Saint-Jérôme est-elle réellement la ville la plus verte au pays?

Chose certaine, le Mouvement Jérômien a envoyé un communiqué aux médias pour apporter d’importantes nuances. Le titre du communiqué : Saint-Jérôme, la ville la plus verte…oui avec quelques nuances!

« Nous étions content d’apprendre la nouvelle, mais nous avouons avoir été surpris parce que nous n’avons pas l’impression d’être dans la ville la plus verte quand on se promène dans le centre-ville, en bordure de l’autoroute 15 ou sur la route 158 dans les quartiers Lafontaine et Saint-Antoine », s’étonne le chef du Mouvement Jérômien, Rémi Barbeau.

Avant de se flatter la bedaine, les conseillers de l’opposition ont fait leur devoir. Le parti a obtenu des informations complémentaires pour mieux comprendre les résultats de Statistique Canada qui avait indiqué que 93,2 % du territoire de la ville était constitué de verdure urbaine.

Le conseiller municipal du district 3, Jacques Bouchard, explique ce qui a pu laisser perplexe compte tenu de la perte de canopée au fil des développements immobiliers : « La limite du centre de population fixée par Statistique Canada pour la région de Saint-Jérôme inclut de larges territoires des villes voisines de Saint-Canut et de Saint-Colomban qui rencontrent les critères de densité de 400 habitants par kilomètre carré. En fait, un simple aperçu de la carte nous fait réaliser que l’inclusion de ces deux secteurs vient contrebalancer les zones dénaturalisées de Saint-Jérôme. Dans le secteur centre, seul l’espace du Lac Jérôme relève une zone verte importante ».

Or, dans le même communiqué, il est mentionné que « Si l’on ne peut que se réjouir du titre de la ville la plus verte, le parti tient toutefois à soulever la perte de verdure de la Ville associée au développement urbain au fil des dernières années. Il demeure important pour ce dernier de ne pas se laisser encenser par ce titre puisque celui-ci ne prend pas en considération plusieurs autres enjeux primordiaux à travers le territoire, tels que les problèmes d’îlots de chaleurs et les grands espaces de stationnements adjacents aux centres commerciaux ».

De plus, en consultant les détails des résultats, Le Mouvement Jérômien a constaté que le bilan n’est pas aussi vert que ce que les grands titres peuvent laisser paraître, et ce, pour la majorité des villes canadiennes. « L’étude dévoilée par Statistique Canada indique une diminution des espaces de verdure urbaine à Saint-Jérôme comme pour l’ensemble du Canada. Ces données doivent plutôt nous motiver à lutter contre les pratiques d’étalement urbain et à continuer de créer de nouveaux parcs nature accessibles pour l’ensemble de la population », ajoute M. Barbeau.

Peu de mots pour le maire Bourcier

Invité par Infos Laurentides à commenter cette sortie du Mouvement Jérômien, dont deux conseillers siègent sur l’actuel conseil municipal, le maire de Saint-Jérôme, Marc Bourcier a tout d’abord envoyé un lien d’un article publié dans La Presse qui titre en grosses lettres : Les villes de moins en moins verdoyantes, avec un sous-titre dans le texte : Saint-Jérôme, la plus verte…

Après avoir informé le maire que cet article avait été lu et relu par l’auteur de ses lignes, Marc Bourcier a répondu par message texte « Aucune » à la demande de l’auteur du présent article à sa seule question à savoir s’il avait une réaction face au communiqué du Mouvement Jérômien qui remet en doute la beauté verdoyante de la capitale des Laurentides. 

Il s’agirait de la première fois que ces membres du conseil osent exprimer publiquement leurs opinions ou un questionnement face à une position de l’équipe Bourcier, au gouvernail de la ville depuis novembre 2021.

Certains diront que le Mouvement Jérômien s’était affiché contre le dernier budget. Mais personne ne s’est levée debout pour prendre la parole et exprimer clairement son désaccord.