Avec 59 % des suffrages et l’arrivée de tous ses candidats au conseil de ville, M. Barbeau entre par la grande porte et devient à 34 ans, le plus jeune maire de l’histoire de la ville.
« Ce soir, on démontre qu’on a réussi à livrer la marchandise », a lancé M. Barbeau devant ses partisans. Sa campagne, marquée par un travail de terrain intensif, l’a mené à rencontrer plus de 35 000 citoyens depuis le mois de mai. « On a parlé avec des gens devant des commerces, à leur porte, au téléphone, chaque jour depuis les derniers mois », a-t-il souligné.
Rémi Barbeau revendique une approche politique fondée sur la proximité, la transparence et la vulgarisation des enjeux municipaux. « Des jeunes, des familles, des gens qui n’avaient jamais voté m’ont dit qu’ils se reconnaissaient dans notre démarche. On a réussi à rejoindre les gens à la maison. » Il se dit ému par les témoignages reçus, notamment sur les réseaux sociaux, et par l’élan collectif qui a porté sa candidature.
Son équipe municipale, composée de six femmes et six hommes, affiche une moyenne d’âge de 45 ans. Elle se veut représentative de la diversité locale et prête à gouverner dès le lendemain de l’élection. Une première rencontre avec la direction générale de la Ville est déjà prévue, et le budget municipal sera reporté à janvier pour permettre une révision en profondeur. « On veut s’assurer que le budget réponde à nos besoins réels. », affirme M. Barbeau, qui promet une gouvernance ouverte et inclusive.

L’équipe de Rémi Barbeau, chef du Mouvement Jérômien, a remporté tous les sièges avec une avance de 59 %.
Le nouveau maire souhaite également amorcer une réflexion sur la participation citoyenne, notamment auprès des jeunes. « On veut conscientiser les gens à aller voter dans quatre ans », mentionne-t-il.
Mais cette victoire, qualifiée de « balayage » par certains observateurs, n’a pas été sans controverse. Martin Pigeon, candidat à la mairie, n’a pas caché sa déception. Il dénonce une campagne qu’il juge marquée par « la démagogie et la désinformation », évoquant des citoyens influencés par des slogans simplistes et des promesses irréalistes. « Ce qu’on a vu, c’est une campagne McDonald’s : beaucoup de publicité, beaucoup d’apparence, mais peu de fond », affirme-t-il.
Pigeon soulève également des préoccupations quant au respect des limites de dépenses électorales. Il remet en question l’usage de panneaux électroniques et d’autres outils de visibilité coûteux, et annonce son intention de demander une enquête au directeur général des élections du Québec.
Sur le fond, il s’inquiète du virage politique amorcé, notamment en matière de développement urbain et de protection des boisés. « M. Barbeau a promis de protéger des terrains qui appartiennent à des entrepreneurs depuis plus de vingt ans. J’ai hâte de voir ce qui se passera quand un projet sera déposé et refusé. », déplore M. Pigeon.
Il critique également la posture du nouveau maire envers l’administration municipale. « Parce que nous autres au conseil municipal, ce qu’on faisait, c’est qu’on faisait du développement grâce et avec notre administration. Ce qu’ils viennent de dire, c’est que les gens à la ville ne savent pas comment faire et qu’il y a un manque d’intelligence. Je trouve ça assez flagrant, assez épeurant. », dénonce M. Pigeon. Et il regrette que les réalisations de son administration n’aient pas été reconnues.
« Quand on est arrivé au pouvoir, la Ville était massacrée. On l’a remise debout. » — Martin Pigeon
Malgré tout, Pigeon reconnaît la victoire de son adversaire. « Le verdict est clair, c’est un no contest, mais “les gens heureux ne votent pas”, j’aurais aimé que ça se fasse sur un débat d’idées. » Et pour lui, le désengagement citoyen reste une source de préoccupation.

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