Nos députés réagissent face à la situation de Lion Électrique

Cette entreprise québécoise, située dans les Laurentides, à Saint-Jérôme et à Mirabel, offre plusieurs emplois importants pour ces deux villes. Nos députés ont tenu à s’exprimer sur le sujet.

Youri Chassin, député indépendant de Saint-Jérôme

M. Chassin reconnaît que Lion Électrique fait face à des défis financiers importants. Sa première préoccupation concerne les personnes ayant perdu leur emploi ou risquant de le perdre. « Je comprends à quel point une telle incertitude peut peser lourd, mais tout n’est pas joué, loin de là », mentionne M. Chassin.

M. Chassin ne peut prédire ce qu’il adviendra de l’entreprise, mais il a communiqué avec plusieurs intervenants au sein du gouvernement et garantit que tous sont conscients de l’importance de cet enjeu pour Saint-Jérôme.

« Dans tous les cas, mon équipe et moi, nous serons là pour aider avec tous les outils dont nous disposons. »
Youri Chassin

Pour ceux qui souhaitent se réorienter, notamment les personnes touchées par les mises à pied temporaires, il existe plusieurs services et programmes d’aide, rappelle M. Chassin. Heureusement, les employeurs en quête de main-d’œuvre sont nombreux dans les Laurentides, souligne-t-il.

« Personnellement, j’ai une totale confiance envers la créativité, l’audace et la mobilisation des gens des Laurentides, et de ses entrepreneurs en particulier. Quelles que soient les circonstances, nous réussirons ensemble notre développement économique. »
Youri Chassin

Rhéal Éloi Fortin, député bloquiste de la Rivière-du-Nord

M. Fortin se dit plutôt optimiste et pense que Marc Bédard, chef de la direction et fondateur de Lion, ainsi que son équipe, réussiront à redresser la barre.

Il souligne que certains problèmes ne relèvent pas uniquement de la gestion interne de l’entreprise, mais également des subventions fédérales promises. En 2021, le gouvernement a annoncé un investissement de 2,75 milliards pour le transport en commun zéro émission, incluant les secteurs scolaire et urbain.

« L’urbain, ça a bien fonctionné; le scolaire, il y a de l’eau dans le gaz », dit-il. M. Fortin mentionne avoir rencontré François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, à plusieurs reprises à ce sujet. Toutefois, les démarches traînent, et le programme zéro émission a encore peu financé les autobus de Lion, déplore-t-il.

M. Fortin indique que le gouvernement fédéral avait encouragé Lion à investir massivement pour répondre à la demande attendue. « Quand Justin Trudeau a annoncé son 2,75 milliards, tout le monde applaudissait, moi le premier. Et Lion, pour emboîter le pas, s’est fait dire : investissez, préparez-vous, car les commandes vont arriver. »

Lion Électrique a effectivement investi, mais selon M. Fortin, « à un moment donné, tu investis, puis l’ascenseur ne revient jamais. Là, il y a un problème », déplore-t-il.

Lion reste un acteur clé de l’économie québécoise et de l’industrie de l’électrification des transports. « À partir du moment où l’on sait que l’avenir repose sur l’électrification des véhicules routiers, ce serait gravement dommageable pour l’économie québécoise de tourner le dos à Lion », ajoute-t-il.

Lion produit des autobus électriques et continuera d’en produire davantage. M. Fortin insiste sur l’importance d’acheter des autobus fabriqués à Saint-Jérôme, plutôt qu’à l’étranger.

Si l’industrie québécoise veut rester compétitive, elle doit pouvoir compter sur des entreprises comme Lion. Il rappelle que cette industrie est en pleine expansion, et non en déclin. « J’essaie de rester optimiste. J’ai confiance en Marc Bédard et en son équipe et j’espère que nous pourrons préserver ce fleuron de notre économie à Saint-Jérôme. »

Lion offre des centaines d’emplois bien rémunérés et prometteurs. « Cette entreprise forme des techniciens, embauche des personnes sans formation et leur permet d’apprendre un métier. Aujourd’hui, ces employés sont devenus des acteurs importants de l’industrie de l’électrification des transports, et cela ne peut être négligé », conclut M. Fortin.