Le maire de Prévost, Paul Germain, compte un allié dans sa croisade pour obtenir des services de santé adéquats pour sa ville (lire : au moins un, sinon des médecins).
« C’est fort intéressant de voir que Prévost est complétement dépendant des villes environnantes (dont) Saint-Jérôme pour ses services de santé et c’est exactement l’illustration que Québec fait fausse route quand il est question d’offrir des soins de proximité aux citoyens » clame Joël Arseneau (député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, chef du troisième groupe d’opposition et porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé) dans le cadre d’une conversation téléphonique avec le Journal Infos Laurentides vendredi dernier.
Au cours d’une visite dans la MRC de la Rivière-du-Nord quatre jours plus tôt, M.Arseneau a notamment rencontré le maire Germain qui l’a saisi de la problématique vécue par la population prévostoise.
« Désert médical »
Parlant d’un « désert médical », M.Arseneau a cette réflexion :
« Qu’on n’ait pas accès à des services de santé de base, de proximité dans une ville de 15 000 habitants, il y a quelque chose d’aberrant. Si on veut consolider le pouvoir d’attraction de la ville on a à développer des services. Si on veut améliorer la qualité de vie des gens, il faut des services » note-il.
C’est d’autant plus vrai, selon le député Arseneau, qu’ « il y a des gens qui n’ont pas le même statut économique que la moyenne des gens et que de devoir se déplacer dans la ville voisine (Saint-Jérôme, pour obtenir des services de santé) ce n’est pas nécessairement à la portée de tout le monde ».
Perte de contact
Car, pour lui, « on a ce drôle de phénomène où pour ses soins de santé Saint-Jérôme dépend de Laval et Prévost dépend de Saint-Jérôme. Il y a quelque chose là qui est contraire à ce qu’on souhaiterait comme décentralisation des services (…) Le gouvernement de la CAQ a parlé de décentraliser dans le domaine de la santé. Décentraliser, ça veut dire offrir des services adéquats. S’assurer que finalement, on puisse obtenir les meilleurs services à travers l’ensemble du territoire. Quand on concentre et qu’on centralise, on a une perte de contact avec la réalité du terrain».
CISSS
Par ailleurs, traitant, lundi soir en assemblée publique, de l’absence totale de médecin à Prévost, le maire Germain a eu ce commentaire : « si on n’a pas d’aide, on va s’arranger tout seul… ». Parlant notamment, en ce sens, de la formation d’un comité mixte d’élus et de citoyens.
Ce ne sera peut-être pas nécessaire, puisque, comme le rapporte Joël Arseneau « le lendemain (de sa visite dans la région), le CISSS des Laurentides a signifié au maire de Prévost qu’il était (disposé) à discuter des services de santé qu’on pourrait (y) offrir ».
« Le modèle n’est pas défini. Est-ce que c’est un GMF (groupe de médecine familiale) ou (autre chose ) ».
Une chose est claire, par contre « je me réjouis du fait que, quelques jours après notre passage, le CISSS démontre un certain intérêt et une certaine ouverture. Je pense que c’est positif et que le travail va se faire de façon sérieuse et résolue pour mettre fin à ce qu’on appelle le désert médical dans un ville qui devrait définitivement avoir des services appropriés ».
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