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Saint-Jérôme marche contre les coupures en éducation

Photo Marie Pier Lafleur –

Saint-Jérôme : La rue se fait entendre pour l’éducation !

Saint-Jérôme marche contre les coupures en éducation

Publié le 10/07/2025

Le 2 juillet, plus de 300 personnes ont marché dans les rues de Saint-Jérôme pour dénoncer les compressions budgétaires en éducation.

Parents, enseignants, TES, psychologues et citoyens ont pris part à une manifestation bruyante et colorée, de la Place des Festivités jusqu’à la rue Saint-Georges. Trompettes, casseroles et pancartes ont accompagné les slogans pour rappeler que ce sont les enfants qui paient le prix.

Ce mouvement local, initié par Dominique Lévesque, une enseignante en adaptation scolaire, s’inscrit dans une vague de mobilisation nationale : « Ensemble, unis pour l’école », et auquel fait écho une pétition qui a déjà récolté plus de 148 000 signatures en moins d’un mois, devenant l’une des plus mobilisatrices de l’histoire récente du Québec.

Des coupures déguisées, selon les manifestants

Le gouvernement Legault affirme ne pas avoir coupé en éducation, mais plutôt revu à la baisse les projections. Officiellement, le budget global passe de 22,4 à 23,5 G $ (+5 %), mais le financement dédié aux services aux élèves n’augmente pas au même rythme, ce qui représente environ 570 M $ en compressions réelles, selon les syndicats.

Des participants à la mobilisation nationale "Ensemble, unis pour l'école", lors d'une manifestation à Saint-Jérôme
Photo Marie Pier Lafleur
Une vague de mobilisation nationale : « Ensemble, unis pour l’école ».

Dominique Lévesque, enseignante en adaptation scolaire et instigatrice de la marche à Saint-Jérôme, tire la sonnette d’alarme :
« Moins de ressources matérielles, moins d’outils pédagogiques, moins de soutien… Et pour les élèves à besoins particuliers, c’est dramatique. »

Elle évoque notamment le cas d’un élève sourd et muet toujours sans nouvelle de son interprète pour la rentrée :

« Comment apprendre sans comprendre ? C’est inacceptable. »

Des postes gelés, des services menacés

Le 18 juin, un message officiel a annoncé la suspension des affectations dans les centres de services scolaires, laissant plusieurs postes vacants en orthopédagogie, psychoéducation, orthophonie ou surveillance du dîner.
« Les TES encore en place seront débordées. Il sera impossible de répondre aux besoins de tous les élèves », affirme Mme Lévesque.

Des promesses trahies

Lors du rassemblement, Dominique Lévesque a rappelé les engagements antérieurs de François Legault, qui contrastent avec les compressions actuelles. En 2001, alors ministre de l’Éducation, il affirmait qu’il préférerait démissionner plutôt que de couper dans ce secteur. En 2018, il promettait de protéger le financement scolaire, même en cas de ralentissement économique, et de mettre fin à l’instabilité budgétaire.

Plus de 300 personnes ont marché dans les rues de Saint-Jérôme pour dénoncer les compressions budgétaires en éducation.
Photo Marie Pier Lafleur
Plus de 300 personnes ont marché dans les rues de Saint-Jérôme pour dénoncer les compressions budgétaires en éducation.

Élu premier ministre, il déclarait que l’éducation serait sa priorité :

« Des écoles ont été laissées et abandonnées. Des enfants avec des difficultés d’apprentissage ont été laissés à eux-mêmes. »

Or, ce sont précisément ces élèves vulnérables qui sont aujourd’hui les plus durement touchés, déplore Mme Lévesque.

Elle souligne aussi un paradoxe : alors que le gouvernement annonce 98 M $ pour la formation en construction, les investissements dans les infrastructures scolaires chutent de 2,5 G $ par rapport à 2022-2023, malgré des besoins criants.

Enfin, l’adoption du projet de loi 89, qui limite le droit de grève en élargissant les services essentiels, est perçue comme une entrave supplémentaire. Les intervenants en appellent à la solidarité des citoyens pour défendre les conditions d’apprentissage des élèves.

« Nous devons nous mobiliser tous ensemble et soutenir pour l’avenir de nos enfants. Nous sommes ici pour eux. » — Dominique Lévesque