Fidèle à lui-même, le maire a enchaîné anecdotes et perles de sagesse, tirées de son riche parcours en politique et en enseignement, pour nous donner une idée de ce qu’il retiendra de son passage en politique municipale, et à quoi risque de ressembler son après-carrière, qu’il entrevoit avec sérénité.
Depuis qu’il a annoncé son départ de la vie politique, les témoignages affluent. Des gens qui l’ont croisé, des collègues, des citoyens. « Le monde m’ont appelé en pleurant. Y’a quelqu’un qui m’a dit : “T’as été un des plus grands rassembleurs qu’on a eus.” J’étais très touché. » Même son de cloche lorsqu’on évoque un l’hommage récent qu’il a reçu de son successeur, le député indépendant de Saint-Jérôme, Youri Chassin.
Ce jour-là, à la vieille gare, Marc Bourcier est arrivé sans se douter de rien. Devant lui, une foule l’attendait. Youri Chassin, le député de Saint-Jérôme, s’est avancé avec une médaille de l’Assemblée nationale. Et pour une rare fois, Marc Bourcier n’avait rien à dire.
« J’étais très ému. J’étais sous le choc. J’pensais jamais que j’aurais ça. J’suis pas un gars de reconnaissance, moi. J’suis pas là-dedans pantoute. Même Claudette, ma femme, avait gardé le secret ! » Il souligne au passage que c’est du jamais vu qu’un député remette la médaille de l’Assemblée à son propre prédécesseur. « J’ai été touché par le geste de Youri. C’était sincère, puis c’est rare dans notre monde. »
Le prof
Avant d’être maire, Marc Bourcier a enseigné au primaire pendant 33 ans et quiconque lui a déjà parlé plus de 10 minutes consécutives comprend à quel point cette profession a défini l’homme qu’il est. Tout comme il est impossible de faire une entrevue de 30 minutes avec lui sans croiser au minimum deux de ses anciens élèves d’ailleurs.
Trente-trois ans à enseigner au primaire, ça forge un orateur. « C’est là que j’ai appris à parler en public […] Quand tu peux garder 28 jeunes captivés pendant 60 minutes,… tu peux faire ben des affaires après. »
Plus qu’un choix de carrière, l’enseignement a toujours été une vocation pour lui. Toute ma famille était dans l’enseignement. Mon père, ma mère, mon frère, ma sœur, tout le monde était prof. Moi aussi, ça m’a appelé. » Il se souvient d’une phrase de son père : « Quand tu es prof, tu es prof tout le temps. » Une maxime qui, pour lui, s’est traduite par un devoir de dignité, même
Ce qu’il reste
Quand il regarde en arrière, il parle d’abord d’apaisement. « On a réglé six conventions collectives. Y’avait de la chicane partout. C’était l’enfer […] J’ai voulu ramener un climat de travail sain. Que le monde se parle. Qu’on travaille ensemble. » Il évoque aussi les projets tangibles : caserne, garage municipal, terrains sportifs. Des réalisations essentielles, même si peu spectaculaires.
Ce qui a été le plus dur ? « Les attaques gratuites. Les réseaux sociaux. Tu essaies de faire de ton mieux, et on te prête toutes sortes d’intentions. »
Marc Bourcier a vu les deux mondes. Québec, avec ses lignes de parti. Saint-Jérôme, avec son lien direct aux citoyens. « La politique municipale, c’est la vraie politique. C’est là que tu fais changer les choses. »
Après
Et maintenant ? « Je veux juste redevenir Marc. Passer du temps avec mes petits-enfants. Lire. Marcher. Peut-être, faire du bénévolat. Je ne suis pas inquiet pour la suite. » Il ne cherche pas la lumière. Il cherche le calme. Le temps de vivre autrement. Et s’il fallait retenir une chose de ses années publiques : « Je ne me suis jamais servi de la politique pour écraser les autres. Jamais. J’ai toujours voulu faire avancer les choses. »
Parions que nous continuerons de le croiser dans ses coins favoris de Saint-Jérôme, bien au-delà du 2 novembre, alors que sa vie prendra un nouveau tournant. Sur les terrains de balle ou dans les arénas, à serrer des mains et se discuter avec d’anciens ayant grandi grâce à son influence.
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