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« Rack à Yannick » : les plaintes s’accumulaient, explique la ville

Courtoisie Yannick Perron – Le « Rack à Yannick » a dû être démantelé la semaine dernière et la situation a fait grand bruit sur les réseaux sociaux ainsi qu’au conseil municipal du 20 février.

« Rack à Yannick » : les plaintes s’accumulaient, explique la ville

Publié le 01/03/2024

La Ville de Saint-Jérôme a ordonné au résident Yannick Perron de démanteler son kiosque de dons de vêtements chauds destinés aux sans-abris, malgré avoir toléré son installation l’hiver précédent.

« Le retrait de l’installation a d’abord été demandé parce qu’elle contrevenait à la réglementation municipale », soutient la Ville, invoquant par la suite des plaintes du voisinage et l’existence de nouveaux services de distribution de vêtements dans la région pour justifier son intervention.

« L’entreposage de vêtements, d’objets ou de matières sur l’emprise publique ou encore en façade d’une propriété privée est interdit sur le territoire de la ville de Saint-Jérôme. La réglementation s’applique à tous et constitue une mesure de protection des intérêts collectifs et de l’ordre public. Il serait en effet impensable de permettre un tel usage qui, en plus de présenter un risque en matière de sécurité, est insalubre et constitue une nuisance pour les résidents du secteur. »

Par courriel, Marie-Ève Proulx, directrice des communications de la Ville de Saint-Jérôme, a précisé que « la Ville a reçu de nombreuses plaintes du voisinage concernant cette installation et ses activités jugées indésirables ». C’est pourquoi une demande a été adressée à Yannick Perron pour qu’il démantèle son kiosque, bien visible sur la rue Labelle.

Mme Proulx a également mentionné que l’installation avait été tolérée pendant la pandémie, en l’absence de tout autre service de distribution de vêtements dans le secteur. Toutefois, « de tels services sont désormais offerts à La Hutte et à l’église Sainte-Paule, deux sites situés à proximité de l’emplacement initial du kiosque ».

Des citoyens en colère

Cette décision a suscité de nombreuses critiques défavorables de la part des citoyens, sur les réseaux sociaux, mais aussi en présentiel. Lors du conseil municipal du 20 février, plusieurs d’entre eux sont venus exprimer leur mécontentement de manière très énergique, voire hostile obligeant le maire à quitter la salle à deux reprises.

Le kiosque a entrainé des avis d’infraction et la menace d’amendes de 900 $ par jour au résident concerné, Yannick Perron, qui nous a exprimé sa grande déception et sa consternation :

« Mon rack était gratuit et toujours ouvert. Et c’était propre. Jamais un chandail trainait! Les gens prenaient ça à cœur. Ça aidait même d’autres personnes dans le besoin que les sans-abris. Des commerçants, même certains très connus, faisaient des dons et il y avait un contact entre les citoyens et les sans-abris. Les gens étaient contents et ça enlevait des préjugés. »

« J’offrais quelque chose que La Hutte ne peut pas offrir. C’est un centre de réhabilitation, donc ce n’est pas accessible à tout le monde. C’est compliqué d’y avoir accès pour les gens dans l’urgence, comme ceux pris avec des problèmes mentaux ou de consommation » a-t-il ajouté.

Rappelons qu’en 2022, la Ville a interdit les campements d’itinérants, comprenant qu’il s’agit d’un grave problème en expansion, mais craignant également que ces rassemblements ne contribuent à perpétuer la situation dans la ville.