voter.
Il y a quelques semaines, j’ai eu un entretien d’une vingtaine de minutes avec le conseiller Éric Bak, responsable des travaux publics. Je n’avais aucun intérêt pour des réponses préfabriquées.
Le conseiller Bak a sorti la cassette en partant. Il a choisi d’adopter la technique de l’ancien Secrétaire d’État américain Henry Kissinger, qui a déjà lancé aux journalistes «Avez-vous des questions pour mes réponses?»
La technique n’a pas trop bien fonctionné… pour lui.
Après quelques questions sans réponses, des questions de bases selon moi, pour un conseiller chargé du dossier des poubelles, j’en ai osé une dernière:
– M. Bak, est-il vrai que Saint-Jérôme va perdre des redevances ou subventions de la part de Québec si elle ne réduit pas la quantité de matière envoyée l’enfouissement?
«Je n’ai pas la réponse, M. Locas, c’est vous le journaliste, c’est vous qui devez connaître la réponse.»
(Cette réponse se retrouve désormais dans mon top 3 des pires en 28 ans de carrière)
– Mais M. Bak, c’est vous qui votez les résolutions. Vous êtes en train de me dire que c’est normal que je sois mieux informé que vous!
Vérifications faites, le Programme de redevances pour l’élimination des matières résiduelles date de 2006.
J’ai lâché prise, mais des questions demeurent.
Est-ce que Éric Bak a fait ses devoirs avant de voter?
Est-ce que les fonctionnaires ont donné toute l’information aux élus lors des présentations?
Au service des communications, on me dit que le maire a posé beaucoup de questions sur le sujet lors des rencontres préparatoires, car il était préoccupé pour le service aux citoyens.
J’ai de la difficulté à comprendre que Vision Saint-Jérôme, très axé sur les finances, n’ait pas tenu compte des redevances, en arrivant au pouvoir en 2013. Combien de centaines de milliers de dollars ont été laissées sur la table en six ans parce que la Ville a envoyé trop de déchets au dépotoir?
Aux communications, on rappelle que le parti est arrivé au pouvoir à la fin 2013 et que l’avant-dernier contrat se terminait à l’été 2015.
Ça, c’est une réponse pour un finissant en journalisme. À cela je réponds que ce n’est pas parce qu’il y a une élection, que la ville arrête de rouler. Un parti politique qui arrive au pouvoir en novembre a bien peu d’influence sur le budget municipal présenté quelques semaines plus tard. Le travail est donc fait par les fonctionnaires.
L’autre explication des changements aussi tardifs est que les élus de Vision ont choisi de repousser l’arrivée du bac brun pour une question de gestion des priorités. On voulait peut-être passer tôt à travers la liste d’épicerie de promesses électorales afin de présenter un bilan pour l’élection 2017.
La semaine prochaine, je reviens avec la connaissance des élus du dossier.
Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com.

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